La vie des Juifs à Nice dans la Deuxième Guerre mondiale et leur déportation
la vie des Juifs à Nice
dans la Deuxième Guerre mondiale
et leur déportation
Jean KLEINMANN (thèse d'histoire)
- voir aussi : Jean Kleinmann, «Les politiques antisémites dans les Alpes-Maritimes de 1938 à 1944», Cahiers de la Méditerranée, 74 | 2007, 305-319. En ligne ici.
Faut-il avoir honte de l'identité nationale ? (Daniel Lefeuvre et Michel Renard)
un livre au coeur du débat
sur l'identité nationale
- Faut-il avoir honte de l'identité nationale ? un livre de Daniel Lefeuvre, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris VIII/Saint-Denis, et Michel Renard, professeur d'histoire au lycée Claude Lebois de Saint-Chamond, à paraître le 22 octobre 2008 aux éditions Larousse (collection "à dire vrai" dirigée par Jacques Marseille).
Une réflexion d'historiens contre des condamnations irréfléchies de spécialistes en "sciences sociales" et une mise en garde contre des discours abusifs tenus par des militants d'un anti-racisme qui a oublié ses raisons premières.
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extrait
À l'inverse de ce qu'affirment ses détracteurs, l'identité nationale n'est pas seulement un sentiment, une chimère idéologique, une fabrication arbitraire des artisans de la Troisième République. Il s'agit d'un substrat, d'un décor matériel et mental, de structures de sociabilité, le tout analysé sans complexe par les historiens.
L'argument d'une construction par lequel on cherche à dévaluer le fait national est porté à son comble par la sociologue Anne-Marie Thiesse qui défend la thèse d'un artificialisme absolu : "la nation naît d'un postulat et d'une invention" (La création des identités nationales, 2001). L'historien ne peut accepter cette vision démiurgique. À l'instar du grand spécialiste de la République et du symbolisme républicain, Maurice Agulhon : "C'est une idée en passe de devenir banale aujourd'hui que de dénoncer comme artificielle la construction du sentiment national. La France a été fabriquée. Soit. Mais qu'est-ce qui est naturel en histoire ? Existe-t-il d'autres naturels en histoire que des artificiels qui ont duré ? La durée n'est-elle pas la seule matière de l'histoire ?" (Histoire vagabonde, II, 1996).
Pourquoi défendre l'identité nationale ?
Nous contestons la dévalorisation, sans
examen historique, d'un héritage qui a enfanté l'humanisme de
Montaigne, le rationalisme de Descartes, la résistance au fanatisme
chez Voltaire, le souffle de Hugo. Mais aussi la Révolution française
et la République, le courage de Gambetta, le choix absolu de la justice
chez les dreyfusards, l'héroïsme des tranchées et les sacrifices de la
Résistance. Avec Simone Weil, nous disons que l'amour du passé n'a rien
de réactionnaire. - en savoir plus
- le blog du livre Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?
la résistance contre l'occupation allemande en France (1940-1944)
fut bien un combat pour l'indépendance et l'identité nationale
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le livre dans la presse
Le Nouvel Économiste, 20 novembre 2008
cliquer sur l'image pour l'agrandir
histoire des chemins de fer en France
industrialisation : les chemins de fer
chemin de fer de Lyon à Saint-Étienne (cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Le chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon, par Saint-Chamond, Rive-de-Gier et Givors, fut incontestablement l'œuvre des frères Seguin, auxquels s'était joint Édouard Biot, le fils de Jean-Baptiste Biot, membre de l'Institut. Le père, savant physicien, devait d'ailleurs apporter un concours efficace dans les calculs du nivellement de la ligne.
Les frères Seguin d'Annonay, ingénieurs civils et manufacturiers, formaient déjà une société patentée ayant pour objet toutes opérations industrielles. Marc, dit Seguin Aîné, était le chef écouté et suivi de cette association fraternelle où Camille, Jules, Paul et Charles apportaient une collaboration compétente.
Jean Falaize
La Vie du Rail n° 1841, 29 avril 1982
C'est sur le chemin de fer des frères Seguin, en 1831, que furent transportés officiellement des voyageurs pour la première fois en France. Les comptes de la Compagnie, du 1er janvier au 31 octobre 1831, font apparaître - dans un produit brut de 220 000 F pour les transports effectués sur la section de Givors à Rive-de-Gier, alors seule ouverte sur la ligne — une somme de 10 000 F versée par les voyageurs. Comme il en coûtait un franc à chacun, la statistique est clairement établie.
Jean Falaize
La Vie du Rail n° 1841, 29 avril 1982
cartes du réseau ferroviaire de 1850 à 1930
carte du réseau ferroviaire français en 1850
carte du réseau ferroviaire français en 1860
carte du réseau ferroviaire français en 1870
carte du réseau ferroviaire français en 1890
carte du réseau ferroviaire français en 1910-1930
- source des cartes du réseau ferroviaire
du chemin de fer à son domicile
Fourquereuil, commune du Pas-de-Calais, place de la Gare ; carte postale ancienne, avant 1914
le Parthénon
reconstitution du Parthénon sur l'Acropole, entrée par les Propylées
le temple du Parthénon à Athènes
- une vidéo : les secrets du Parthénon (4 octobre 2008, Arte - durée 1 h 18 mn)
critique du magazine Télérama
Les secrets du Parthénon
Documentaire de Gary Glassman (Fr, 2008). 78 mn. Inédit.
Construit à une vitesse record il y deux mille cinq cents ans, entre 447 et 432 avant notre ère, le Parthénon, symbole de perfection esthétique et emblème de la démocratie athénienne au temps de Périclès, est un grand convalescent. À son chevet, parmi échafaudages et grues, s'affaire un staff médical d'architectes, d'archéologues, de tailleurs de pierre. Ce grand mutilé n'a pas seulement subi du temps les réparables outrages, il est d'abord victime des accrocs de l'Histoire. Après avoir été aménagé au Moyen Age en église, puis en mosquée, l'ancien temple de la déesse Athéna sert ensuite de dépôt de munitions à l'occupant turc.
En 1687, un boulet de canon perdu fait exploser la poudrière. Les dégâts sont encore visibles : des milliers de blocs de marbre, pesant au total 20 000 tonnes, jonchent le sol de l'Acropole. Aucun tronçon de colonne n'étant identique à un autre, leur remise en place (ou anastylose) est un insoluble casse-tête. Même l'informatique, appelée à la rescousse pour reconstituer le puzzle, y perd son grec ancien !
Après trente ans d'efforts, et déjà une soixantaine de millions d'euros dépensés, les restaurateurs d'aujourd'hui, s'ils ne voient pas encore le bout du tunnel, ont tout de même extorqué au prestigieux édifice ses secrets de fabrication. Ce monument d'harmonie géométrique n'est qu'un savant trompe-l'oeil : pas une seule ligne n'est droite, pas une seule verticale n'est à 90 degrés ! Colonnes, architraves et entablements sont subtilement incurvés pour donner à distance l'illusion optique de la rectitude, du parallélisme.
Comme le Parthénon, le documentaire d'Arte est un chef-d'oeuvre d'équilibre. Propos technique, rappel historique, aperçu artistique sont aussi limpides et lumineux que le bleu du ciel athénien, rayonnant au-dessus de l'Acropole.
Gilles Macassa
Télérama, samedi 4 octobre 2008
fronton de la façade ouest du Parthénon (arrière de l'édifice)
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fiche de renseignement sur le Parthénon
Antiquité grecque
architecture extérieure (Temple)
matériaux : Marbre
date : entre 447 et 432 avant J.C.
artistes : Phidias, Ictinos, Callicratès
commanditaire : Périclès et l'ecclésia
en relation avec : Athéna
Description
Le premier temple en marbre consacré à la déesse Athéna (vieux Parthénon), construit à partir de 490 avant Jésus-Christ, fut détruit par les Perses dix années plus tard. Ses vestiges servirent à la construction du mur de Cimon. Le nouveau temple d'Athéna Parthénos, qui repose sur les fondations de l'ancien, fut érigé à partir de 447 avant Jésus-Christ. Dessiné par les architectes Ictinos et Callicratès, il fut achevé en 432 avant Jésus-Christ. Phidias, ami de Périclès, exécuta le décor sculpté et supervisa la construction de l'édifice en marbre pentélique.
Le temple se compose d'un sécos (lieu saint) et d'une pièce occidentale reposant sur un soubassement. Deux colonnades doriques de six colonnes chacune ornent les façades orientale et occidentale [en réalité, les deux colonnades comptent - comme il est aisé de le voir - huit colonnes chacune. Merci à Claude Béziers d'avoir relevé cette faute]. Deux colonnades doriques (ptéron) de huit colonnes chacune entoure l'édifice sur les cotés étroits et de dix-sept sur les cotés longs (temple périptère).
Le Parthénon fut le premier temple doté d'un large sécos de trente mètres (cent pieds ou hécatompédon) de long. Le sanctuaire abritait une statue chryséléphantine (or et ivoire) d'Athéna de douze mètres de hauteur sculptée par Phidias. La divinité en arme tenait une Victoire dans sa main droite. Elle était précédée d'un bassin permettant de maintenir un degré d'humidité suffisant à la bonne conservation de l'ivoire et était entourée, sur trois cotés, d'une colonnade surmontée d'une deuxième colonnade. La salle du trésor, protégée pat un mur transversal et dotée de quatre colonnes ioniques, occupait la partie occidentale du temple.
Les architectes adoptèrent des surfaces horizontales convexes et amincirent les colonnes à leur sommet, tout en les inclinant légèrement vers le centre, afin de corriger les déformations engendrées par l'oeil humain. Ils adoptèrent, dans le même souci, des colonnes d'un diamètre plus large aux angles.
La frise dorique extérieure, chef d'oeuvre de Phidias, comprenait 92 métopes représentant :
- à l'est : la Gigantomachie, le combat des dieux et des Géants
- à l'ouest : une Amazonomachie : le combat des Grecs contre les Amazones
- au sud : des combats contre les Centaures,
- au nord : des scènes de la guerre de Troie.
Cette frise, encore très partiellement en place, est pour l'essentiel exposée au British Museum, et, dans une moindre mesure, au Musée du Louvre.
Le fronton oriental était orné de l'épisode de la naissance d'Athéna, sortant de la tête de Zeus, et le fronton occidental celui de la dispute de Poséidon et d'Athéna.
La frise intérieure de 160 mètres de long, également sculptée par Phidias, représentait la procession des Panathénées. Les Grandes Panathénées, célébrées tous les quatre ans en l'honneur d'Athéna Polias, proposaient des concours de musique et d'athlétisme. La procession panathénienne qui clôturait la semaine de festivité était l'occasion de remettre un nouveau péplos orné de scènes de la Gigantomachie, à la statue en bois (xoanon) d'Athéna Polias à l'Erechthéion. Une centaine d'animaux était ensuite sacrifiée.
source : insecula
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reconstitution des couleurs du Parthénon
reconstitution de l'entablement du Parthénon
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le sculpteur Phidias (490-430)
Phidias montrant la frise du Parthénon à ses amis, tableau anglais de
Lawrence Alma-Tadema (1868), Birmingham Museum (Phidias est dos à la frise,
devant lui serait Périclès et sa maîtresse Aspasie, à gauche Socrate de dos et Alcibiade)
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le Parthénon en travaux
le Parthénon avant les travaux de restauration
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éloge des victimes de la guerre, par Périclès
éloge des victimes de la guerre,
apologie des institutions, par Périclès
Thucydide, Guerre du Péloponnèse
D'après Thucydide, Périclès (461-399) prononce en 431 une oraison funèbre en l'honneur des guerriers morts au combat. Il fait également l'éloge d'Athènes, de ses institutions et des ses héros. Voici pourquoi, selon Périclès, Athènes est un exemple à suivre pour la Grèce et même pour l'humanité tout entière.
texte de Thucydide
XXXIV - Le même hiver, les Athéniens, conformément à la tradition, célébrèrent aux frais de l'État les funérailles des premières victimes de la guerre. En voici l'ordonnance. On dresse une tente sous laquelle l'on expose trois jours auparavant les restes des défunts. Chacun apporte à son gré des offrandes à celui qu'il a perdu. Lors du convoi, des chars amènent des cercueils de cyprès ; il y en a un par tribu, où l'on renferme les restes de tous les membres d'une tribu. Une litière vide et drapée est portée en l'honneur des disparus, dont on n'a pas retrouvé les corps, lors de la relève des cadavres. Tous ceux qui le désirent, citoyens et étrangers, participent au cortège. Les femmes de la parenté se placent près du sépulcre et poussent des lamentations (1). Puis on dépose les restes dans le monument public, qui se dresse dans le plus beau faubourg. C'est là que de tout temps on inhume ceux qui sont morts à la guerre ; on a fait néanmoins une exception pour les morts de Marathon ; en raison de leur courage éminent on les a inhumés sur le lieu même du combat. L'inhumation terminée, un orateur, désigné par la république parmi les hommes les plus remarquables et les plus considérés, fait l'éloge funèbre qui s'impose. Puis l'on se retire. Tel est le cérémonial des funérailles. Durant toute cette guerre, chaque fois que l'occasion s'en présenta, on respecta cette tradition. Pour faire l'éloge des premières victimes, ce fut Périclès, fils de Xanthippos, qui fut choisi. Le moment venu, il s'éloigna du sépulcre, prit place sur une estrade élevée à dessein, pour que la foule pût l'entendre plus facilement, et prononça le discours suivant :
XXXV – «La plupart de ceux qui avant moi ont pris ici la parole, ont fait un mérite au législateur d'avoir ajouté aux funérailles prévues par la loi l'oraison funèbre en l'honneur des guerriers morts à la guerre. Pour moi, j'eusse volontiers pensé qu'à des hommes dont la vaillance s'est manifestée par des faits, il suffisait que fussent rendus, par des faits également, des honneurs tels que ceux que la république leur a accordés sous vos yeux ; et que les vertus de tant de guerriers ne dussent pas être exposées, par l'habileté plus ou moins grande d'un orateur à trouver plus ou moins de créance. Il est difficile en effet de parler comme il convient, dans une circonstance où la vérité est si difficile à établir dans les esprits. L'auditeur informé et bienveillant est tenté de croire que l'éloge est insuffisant, étant donné ce qu'il désire et ce qu'il sait ; celui qui n'a pas d'expérience sera tenté de croire, poussé par l'envie, qu'il y a de l'exagération dans ce qui dépasse sa propre nature. Les louanges adressées à d'autres ne sont supportables que dans la mesure où l'on s'estime soi-même susceptible d'accomplir les mêmes actions. Ce qui nous dépasse excite l'envie et en outre la méfiance. Mais puisque nos ancêtres ont jugé excellente cette coutume, je dois, moi aussi, m'y soumettre et tâcher de satisfaire de mon mieux au désir et au sentiment de chacun de vous.
XXXVI – «Je commencerai donc par nos aïeux. Car il est juste et équitable, dans de telles circonstances, de leur faire l'hommage d'un souvenir. Cette contrée, que sans interruption ont habitée des gens de même race (2), est passée de mains en mains jusqu'à ce jour, en sauvegardant grâce à leur valeur sa liberté. Ils méritent des éloges ; mais nos pères en méritent davantage encore. À l'héritage qu'ils avaient reçu, ils ont ajouté et nous ont légué, au prix de mille labeurs, la puissance que nous possédons. Nous l'avons accrue, nous qui vivons encore et qui sommes parvenus à la pleine maturité. C'est nous qui avons mis la cité en état de se suffire à elle-même en tout dans la guerre comme dans la paix. Les exploits guerriers qui nous ont permis d'acquérir ces avantages, l'ardeur avec laquelle nous-mêmes ou nos pères nous avons repoussé les attaques des Barbares ou des Grecs, je ne veux pas m'y attarder ; vous les connaissez tous, aussi je les passerai sous silence. Mais la formation qui nous a permis d'arriver à ce résultat, la nature des institutions politiques et des moeurs qui nous ont valu ces avantages, voilà ce que je vous montrerai d'abord ; je continuerai par l'éloge de nos morts, car j'estime que dans les circonstances présentes un pareil sujet est d'actualité et que la foule entière des citoyens et des étrangers peut en tirer un grand profit.
XXXVII - «Notre constitution politique n'a rien à envier aux lois qui régissent nos voisins-; loin d'imiter les autres, nous donnons l'exemple à suivre. Du fait que l'État, chez nous, est administré dans l'intérêt de la masse et non d'une minorité, notre régime a pris le nom de démocratie. En ce qui concerne les différends particuliers, l'égalité est assurée à tous par les lois ; mais en ce qui concerne la participation à la vie publique, chacun obtient la considération en raison de son mérite, et la classe à laquelle il appartient importe moins que sa valeur personnelle ; enfin nul n'est gêné par la pauvreté et par l'obscurité de sa condition sociale, s'il peut rendre des services à la cité. La liberté est notre règle dans le gouvernement de la république et dans nos relations quotidiennes la suspicion n'a aucune place ; nous ne nous irritons pas contre le voisin, s'il agit à sa tête ; enfin nous n'usons pas de ces humiliations qui, pour n'entraîner aucune perte matérielle, n'en sont pas moins douloureuses par le spectacle qu'elles donnent. La contrainte n'intervient pas dans nos relations particulières ; une crainte salutaire nous retient de transgresser les lois de la république ; nous obéissons toujours aux magistrats et aux lois et, parmi celles-ci, surtout à celles qui assurent la défense des opprimés et qui, tout en n'étant pas codifiées, impriment à celui qui les viole un mépris universel (3).
XLI - «En un mot, je l'affirme, notre cité dans son ensemble est l'école de la Grèce (4) et, à considérer les individus, le même homme sait plier son corps à toutes les circonstances avec une grâce et une souplesse extraordinaires. Et ce n'est pas là un vain étalage de paroles, commandées par les circonstances, mais la vérité même ; la puissance que ces qualités nous ont permis d'acquérir vous l'indique. Athènes est la seule cité qui, à l'expérience, se montre supérieure à sa réputation ; elle est la seule qui ne laisse pas de rancune à ses ennemis, pour les défaites qu'elle leur inflige, ni de mépris à ses sujets pour l'indignité de leurs maîtres. Cette puissance est affirmée par d'importants témoignages et d'une façon éclatante à nos yeux et à ceux de nos descendants ; ils nous vaudront l'admiration, sans que nous ayons besoin des éloges d'un Homère ou d'un autre poète épique capable de séduire momentanément, mais dont les fictions seront contredites par la réalité des faits. Nous avons forcé la terre et la mer entières à devenir accessibles à notre audace, partout nous avons laissé des monuments éternels des défaites infligées à nos ennemis et de nos victoires. Telle est la cité dont, avec raison, ces hommes n'ont pas voulu se laisser dépouiller et pour laquelle ils ont péri courageusement dans le combat ; pour sa défense nos descendants consentiront à tout souffrir.»
Thucydide, Guerre du Péloponnèse /II,
chapitres XXXIV-XLI, éditions GF, p. 133-137
traduction par Jean Voilquin, notes de Jean Capelle
(1) Toutes les restrictions apportées par les lois aux démonstrations de douleur à l'occasion des enterrements étaient levées, quand il s'agissait de funérailles nationales. Tout le monde, citoyens, métèques, même les femmes, était autorisé à suivre le cortège. - Solon passe pour avoir chargé un orateur en renom de l'éloge des combattants tombés à l'ennemi.
Ce faubourg est le Céramique extérieur, au N-O de la ville, où existait une nécropole non loin de la porte Dipyle, une des entrées les plus fréquentées de la ville. On y a découvert de grands vases et sont encore debout des édicules, des stèles funéraires (de Dexiléos, d'Hégéso, etc .) dont les sculptures comptent parmi les oeuvres caractéristiques du plus pur style attique. Les parents des morts, outre les vases ou lécythes, apportaient des bandelettes, des couronnes, des rameaux .
(2) Les Athéniens étaient très fiers de leur qualité d'autochtones. Ils ne sont pas installés dans l'Attique en pays conquis comme les Spartiates campés dans la Laconie très peuplée, qu'ils contiennent dans l'obéissance avec leurs 9.000 hoplites. Périclès le leur rappelle pour les flatter.
(3) Périclès fait l'éloge du gouvernement démocratique qu'il a contribué à substituer à un régime aristocratique et qui aurait pu faire la grandeur d'Athènes, à condition qu'il y eût toujours des Périclès ou des Démosthène pour diriger l'Assemblée du peuple et que ces hommes nécessaires, ces hommes providentiels fussent écoutés plus que les Cléon, les Alcibiade, les Eschine. On peut discerner dans cet éloge des Athéniens la critique des moeurs et du régime de Sparte.
(4) Périclès ne pouvait qu'exciter contre Athènes la jalousie des autres cités et de Sparte en particulier, en proclamant que sa ville était l'École de la Grèce et que les citoyens pouvaient s'enorgueillir d'être gouvernés par les maîtres les plus dignes. Justement les villes alliées de la thalassocratie athénienne ne cessaient de se plaindre de ne pas jouir de «l'isonomie», d'être traitées en «sujettes». Elles se tournaient vers Sparte, s'imaginant que l'État dorien respectait mieux que sa rivale, Athènes, la liberté des États grecs. Athènes et Périclès se faisaient des illusions en croyant qu'ils seraient récompensés de la prospérité que leur puissance assurait à leurs alliés.
hoplite blessé, temple d'Aphaïa, Égine, vers 500/480 av.
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prothésis : lors des funérailles, le corps du défunt est lavé, parfumé, oint d'huile et habillé de linge blanc puis le cadavre est exposé sur un lit d'apparat dans le vestibule de la maison ; la prothésis (exposition du cadavre) dure un jour et s'accompagne de chants de deuil et de lamentations rituelles de douleur.
scène de prothésis : exposition et déploration du mort,
détail d'un
cratère, v. 750 av. J.-C., découvert dans le
cimetière du Dipylon à Athènes
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commentaire
nature du document
auteur
date
contexte
analyse
conclusion
photographies du XIXe siècle
Niepce, 1826
boulevard du Temple, Daguerre, 1838
L'invention de la photographie
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La photographie date des années 1820. Le premier, Nicéphore Niepce (1765-1833) parvint à capturer l'image mais il a du mal à la fixer et les temps de pose sont de plusieurs jours. En 1827, il rencontre Louis Daguerre (1787-1851) et les deux hommes s'associent. À la mort de Niepce, Daguerre continue ses recherches et invente le daguerréotype, procédé photographique beaucoup plus simple à réaliser.
D'abord, en 1835, il découvre que la vapeur de mercure peut être utilisée comme révélateur de l'image, ce qui permet de raccourcir le temps de pose (de plusieurs heures à quelques dizaines de minutes seulement). En 1837, il réussit à fixer les images avec de l'eau chaude saturée de sel marin : le daguerréotype était né. Daguerre présente son invention à l'Académie française des sciences le 9 janvier 1839 et le brevet est acquis par le gouvernement français le 19 août 1839.
Le daguerréotype est un procédé photographique qui permet d’obtenir une image sans négatif, en l’exposant directement sur une surface en argent dépoli. Il ne permet aucune reproduction de l'image.
L’invention de Louis Daguerre n'est pas le premier procédé photographique. Cependant, il est l'un des premiers procédés à afficher une image de façon permanente (avec les procédés antérieurs, les images disparaissaient rapidement quand elles étaient exposées à la lumière). Ce procédé photographique fut donc le premier à être utilisé commercialement.
La daguerréotypie utilise une plaque de cuivre recouverte d'une couche d'argent et sensibilisée à la lumière par des vapeurs d'iode. Le temps d'exposition à la lumière est d'environ vingt à trente minutes pour que la plaque enregistre une image latente. Le développement de l'image est ensuite effectué grâce à de la vapeur de mercure, en plaçant la plaque au-dessus d'un récipient de mercure légèrement chauffé (75 °C). Enfin, il faut fixer l'image, c'est-à-dire la rendre permanente, en plongeant la plaque dans une solution d'hyposulfite de soude.
Le procédé inventé par Daguerre suscita un engouement immédiat et se répandit en Europe, aux États-Unis et dans le monde entier dès les années 1840. Cependant, son immense succès ne dura qu’une dizaine d'années face à la concurrence d'autres procédés moins complexes : l'ambrotype (1854) offrant une image positive sur verre avec un fond noir, le ferrotype, une image sur étain, ou encore la photographie à l'albumine.
À la différence des photographies sur film et sur papier, un daguerréotype peut durer pour toujours s’il est bien protégé.
photographies
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anonyme (1839)
vue de la Seine et de Notre-Dame, Paris, 1839
la rive gauche de Paris en 1840
Vincent Chevalier (1770-1841)
Vincent Chevalier, La Seine, le Louvre et la statue d'Henri IV, vers 1840 (source)
- excellente mise au point sur l'opticien et photographe Vincent Chevalier (1770-1841) sur le site Vergue.
William Henry Fox Talbot (1800-1877)
Hippolyte Bayard (1801-1887)
auto-portrait en noyé, 1840 (analyse de cette image)
les moulins de Montmartre, 1842/1845
Thibault ()
barricades rue Saint-Maur, avant l'attaque, 25 juin 1848
Rue Saint-Maur. Daguerréotypes de Thibault. 25 et 26 juin 1848
Les premières photographies permettent de saisir l’atmosphère des barricades à des moments différents. Le daguerréotype du 25 juin illustre la phase d’attente qui précède l’assaut. On n’aperçoit âme qui vive dans la rue Saint-Maur avant l’attaque, les portes et les volets des maisons sont fermés, les émeutiers sont cachés derrière les barricades qui se succèdent à faible distance dans la rue, au niveau des carrefours.
Le 26, après l’attaque du général Lamoricière, les habitants sont sortis et ont ouvert les fenêtres. Le journal L’Illustration publie dès la première semaine de juillet les deux daguerréotypes sous forme de gravure sur bois, usage tout nouveau par la presse d’une «planche daguerréotypée», propre à renforcer aussi l’impression de neutralité de l’information.
Luce-Marie ALBIGÈS
source : l'histoire par l'image
la rue Saint-Maur après l'attaque, 26 juin 1848 (gros plan)
Edmond Bacot (1814–1875), un des meilleurs photographes normands au XIXe siècle
église Saint-Pierre à Caen, vers 1851
(la rivière Odon, à droite sur la photo, fut couverte en 1860)
Victor Hugo devant la fontaine aux serpents à Hauteville House en 1862
(vue stéréoscopique)
Victor Hugo et sa famille au dîner des enfants pauvres
à Hauteville House (années 1850/1860 ?)
Philibert Perraud (1815-après 1863)
groupe d'artistes à la Villa Médicis, 1845-1846
Charles Nègre (1820–1880), grand photographe français du XIXe siècle
Charles Nègre, ramoneurs en marche, 1851/1852
travaux quai d'Orléans (4ème arrondissement, Paris), 1851
terrassiers au repos sur un boulevard, Paris, 1853
Pavillon d'octroi, port de l'Hôtel-de-Ville et l'île de la Cité avec la Conciergerie
au fond (4ème arr., Paris), entre 1851 et 1854
Galerie supérieure de Notre Dame de Paris,
dit le Stryge, photographie par Charles Nègre,
1853, Musée d'Orsay
petit marché à Paris, 1851/1853
scène de marché dans la rue, Paris, 1851/1853
Gustave Le Gray (1820–1894)
Atelier de Jersey
Victor Hugo au chapeau, vers 1853 - 1855
Édouard Baldus (1813–1889)
le pont de Solférino vu du pont de la Concorde, vers 1860
Le pont de Solférino (en fonte) a été construit en 1861, sous Napoléon III. Il permettait le passage de véhicules. Il fut détruit juste un siècle plus tard, en 1961, et remplacé par une passerelle piétonne en acier.
la passerelle Solférino, aujourd'hui appelée Léopold-Sédar-Senghor
André (?)
Victor Hugo dans la galerie de chêne à Hauteville House,
1878 (conservée à la Maison de Victor Hugo)
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le Pont Neuf à Toulouse en 1855 (archives départementales de la Haute-Garonne)
notices biographiques
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William Henry Fox Talbot (1800-1877)
En 1842, il commence à publier, en 24 fascicules, le premier livre de photographies de l'histoire, The Pencil of Nature, en utilisant des copies grand format des calotypes originaux.
Hippolyte Bayard (1801-1887)
Bayard expérimente les effets de la lumière sur une surface chimique avant 1836. En réaction à ses difficultés à se faire reconnaître comme précurseur, il réalise en 1840 son autoportrait mortuaire sur négatif papier. Au début des années 1850 les Monuments Historiques lui commandent des relevés de l'architecture normande. Membre fondateur de la "Société Héliographique" en 1851 et de la "Société Française de Photographie" en 1854.
Adolphe Braun (1811-1877)
1850 installé à Dornach en Alsace, Braun édite une série de vues sur les Alpes et une étude de 300 planches décoratives sur les fleurs. À Paris photographe officiel du Second Empire, il accumule les portraits de la cour, voyage en Allemagne, Autriche, Belgique, Égypte, Italie, Suisse.
Eugène Cuvelier (1830-1900)
Frédéric Flacheron (1813-1883)
Peintre, sculpteur, calotypiste Flacheron anime en 1850 un cercle de photographes réuni au café Greco à Rome.
Gustave Le Gray (1820-1894)
Figure centrale de la photographie du XIXe siècle. Contemporain de photographes comme Nadar, Charles Nègre, Henri Le Secq, Édouard Denis Baldus, les frères Bisson, Roger Fenton, il occupe néanmoins une place à part. Comme la plupart d'entre eux, il commence par une formation de peintre. Sa maîtrise absolue de la technique photographique l'amène à mettre au point deux inventions majeures, le négatif sur verre au collodion en 1850 et le négatif sur papier ciré sec en 1851. Son sens de la composition hérité de la peinture, adapté à l'esthétique photographique naissante, le conduit à aborder de nombreux sujets : portraits, vues d'architecture, paysages, nus et reproductions d'œuvres d'art. (source : BnF)
Nadar (1820-1910)
Caricaturiste, se lance dans la photographie à partir de 1854. Célèbre pour ses portraits de personnalités.
Charles Nègre (1820-1880)
Élève d'Ingres et Delaroche, Charles Nègre se sert en peinture de la photographie pour les perspectives. Il photographie des scènes populaires à Paris en 1851 et prend des vues de Chartres. Il compose son album du Midi en 1852, un reportage sur l'architecture à Chartres en 1855, enseigne le dessin au Lycée impérial de Nice en 1863.
Philibert Perraud (1815-après 1863)
oeuvre : groupe d'artistes à la Villa Médicis.
Eugène Piot (1812-1890)
Archéologue, en 1840 Piot prend ses premières photos en Espagne avec Théophile Gautier. Il voyagea beaucoup en Italie et en Grèce où il se consacre à l'architecture antique.
Louis Rémy Robert (1811-1882)
Peintre en chef à la Manufacture de Sèvres en 1848, il succéda à Victor Régnault à la direction en 1871. Membre de la "Société Française de Photographie" en 1855, il prend des paysages, compose de superbes natures mortes et réalise de nombreuses reproductions de porcelaines.
Félix Teynard (1817-1892)
Teynar use du calotype pour confirmer ses études archéologiques, son travail illustre un ouvrage somptueux sur les sites d'Égypte et de Nubie publié en 1858 et regroupant 160 calotypes en 2 volumes.
la machine à vapeur
mine de de Littry (Calvados) : elle utilise
des machines à vapeur dès le début du XIXe siècle ;
celle-ci fut construite vers 1800 pour la remontée
du charbon ; elle est de type Watt
la machine à vapeur au XIXe siècle
énergie de la première industrialisation
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machine de James Watt (1783)
Theil (Yonne)
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classes de Seconde
Palmyre est une ville noble par son site, par la richesse de son
sol,
par l'agrément de ses eaux. De tous côtés les étendues de sable
entourent
ses champs et elle est comme isolée du monde par la nature.
(Pline l'Ancien, Histoire naturelle V, 88)
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- le film Katyn du réalisateur polonais Andrezj Wajda
Le grand
cinéaste polonais, fils d'une des victimes du massacre de Katyn, évoque
l'assassinat de masse perpétré par les agents du NKVD soviétique au
printemps 1940 à l'encontre de 22 500 officiers de l'armée polonaise ;
crime de guerre resté impuni.