L’expression «guerre de Cent Ans» est une création relativement récente des historiens. On ne la voit pas apparaître avant le début du XIXe siècle, où elle fut introduite en France à des fins de pédagogie par des ouvrages scolaires. Par la suite, elle prit lentement sa place dans l’historiographie tant anglaise que française et devint d’usage courant dans la seconde moitié du siècle [1].
Mais on n’avait pas manqué de remarquer, depuis longtemps, l’étendue exceptionnelle du conflit : en 1744, le président Hénault [auteur français, 1685-1770] datait de 1336 «le commencement de la guerre entre la France et l’Angleterre, qui dura à diverses reprises plus de cent ans». Peut-être reprenait-il ici une remarque faite, au début du xvie siècle, par J. Meyer dans ses Commentariu sive Annales RerumFlandicarum : «La guerre anglaise… fut de toutes la plus longue et la plus cruelle ; par intervalles, elle dépassa la centième année.»
Mais les contemporains eux-mêmes eurent le sentiment de l’unité et de la durée de l’antagonisme. À la fin du XIVe siècle – il semble qu’il faille dater ces vers de 1389 –, Eustache Deschamps écrit :
«Las ! Qui verrait puis cinquante-deux ans Le peuple mort, la grande occision Des chevaliers, des femmes, des enfants !»
Lorsque les hostilités reprirent, en 1415, les actes de la chancellerie de Charles VI qualifièrent les Anglais d’«anciens ennemis et adversaires» [2]. En 1436, Hugues de Lannoy, pour expliquer la situation présente à son maître, le duc de Bourgogne Philippe le Bon, remonte au temps «que les guerres se murent entre le roi de France et le roi Édouard d’Angleterre pour la couronne de France».
Une certaine mémoire sociale survécut à la succession des générations, non seulement auprès des dirigeants, nourris de toute une tradition écrite, mais auprès de la conscience populaire. Dans cette mesure, la guerre de Cent Ans, en dépit des apparences, n’est donc pas seulement la création a posteriori d’historiens modernes découpant le passé pour répondre aux exigences de la Periodisierung.
Philippe Contamine, La guerre de Cent ans, "introduction", coll. "Que sais-Je ?", Puf, 2010, p. 3-4 en ligne sur cairn.info
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"guerres des Anglais"
Dans son Histoire de France (1855), Henri Martin (1810-1883) utilise l'expression "guerres des Anglais", refusant ainsi l'unicité chronologie de ces affrontements militaires, et pointant l'initiative anglaise dont on dit, implicitement, qu'elle a eu pour théâtre l'espace français.
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la fin de la guerre de Cent ans, césure chronologique
manuel Malet-Isaac pour la classe de 4e, édition 1926
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la guerre de Cent ans n'a pas eu lieu
"la guerre de Cent ans n'a pas eu lieu !" Historia n° 412, mars 1981, première page de l'article de Jacques Levron
le Roman de Gillion de Trazegnies, manuscrit, 1464
histoire littéraire de la France
au Moyen Âge
Chronologie publiée dans l'Histoire littéraire de la France. I - Des origines à 1600, dir. Pierre Abraham et Roland Desné, Éditions Sociales, 1971. Les images ont été ajoutées.
- VIe-IXe siècles : littérature de cour essentiellement ; rareté et cherté du parchemin ; en dehors des cours et des monastères : littérature de tradition orale.
- Grégoire de Tours : Histoire des Francs (576-591).
Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livres 1 à 6, page de frontispice. Luxeuil ou Corbie, fin du VIIe s., BnF Manuscrits, Latin 17655 fol. 2
- 786 : Alcuin († 804).
- 842 : Serments de Strasbourg entre Louis le Germanique et Charles le Chauve ; premiers textes en français.
- vers 850 : apparition du trope de l'alleluia adopté en 860 à Saint-Gall : il se transforme en "séquence" dont le forme primitive est uniquement déterminée par la musique.
- vers 881-882 : Séquence de Sainte-Eulalie (sainte espagnole du IIIe siècle) ; en français par les moines de Saint-Amand.
- fin IXe siècle : création de tropes dialogués explicitant l'élément dramatique de la liturgie.
[trope : MUS.Ornement du plain-chant grégorien au moyen d'additions, de substitutions ou d'interpolations de textes musicaux ou poétiques.Le tr[ope], comme d'ailleurs la (...) séquence, constitue un genre nouveau au sein de la catégorie des formes liturgico-musicales qui a favorisé une évolution plus rapide, dans des directions nouvelles, de la composition monodique (Mus.1976)] Cnrtl
- vers 933 : l'introït de la messe de Pâques "tropé" à Saint-Martrial (Ardèche), puis à l'abbaye de Fleury (Loiret) ; Quaem quaeritis ; point de départ des futurs jeux liturgiques.
Quem quaeritis - Resurrexi (chant grégorien)
- 950-1000 : La Passion ; Vie de Saint-Léger ; et Homélie sur Jonas : en français ; le culte de saint Léger est attesté au Xe siècle à Autun, à Poitiers.
- 977 : La Légende de saint Alexis apportée à Rome par Serge de Damas : grande vogue aux siècles suivants.
- 1000-1050 : Vie de sainte Foy et Vie de Boèce en dialectes méridionaux.
- 1050 : Vie de saint Alexis, en français Littérature hagiographique ; historiographie.
- Xe et XIe siècles : naissance du drame liturgique en latin. Noël : Office de l'Étoile ou de la Nativité. Pâques : Office du Sépulcre ou de la Résurrection.
- à partir du XIe siècle : troubadours et trouvères. Constitution d'une poésie en langue romane.
trouvères de langues d'oïl et troubadours de l'angues d'oc(source)
1050-1150 : le siècle héroïque,naissance de l'épopée française
- 1050 : dans tout l'Occident, vaste renouveau de la poésie latine d'imagination.
- apparition de la plupart des formes nouvelles qui, en latin et en roman, vont pendant plus de deux siècles définir la littérature.
- vers 1060 : Chanson de sainte Foy, en dialecte occitan du Sud ; c'est le plus ancien texte rimé et non assonancé.
quelques mots de la Chanson de sainte Foy
- après 1060-1070 : diffusion générale des belles-lettres sur tout le territoire situé à l'ouest de la verticale Metz-Marseille.
apparition des premières chansons de geste
- vers 1075-1100 ? : la Chanson de Roland (manuscrit d'Oxford établi par un scribe anglo-normand vers 1170).
Chanson de Roland, manuscrit d'Oxford, Bodleian Library, MS Digby 23, part 2, f.1r
- importante croissante des vagants : les "Goliards" dont l'oeuvre constitue le plus authentique lyrisme des XIe, XIIe et XIIIe siècles.
- à partir de 1100-1120 : développement du drame liturgique des chansons de geste du lyrisme courtois.
- drame liturgique : les "jeux" sont de plus en plus nombreux ; décors simultanés ; Le Sponsus, Le Jeu des Vierges sages, texte poitevin.
- Beauvais, Saint-Benoît, Tours, Soissons, Lille, Limoges : chansons de geste, 1120/1130 - 1150/1160. Couronnement de Louis - Charroi de Nîmes - Prise d'Orange, Moniage Guillaume (sorte de biographie poétique de Guillaume d'Orange) - Gormont et Isambert, 1125.
- Le Pélerinage de Charlemagne. (Espagne : vers 1140, poème du Cid).
la mort de Jaufré de Rudel dans les bras de la comtesse Hodierne de Jérusalem, BnF, fonds français 854, fol. 121v
Jaufré Rudel, No sap chantar
- à cette même époque remontent les plus anciens textes lyriques non courtois de la langue française : * les chansons de toile (notées vers 1200) : Belle Erembor, Belle Idoine, Belle Doette, Belle Aiglentine. * chansons de Guillaume d'Aquitaine, 1086-1127. * troubadours : Peire Vidal († vers 1205) ; Bernard de Ventadour ; Folquet de Marseille ; Bertrand de Born.
Bernard de Ventadour - Can vei la lauzeta mover (1145-1195)
naissance du roman français
- les romans antiques : cycle d'Alexandre le Grand (vers de 12 pieds : alexandrins).
- romans latins : de Thèbes, vers 1150 ; d'Énéas ; de Troyes.
pages 2 et 3 du Roman d'Alexandre, BnF, manuscrit du XVe siècle, Flandre
- les romans bretons : cycle du Roi Arthur - Chrétien de Troyes (vers 1135-1191) : Erec (1165-1170) ; Cligès (1170-1171) ; Lancelot (1172-1175) ; Yvain-Perceval (1174-1180).
le Saint Graal apparaissant aux chevaliers de la Table Ronde, manuscrit enluminé du XVe siècle
- Cycle de Tristan - Béroul et Thomas : Roman de Tristan et Yseut (1170-1190).
le Roman de Tristan, manuscrit du XVe siècle, conservé au château de Chantilly
- Chanson de Guillaume (vers 1140).
- chanson de geste : Girard de Rossilhon.
- 1170-1175 : Wace, historien, Roman de Brut (1155) ; Roman de Rou ou Rollon (1160).
- Guernes de Pont Saint-Maxence (1174) : Vie de saint Thomas le Martyr.
- Lais de Marie de France (1160-65 à 1190).
- vers 1170 : les Fabliaux.
- 1174-77 : le Roman de Renart.
Roman de Renard, Nord de la France, début XIVe, BnF manuscrit
Roman de Renard, Nord de la France, début XIVe, BnF manuscrit
- les Miracles de la Vierge, conte.
- Helinant de Froidemont : les Vers de la Mort (1195-1197).
- Jeux : Adam et Ève, vers 1150-1170.
- Jeu de saint Nicolas , de Jean Bodel.
- vers 1200 : Le Courtois d'Arras.
- théâtre au XIIIe siècle : les Miracles.
- Villehardouin (1165-1203) , chroniqueur : la Conquête de Constantinople, [4e Croisade ]vers 1212.
Villehardouin, Conquête de Constantinople, manuscrit de 1458, BnF, ms. 24210 folio. 1r
- Robert de Clari.
Robert de Clari, Conquête de Constantinople
- romans bretons - Cycle du Graal : Histoire du Saint Graal ; Histoire de Merlin ; Livre de Lancelot du Lac ; Quête du Graal ; Mort le Roi Arthur (vers 1235), de Robert de Boron.
- production courtoise non arthurienne : Jean Renart (1212-1213) : Guillaume de Dôle ou le Roman de la Rose ; le Lai de l'Ombre.
- Gautier de Coinci († 1236) : Miracles de Notre-Dame ; sermon en vers de La Chasteté as nonains.
- Aucassin et Nicolette : chantefable, originaire de Picardie ou de Hainaut.
Aucassin et Nicolette
Aucassin et Nicolette
- fabliaux : La Châtelaine de Vergy.
- Le Vair Palefroi ; Huon, roi de Cambrai.
- Thibaut IV de Champagne [et roi de Navarre], troubadour.
Thibaut de Champagne : Seigneurs, sachiez qui or ne s'en ira, par René Zosso [chant de croisade]
- Tannhaüser, Les Minnesinger (Allemagne).
Tannhaüser († 1265)
- Guillaume de Lorris : Le Roman de la Rose, première partie, vers 1236.
Le Roman de la Rose
- 1235-1240 : Le Privilège aux Bretons.
- développement de la littérature didactique en vers.
- poésie politique au XIIIe - troubadours occitans : Sirventes, Guillem Figuera, Peire Cardenal (originaire du Puy).
- Renard : versions nouvelles.
- milieu du XIIIe siècle : décadence de la lyrique d'oc.
vers 1250-1340 le siècle scolastique
- vers 1250 : création du théâtre comique, en relation avec la littérature bourgeoise du XIIIe notamment : région d'Arras.
- 1266 : La Paix aux Anglais.
- Dispute des deux Bourdeurs Ribauds.
- Dispute de Renart et de Peau d'Oie [débat satirique, d'origine picarde, entre un ménestrel, nommé Renart, et un clerc, appelé Piaudoué].
- Adam de la Halle : Le Bossu, comédie bourgeoise, jouée à Arras vers 1276-1277.
Adam de la Halle (v. 1245 - v. 1288)
- Le Jeu de Robin et de Marion, pastourelle dramatique, vers 1283 (Adam de la Halle).
Adam de la Halle - Le jeu de Robin et Marion
- Le Jeu du Pélerin, par un artésien anonyme, 1290.
- Le Jeu du Garçon et de l'Aveugle : la plus ancienne de nos farces, 1275. [cf. présentation]
- Le Jeu de Pierre de la Brosse, moralité politique, vers 1280.
- Rutebeuf (1230-1285 ?) : Le Miracle de Théophile ; Le Dit de l'Herberie (1260-1270) [Le Dit de l'Herbérie est un boniment de charlatan, vendeur d'herbes médicinales - voir ici] ; poésies religieuses et satiriques ; poésies personnelles [ "Que sont mes amis devenus, que j’avais de si près tenus, et tant aimés…"]
"Que sont mes amis devenus, que j’avais de si près tenus, et tant aimés…"
- 1274 : première rédaction en français des Grandes Chroniquesde Saint-Denis [devenues Les Grandes Chroniques de France].
Grandes Chroniques de France, manuscrit
Grandes Chroniques de France, tome I. Origine des Francs. Clovis par Nathalie Desgrugillers (2011)
- vers 1276 : Jean de Meung : Le Roman de la Rose, 2e partie.
- fin XIIIe siècle : le Roman de Flamenca en langue d'oc.
- Renart le Nouvel ; Couronnement de Renart.
- Joinville, chroniqueur, 1225-1319 ; Histoire de saint Louis.
Joinville, Vie de saint Louis
- Dante Alieghieri (1262-1321), La Divine Comédie (Florence, Italie).
- Boccace (Italie), 1313-1375 : Le Décaméron. [du grec ancien déka, "dix", et hêméra, "jour" : cent nouvelles décrivant dix jours]
- 1316 : Jehan Maillart : le Roman du Comte d'Anjou.
- Gervais du Bus : le Roman de Fauvel.
Gervais du Bus : Roman de Fauvel. BnF, manuscrits français 146 fol. 285 ; Philippe IV le Bel (ou Enguerrant de Marigny) est ici caricaturé sous forme d'un âne méchant et pervers dont les six lettres du nom, Fauvel, sont les initiales de six vices : Flatterie, Avarice, Vilenie, Variété (Vélléité), Envie, Lâcheté. Le texte, satirique, a été composé peu après 1316 par des membres de la chancellerie royale. Au Moyen Âge la lettre U équivaut à la lettre V.(source)
- Renart le Contrefait, dû à un clerc de Troyes.
- la poésie est entièrement aux mains de la bourgeoisie ("puys") et, de plus en plus, écrite au profit des princes et des courtisans.
- orientation mondaine et décorative de la poésie (rhétorique). Raffinement. Lien étroit avec la musique.
- Guillaume de Machaut (1300-1377 : Remède de Fortune ; Jugement du roi de Behaigne ; Jugement du roi de Navarre ; Jugement d'Amour (1360) ; Livre du Voir Dit (1362) ; Jeux-partis.
Guillaume de Machaut : Je vivroie liement/Liement me deport
- Geoffrey Chaucer (Angleterre), 1340-1400 : Les Contes de Canterbury.
Geoffrey Chaucer (XIVe siècle, Angleterre)
Contes de Canterbury, Geoffroy Chaucer
- Eustache Deschamps, v. 1346-1406, Champenois : Ballades, rondeaux, virelais, l'Art de dictier et de faire chansons.
- comédies d'Eustache Deschamps : Farce de Maître Trubert et Antroignart (1392) ; Dit des Quatre offices de l'Ostel du Roy (1392) ; Geta ; Le Mirouer de Mariage.
- 1388 : Boucicaut [et autres auteurs dont Jean le Seneschal], Livre des Cent Ballades.
- Grisélidis, moralité pathétique jouée en 1395 par les clercs de la Basoche devant Charles VI.
- Froissart (v. 1335 - v. 1405), Chroniques.
Jean Froissart, extrait des Chroniques
- Christine de Pisan (1364-1431) : Epistre du Dieu d'Amour (1399) ; Le Chemin de longue étude (1402) ; Querelle du Roman de la Rose (vers 1400) ; Dit de la Pastoure.
- vers 1400 (anonyme), Les XV Joyes du Mariage.
Les Quinze Joies du Mariage (anonyme)
- 1401 : la Cour d'Amour, de Charles VI [jeux courtois].
- le théâtre au XVe siècle : Mystères, moralités, soties, farces.
- poésie : Arts de seconde rhétorique, éclos au sein des cours des mécènes ; Berry, Bourgogne, Blois, Provence...
- Charles d'Orléans (1394-1465), prisonnier des Anglais de 1415 à 1440.
- Alain Chartier (1385-1429) : Le Livre des quatre Dames (1416) ; Quadrilogue invectif (1422) ; Belle Dame sans Mercy (fin 1424) ; L'Espérance ou Consolation des trois Vertus (1428).
Oeuvres diverses d'Alain Chartier, manuscrit XVe siècle, BnF, Département des manuscrits, Français 24440
- Le roi René, duc d'Anjou : Livre du Coeur d'amour espris (1457).
- Christine de Pisan (1364-1431) : La Cité des Dames (v. 1404), Dittié à la louange de Jeanne d'Arc (1429), Livre des faits et bonnes moeurs du roi Charles V.
- Jouvenel des Ursins (1380-1422) : Chronique de Charles VI ; Le Miroir du salut humain (vers 1430).
- François Villon (1431 ? - 1465 ?).
- Eustache Marcadé [mort en 1440] : Passion, dite d'Arras ; Mystère de la Vengeance et Destruction de Jérusalem.
Mystère de la Vengeance, enluminure de Loyset Liédet (v. 1420-1479) : l'empereur Vespasien, frappé par la lèpre reçoit des soins
- vers 1440 : Mystère du siège d'Orléans.
- 1440 : Charles d'Orléans à Blois, les tournois poétiques : Chansons et rondeaux.
- l'Imitation de Jésus-Christ, manuscrit d'Anvers.
- la Farce du Cuvier.
- la Farce du Pâté et de la Tarte.
- Commynes (1447-1511).
- Arnould Gréban : La Passion (1452). Espagne : les Cancioneros.
- 1456 : le Petit Testament, de Villon.
- 1461 : le Grand Testament.
- 1462 : Antoine de la Salle ou Philippe Pot : Cent Nouvelles nouvelles.
- 1464 : Farce de Maître Pathelin.
- Erasme de Rotterdam (1467-1536).
- Le Franc Archer de Bagnolet [monologue, 1468 ?]
- 1470 : Jean Meschinot, Les Lunettes des Princes.
- vers 1471 : G. Chastellain [1415-1475] : Chroniques des ducs de Bourgogne.
Charles le Téméraire en tenue de deuil noire, à la mort de Philippe le Bon, mss, fr. 2689, f. 10, Chronique des ducs de Bourgogne, Georges Chastellain
Chronique des ducs de Bourgogne, Georges Chastellain, éd. 1827
- Thomas More (Angleterre) : 1478-1535 [L'Utopie, 1516].
- vers 1484 : Malory, la Mort d'Arthur [compilation de romans français et anglais].
- 1486 : Jean Michel, Passion.
- Martial d'Auvergne : Danse macabre des Hommes [Danse macabre des femmes...].
illustration pour La Danse macabre des femmes, édition de 1491 (Gallica BnF)
Martial d'Auvergne
- 1489-1498 : Commynes, Mémoires.
- 1490 : Lefèvre d'Étaples, Introduction à la métaphysique d'Aristote.
- Rabelais : 1490-1553.
- Amadis de Gaule et les romans de chevalerie en Espagne.
- Clément Marot : 1496-1544.
- diffusion totale de la langue d'oïl dans la France entière.
iconographie : Michel Renard professeur d'histoire
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"La Classe de français", collection Pierre Clarac
le Moyen Âge, 3e
André SIMON (1943)
Le 23 décembre 1941, un arrêté du ministère de l'Éducation nationale décide de maintenir l'étude de la littérature médiévale au programme de la classe de Troisième. Il est prévu que cet enseignement s'appuie sur une Anthologie du Moyen Âge.
André Simon, professeur agrégé, alors en poste au lycée Louis-le-Grand à Paris, rédige un ouvrage répondant à cette finalité. Il est publié dans la collection "La Classe de français" dirigée par Pierre Clarac (1894-1986), inspecteur général, chez l'éditeur Belin.
Nous utilisons, ici, la troisième édition parue au 2e trimestre de l'année 1943. Son titre de couverture est Le Moyen Âge, 3e. En 1949 et en 1953, ce manuel était encore publié (cf. catalogue de la BnF).
André Simon était professeur de Première supérieure (khâgne) au lycée Henri IV à Paris en 1956. Peut-être figure-t-il sur cette photo ?
Michel Renard professeur d'histoire
la classe de khâgne au lycée Henri IV à Paris, en 1956-1957 : trois professeurs sont au centre ; celui de gauche est peut-être André Simon, professeur de Lettres...
Le Moyen Âge, classe de 3e, par André Simon (1943)
une anthologie de la littérature médiévale en
20 tableaux chronologiques
André Simon (1943)
Les tableaux chronologiques, comme les commentaires qui les suivent, sont de André Simon.
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la littérature au XIIe siècle
Le nom de "Chansons de geste" (du latin gesta, pris au sens de "récit historique") était donné à des romans de chavalerie en vers. Faites pour être chantées par les jongleurs avec accompagnement de la vielle, elles étaient composées de couplets assonancés appelés laisses.
Doivent-elles leur naissance, comme la cru M. Bédier, au culte des héros locaux, soigneusement entretenu par les clercs, dans les sanctuaires qui jalonnaient les routes de pèlerinage ? Ou dérivent-elles de poèmes plus anciens, inspirés par des faits contemporains ? Toujours est-il que le fond historique, quand il existe, apparaît singulièrement déformé et embelli par la légende.