images de la France d'avant 1980
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projet de base iconographique
département de l'Aude - carte postale
- sites touristiques
- produits de l'agriculture et de l'industrie
- villes mentionnées
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l'exposition de photographies en couleurs
de Paris occupé
Paris très occupé
Gérard Lefort
Photo. Réalisés entre 1940 et 1944 par André Zucca, employé du magazine nazi «Signal», les 270 clichés en couleurs, exposés sans contrepoint pédagogique à la Bibliothèque historique de la ville, déclenchent une polémique.
Les Parisiens sous l’Occupation, photographies d’André Zucca, Bibliothèque historique de la ville de Paris, 22, rue Mahler, 75004. Mar-dim de 11 heures à 19 heures. Jusqu’au 1er juillet. Rens. : 01 44 59 29 60. Catalogue Gallimard/Paris Bibliothèques, 176 pp., 35 €.
«Oh, une étoile jaune…», dit une dame d’un certain âge en se penchant sur un des 270 clichés actuellement exposés à la Bibliothèque historique de la ville de Paris sous le titre «les Parisiens sous l’Occupation». Cette exclamation a la valeur d’une surprise à double tranchant. De fait, si on voit tant que l’étoile est jaune sur le manteau d’un vieux monsieur saisi dans la rue des Rosiers, c’est parce que la photographie est en couleurs, alors que la plupart des images de Paris pendant la guerre sont en noir et blanc.
De ce point de vue, l’exposition est saisissante, qui réunit les nombreuses photographies en couleurs prises par André Zucca entre 1940 et 1944. Le «choc» visuel est tout aussi puissant que celui qui nous frappa lorsque, il y a quelques années, réapparurent les premières archives filmées en couleurs du débarquement en Normandie, puis de la libération des camps de concentration. Soudain, la dernière guerre devenait familière et l’horreur, proche.
Fanfare. L’exposition fait cet effet troublant d’actualité. On scrute d’autant plus les visages, les vêtements, les gestes et les attitudes. Tous ces civils qui pourraient être nos grands-parents deviennent des proches. Et Paris, qu’on reconnaît d’hier à aujourd’hui, à quelques détails près. Mais ce sont justement ces petits détails, scrutés de plus près, qui glissent des cailloux dans la chaussure du visiteur. «Les Parisiens sous l’Occupation», ce sont aussi les «touristes», tous ces soldats allemands omniprésents, qu’ils défilent aux Champs-Elysées, donnent de la fanfare sur les marches de la Madeleine, prennent le métro ou chinent aux Puces de Clignancourt.
De ce point de vue, la couleur n’ajoute rien, sauf à vérifier que le drapeau nazi était bien rouge sang, que les auxiliaires féminines de l’armée allemande furent adéquatement surnommées «souris grises» puisque habillées de tailleurs gris, et que l’étoile jaune était donc bien d’un jaune vif pour les juifs contraints de la porter.
D’autres questions surgissent. D’abord sur l’identité de cet André Zucca, qui avait toute latitude pour prendre des photos en ville alors que c’était interdit, et, qui plus est, en couleurs en ces périodes de pénurie de tout. La tâche ne lui fut pas bien compliquée puisque Zucca était employé par le magazine Signal, organe de propagande nazie vantant, entre autres, la légendaire «correction» de la Wehrmacht dans les pays qu’elle occupait.
Vélo-Taxis. Dès lors, la banalité des soldats nazis dans le décor parisien prend une autre tournure, ainsi que l’apparente bonhomie des Parisiens qui, en ces temps, c’est bien connu, n’aimaient rien moins que flâner sur les grands boulevards, boire un demi à la Madeleine, aller au cinéma, à la foire du Trône, aux courses à Longchamp ou vaquer gentiment au quotidien de leur travail. Bref, le gai Paris comme si de rien n’était, augmenté du pittoresque attaché aux vélo-taxis ou aux chaussures à semelles compensées au pied des élégantes. Le tout fixé sur pellicule Agfacolor gracieusement offerte par les autorités nazies. Et sous un beau ciel bleu, car cette pellicule et le temps d’exposition exigeaient le plein soleil.
Certes, l’exposition rappelle de-ci de-là ces informations essentielles ; mais pas assez nettement, faut-il croire, puisqu’à l’entrée un avertissement imprimé sur feuille volante précise : «Il semble que ces photographies n’aient jamais été publiées, que son travail soit resté en marge de la commande faite par la Propaganda Staffel, bien que Zucca se soit interdit toute manifestation d’opposition à l’égard de l’occupant.»
Collabos. Reste qu’on se demande pourquoi les nazis auraient empêché des images aussi optimistes, qui confortent la propagande d’un Paris normalement «occupé». Dans une bibliothèque qui se veut «historique», un effort supplémentaire de pédagogie n’aurait pas été superflu en cette matière plus que délicate. Et plutôt que le contrepoint d’affiches de cinéma avec des vedettes françaises de l’époque (pour exprimer quoi ? Tous collabos ?), d’autres photos auraient été bienvenues, certes en noir et blanc, certes moins spectaculaires car le plus souvent «volées», qui évoquent, elles, sinon la minorité résistante (bien qu’on en connaisse d’excellentes sur l’armée des ombres parisienne), du moins le rationnement, la vie difficile, les arrestations et l’exécution des «francs-tireurs» (leurs noms étaient placardés dans les rues de la capitale), et surtout, à tout le moins, les rafles de femmes et d’enfants juifs à partir de l’été 1942.
Alors, deux photos d’étoile
jaune sur 270 photographies exposées, c’est ou trop (alibi ?) ou pas
assez (remords ?).
L’expo n’en demeure pas moins fréquentable : elle
rend tangible, presque physique, la stupeur d’être occupé et instille,
hier comme aujourd’hui, une envie de résister.
Gérard Lefort, Libération, 8 avril 2008
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- lien d'actualité : l'article de Libération, 8 avril 2008
- autre article de Libération, 8 avril 2008
- lien d'actualité : article de Rue89.com
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quelques photographies d'André Zucca (1897-1973)
étendard nazi rue de Rivoli, au fond le Louvre, à droite le jardin des Tuileries
jardin du Luxembourg, mai 1942
photo : André Zucca © Zucca - BHVP - Roger-Viollet
(source)
rue de Rivoli, l'étoile jaune est obligatoire depuis juin 1942
bassin du jardin du Luxembourg
tandem-taxi se rendant à Longchamp en août 1943
quartier du Marais, rue des Rosiers :
l'étoile jaune sur la veste de l'homme au second plan
cinéma Lux, place de la Bastille, film "Haut le vent" de J. de Baroncelli
Pont de la Tournelle, habitant de Noisy-le-Sec sinistré tirant une charrette
signalisations allemandes au marché aux Puces à Saint-Ouen
esplanade du Palais e Chaillot
la station de métro Marbeuf-Champs-Elysées, en 1943
(aujourd'hui Franklin-Roosevelt)
hippodrome de Longchamp, en août 1943
permissionnaires allemands aux Puces de Saint-Ouen
en septembre 1941
par manque de cuir, les semelles sont en bois
les guichets du Louvre, 1942
jeune cycliste cours de Vincennes, 1941
autres photographies en couleurs
photo : Sam Presser © Maria Austria Institut Amsterdam (source)
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autre articles de presse
André Zucca, payé par les nazis, renvoie de la capitale une image déconcertante qui gomme le tragique de la situation
Une
promenade presque sereine et en couleurs à travers le Paris occupé.
C’est ce que semble proposer, jusqu'au 1er juillet 2008, la
Bibliothèque historique de Paris avec les 250 clichés troublants d’un
reporter de la revue nazie Signal.
André Zucca (1897-1973), après avoir été correspondant de guerre au côté de Joseph Kessel pour Paris-Soir,
est réquisitionné par le magazine de propagande jusqu’à l’été 1944.
Aucun cliché du photographe ne sera cependant publié, la revue
préférant les scènes de guerre aux balades urbaines. Le poste d’André
Zucca lui permet de profiter de la technologie allemande. Il est le
seul Français à disposer de pellicules Agfacolor et offre des images
couleur de Paris occupé.
Images de scènes oisives
Le
spectateur suit pas à pas les déambulations du photographe à travers
les rues aisées, du quartier de la Concorde aux quartiers populaires de
Belleville. André Zucca ne s’arrête pas sur le rationnement et les
queues interminables. Avec lui, Paris est heureux, s’amuse. Il
photographie la mode, gros plans sur les semelles compensées des
promeneuses, les loisirs, les sorties bondées des salles de cinéma.
Les
animations festives n’ont pas disparu et ces images de scènes oisives
dérangent, dévoilant un aspect inattendu de l’Occupation. L’historien
Jean-Pierre Azéma rappelle que Joseph Goebbels ordonna aux
fonctionnaires de la «Propaganda Staffel» de relancer «à tout prix»
l’animation de la ville (1). Mais cela suffit-il à expliquer les thèmes
choisis par André Zucca ?
Le photographe ne s’arrête pas à ce
Paris flâneur mais dessine une œuvre propagandiste. Les drapeaux nazis,
d’un rouge éclatant, flottent sur une profonde rue de Rivoli, quasiment
vide. Dans le Marais, une femme marche le regard hagard et, au second
plan, un homme barbu porte une étoile jaune…
Personnage ambivalent
La
couleur rehausse le caractère tragique du personnage. André Zucca, qui
n’utilisait pas de zoom mais se rapprochait de ses sujets, capte ce
détail. Mais cette photographie n’est qu’une exception, seulement deux
clichés de l’auteur représentant des juifs sont connus.
Une
autre image montre un père de famille, accompagné de ses deux filles,
tirant une charrette à la force de ses bras où s’entassent les
vêtements et meubles qu’il a pu sauver. L’image n’a pas été prise au
hasard : cet homme a subi le bombardement des Alliés, le 19 avril 1944.
Plus ambiguë encore, cette photographie des Halles où des personnes
âgées, habillées de noir, fouillent les poubelles.
Le personnage
ambivalent d’André Zucca déconcerte. Jean Baronnet, commissaire de
l’exposition, prend sa défense et soutient qu’«à la différence d’un
Robert Capa, il n’appartenait à aucun cercle politique». Le
photographe serait plutôt un individualiste forcené. Arrêté début
octobre, inculpé de collaboration avec l’ennemi, il sera libéré grâce à
l’intervention d’un adjoint du général de Lattre de Tassigny.
Il
s’est ensuite caché du côté de Dreux, où il ouvrira une boutique de
photographie, sous un pseudonyme. Le passé d’André Zucca n’enlève
cependant rien à son talent. Ses clichés demeurent un témoignage
impressionnant, mais un témoignage bien incomplet.
Jean-Baptiste Mouttet, lacroix.com
L’Occupation sous l’objectif d’André Zucca
Les Parisiens sous l’Occupation. Photographies en couleurs d’André Zucca, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, jusqu’au 1er juillet. Catalogue : Jean Baronnet, préface Jean-Pierre Azéma, coédition Paris bibliothèques-Gallimard, 176 pages, 35 euros.
À l’occasion d’une exposition à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris paraît le très beau catalogue les Parisiens sous l’Occupation, dans lequel le cinéaste Jean Baronnet nous présente le travail en couleurs du photographe André Zucca. Il y aurait bien des choses à dire sur ces 200 clichés : il faudrait parler de Paris, bien sûr, des promenades que constituent ces photographies, du texte de Jean Baronnet, mêlant la grande histoire au souvenir d’enfance. Une exposition et un livre d’une grande richesse, où l’usage de la couleur et le regard porté sur cette période sont agréablement déroutants.
André Zucca (1897-1973) parcourt le globe comme reporter-photographe depuis plusieurs années quand la France vaincue est occupée. De 1941 à 1944, il travaille pour la revue de propagande allemande Signal, ce qui lui permet d’obtenir une carte de presse et fait de lui le seul Français à avoir à sa disposition les pellicules Agfacolor, invention allemande grande concurrente de la Kodacolor américaine.
Ces photographies, réalisées au gré de flâneries à travers la capitale, constituent un travail personnel, qui n’a pas été publié à l’époque. Zucca nous y montre le paisible quotidien de sa ville, où les uniformes de la Wehrmacht cohabitent sans tension avec des Parisiens sereins. Les files d’attente devant les cinémas, les extravagances vestimentaires de jeunes coquettes, les terrasses de café ensoleillées n’ont pas disparu alors que dans les rues fleurissent les croix gammées. Quant au rationnement, à la misère et aux étoiles jaunes, ils sont plus que discrets. La position idéologique d’André Zucca, dont le regard ne laisse transparaître aucune germanophobie, est certes ambiguë. Mais nous est offerte une vision qui, toute partiale et partielle qu’elle soit, rappelle que la vie a continué entre 1940 et 1944 et nous donne à redécouvrir toute la culture de l’époque : la mode, les acteurs en vogue, les loisirs des Parisiens ; autant de choses parfois oubliées, à l’instar du tandem-taxi ou des vendeurs de chansons.
La couleur rend cette période si familière que s’en dégage paradoxalement un sentiment d’étrangeté. Dans ce bond de plus de soixante ans en arrière nous est dévoilé un Paris parfois presque vide, que nous connaissons sans vraiment le reconnaître. Et si le noir et blanc habituel des clichés de cette époque tend à rejeter la scène saisie dans un temps révolu et lointain, la couleur la réactualise avec force, la rapproche de nous, la rend à la réalité. Témoignage captivant, les Parisiens sous l’Occupation représente tout autant un voyage dans le temps qu’une invitation à penser le rapport que nous entretenons, individuellement et collectivement, à notre histoire.
Clémentine Hougue, l'Humanité, 5 avril 2008
Comment a échoué une exposition critique
des photos de Paris occupé
La polémique autour de l'exposition du photographe André Zucca (1897-1973), présentée à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP) jusqu'au 1er juillet sous le titre "Les Parisiens sous l'Occupation", ne cesse de rebondir.
Depuis quinze jours, plusieurs voix dénoncent un accrochage qui ne révèle que de jolies bluettes en couleurs et masque à la fois la réalité dramatique de l'époque et le fait qu'il s'agit de photos de propagande réalisées par un auteur au service du bimensuel allemand et nazi Signal.
La municipalité vient de supprimer des rues les affiches sur une exposition que Christophe Girard, adjoint (PS) au maire de Paris chargé de la culture, qualifie d'"indécente" et apparente à du "révisionnisme mondain".
Pourtant, Le Monde peut aujourd'hui révéler qu'une exposition André Zucca d'une tout autre ambition, conçue au début des années 2000 au sein même de la BHVP, fruit d'un long travail sur les archives, et qui visait à montrer toutes les facettes du personnage, a été préparée avant d'être abandonnée.
En 1986, le fonds Zucca - 22 000 négatifs dont 6 000 sur la période d'Occupation (1 058 en couleur) - est acheté 500 000 francs par la BHVP. Pendant trois ans, Liza Daum, de la BHVP, réalise l'inventaire de l'oeuvre, qui court des années 1930 à 1970. Cette dernière s'associe ensuite à Evelyne Desbois, chercheuse au CNRS, pour travailler, pendant trois ans, à une exposition et à un livre sur Zucca à la demande de Nicole Zucca, fille du photographe.
Mais au moment de finaliser, c'est le clash. "Nicole Zucca voulait minimiser la période de collaboration de son père", dénonce Evelyne Desbois. Cette accusation est reprise par Sylvie Quesemand-Zucca, veuve du photographe et cinéaste Pierre Zucca (1943-1995), fils d'André. Liza Daum, pour sa part, a refusé de répondre à nos questions, par devoir de réserve.
Nicole Zucca réfute l'accusation. Elle affirme que ce sont Liza Daum et Evelyne Desbois qui ont renoncé au livre et donc au projet. Elle dit même regretter le "minimalisme" de l'accrochage actuel et la "faiblesse" des légendes. Pourtant Nicole Zucca signe, dans le catalogue de l'exposition de la BHVP, une courte biographie de son père pour le moins complaisante. Jean Dérens, directeur de la BHVP - il part à la retraite le 27 avril -, dit que "Daum et Desbois ont arrêté le projet à la suite d'une mésentente familiale".
Le regard que porte Nicole Zucca sur son père semble loin de celui de son frère Pierre, si l'on en croit les films que ce dernier a réalisés, notamment Vincent mit l'âne dans un pré (1975), dédié "à tous les menteurs". Son père est visé en priorité. "Pierre se posait beaucoup de questions, raconte Sylvie Zucca. Il disait que son père était mythomane et antisémite." Elle ajoute qu'elle n'a été associée en rien à l'exposition. "Quand j'ai vu ces photos de propagande transformées en documentation de quartier, j'étais en colère."
Si l'exposition actuelle a provoqué une telle indignation, c'est qu'avant que ne soit ajoutée, récemment, une feuille d'explication à l'entrée, le contexte de propagande était minimisé : il n'était pas indiqué que Signal était un bimensuel allemand et nazi, pas un numéro de Signal ne figure dans l'exposition, et les légendes sont justes topographiques.
"C'est la fascination de découvrir un Paris inédit et en couleurs qui est mise en avant", expliquent Evelyne Desbois, Sylvie Zucca, mais aussi l'historienne Françoise Denoyelle, auteur de La Photographie d'actualité et de propagande sous le régime de Vichy (CNRS éditions, 2003). "L'exposition transforme Zucca en Doisneau de l'Occupation", s'indigne cette dernière.
Jean Dérens se justifie en expliquant que ces photos en couleurs n'ont pas été publiées dans Signal et suggère que Zucca a pu voler les pellicules couleur aux Allemands. Cette position indigne Sylvie Zucca, qui a appelé Jean Dérens au téléphone. "Il m'a raccroché au nez." Françoise Denoyelle est également choquée : "On laisse entendre que Zucca pouvait se promener et photographier à sa guise. C'est une plaisanterie." Elle ajoute : "Ce qu'ont fait les photographes français pendant l'Occupation reste tabou."
Cette exposition est réalisée par Jean Baronnet, un cinéaste qui n'est pas un spécialiste de la photo ni de la période de l'Occupation. "Baronnet a un œil", justifie Jean Dérens, qui ne "regrette rien". Mais M. Baronnet, qui n'a consulté, pour son projet, ni Françoise Denoyelle ni les auteurs du premier projet Zucca, affirme que "surinformer les visiteurs, c'est les prendre pour des imbéciles".
L'historien Jean-Pierre Azéma, auteur d'une préface dans le livre, dit, très énervé, qu'il n'est "pour rien" dans cette exposition, et reproche trois choses à l'accrochage : trop de photos, des légendes "indigentes", et un titre "qui aurait dû être "Des" Parisiens sous l'Occupation et non "Les" Parisiens".
Michel Guerrin
article paru dans Le Monde daté du 25 avril 2008
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ressources bibliographiques
La photographie d'actualité et de propagande
Françoise Denoyelle, CNRS Éditions – 512 pages – 39 €
Françoise Denoyelle, professeur à l’ENS Louis Lumière et enseignant-chercheur au Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines, publie, chez CNRS Éditions, La photographie d'actualité et de propagande sous le régime de Vichy.
Le régime de Vichy est parmi tous les gouvernements français celui qui a le plus utilisé la photographie comme vecteur de propagande. Les portraits de Pétain, les reportages sur ses voyages entretiennent le culte du Maréchal. Paradoxalement aucune étude d’envergure n’avait été entreprise sur les conditions de réalisation des images et d’exploitation du médium.
Françoise Denoyelle détermine dans quels cadres politique, législatif, économique et commercial la photographie d’actualités et de propagande s’est développée et a évolué de septembre 1939 à la Libération de Paris. Elle analyse le fonctionnement des mécanismes décisionnels, les moyens techniques mis en œuvre et les obstacles rencontrés par les officines de propagande et par le Service central photographique de Vichy dirigé par Georges Reynal, ardent serviteur de Pétain et résistant opposé à l’occupation des Allemands.
De nouvelles structures gouvernementales et privées diffusent la propagande, mais les agences anciennes comme France Presse Voir, Fulgur, Lapi, SAFRA et Trampus ou nouvellement créées comme ABC, DNP, Fama, Nora et Silvestre fournissent l’essentiel des photographies de presse et de propagande. Seule l’agence Keystone participe à la Résistance.Les autres prospèrent sans état d’âme, plus soucieuses de rentabilité que d’idéologie.
Alors que l’élite de l’École de Paris a émigré ou se cache, aucun photographe d’envergure n’émerge. Les chantres du régime sont souventdes photographes besogneux. Le plus brillant, André Zucca,devient le correspondant du magazine nazi Signal. Françoise Denoyelle montre comment la profession, constituée de boutiquiers, d’artisans et de studios, par le biais de ses instances dirigeantes, participe à la spoliation des photographes juifs, soit 10 % des professionnels parisiens, et s’accorde, à la Libération, un certificat de bonne conduite.
Contact : Hermine Videau-Falgueirettes CNRS Éditions - tél 01 53 10 27 12
hermine.videau-falgueirettes@cnrseditions.fr
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réplique du commissaire de l'exposition
Les couleurs des années noires
parlent d’elles-mêmes
Jean Baronnet, cinéaste et commissaire d’exposition
J’ai envoyé le 11 avril à Paris Bibliothèques une lettre de protestation concernant les changements effectués à mon insu dans les installations de l’exposition des photos d’André Zucca, changements qui sont contraires aux termes du contrat qui me lie à cet organisme. Monsieur Girard, responsable culturel à la mairie de Paris, regrettait, le 20 avril, particulièrement le titre de l’exposition de photos de Zucca, «Les Parisiens sous l’Occupation», devenu depuis : «Des Parisiens sous l’Occupation».
Étrange, car le premier de ces titres me semblait, à moi aussi qui suis le commissaire de l’exposition, imprécis ; je préférais celui que j’avais proposé, «Les couleurs des années noires», et qui m’a été refusé. Par qui ? Tant de gens participent à l’élaboration d’une exposition comme celle-ci que je l’ignore encore. Le désir de pédagogie de la mairie de Paris est comparable à celui dont on me parlait si souvent à la télévision : honorable, certes, mais toujours guidé par l’idée que le public sait peu de choses et qu’il est bon de l’instruire. Ce serait acceptable si le niveau culturel de nos instructeurs était supérieur à celui du public, ce qui n’est, hélas, pas toujours le cas.
Je parlerai peu de l’exposition précédente dont j’étais le commissaire, «Regard d’un Parisien sur la Commune», sauf pour citer Paris Bibliothèques : «Vous ne savez pas parler au vaste public qui est le nôtre.» Affirmation contredite par le grand succès du livre et de l’exposition. Il m’est apparu que pour l’exposition actuelle, les textes qui ont été demandés à Jean-Pierre Azéma, remplissaient cette fonction d’informer le public de l’histoire de l’Occupation. Instruit par l’expérience précédente, je me voyais mal raconter une histoire de l’Occupation lisse et sans scorie, qui serait comme un film de Walt Disney, conçue pour les grands et les petits ; une histoire sans trop de communistes, ni de groupe Manouchian, une histoire dans laquelle on parlerait de Jean Moulin, mais sans évoquer ceux qui l’ont livré à Klaus Barbie.
Je n’ai donc pas rédigé ces textes dont la fonction aurait été de «contextualiser» ces images et me suis abstenu également de placer à l’entrée les quelques instructions, (en plusieurs langues), qui auraient permis de reconnaître immédiatement une photo normale d’une photo faite par un collaborateur. J’ai préféré laisser au public le soin d’en juger par lui-même. Certaines critiques surprennent car elles recopient celles qui les ont précédées : il n’y a que deux étoiles jaunes… une seule file d’attente… pas de résistants photographiés… il fait beau… trop beau… Paris se baigne alors que… Y avait-il un quota des queues à respecter ? Y aurait-il une «ligne générale» qui se doit d’être suivie ? Delfeil de Ton tranche et va contre cet unisson, en disant : «Deux photos d’étoiles jaunes ? Une seule suffit, elle dit tout.»
Ce parti pris de suivre aveuglément un courant va jusqu’à l’absurde. Une historienne déclare à France Inter : «Je n’ai pas vu l’exposition, mais j’ai lu le livre ; nulle part on ne dit que Signal était un journal de propagande.» Je lis à la page 7 de ce livre ce qu’en dit Azéma, dans sa préface : Signal était un magazine de propagande, mais bien fait, à base de photos lisibles, vantant la puissance de la Wehrmacht.
Un historien souligne la maladresse du commissaire qui prétend que Zucca a été jugé et écarté de sa profession par ses collègues ; ils auraient fait, eux aussi, des photos pour des journaux subventionnés par les Allemands. C’est, hélas, malheureusement vrai ; il n’est que de lire les dernières pages du livre écrit en 2003 par Françoise Denoyelle : la Photographie d’actualité et de propagande sous le régime de Vichy, pour trouver la liste de ceux qui travaillaient durant l’Occupation et le nombre de leurs photos éditées. On y trouve les noms de photographes qui seront célèbres après la guerre. Une photo et sa légende sont considérées comme particulièrement ignobles ; il s’agit de la Rue de Rivoli. La couleur rouge du drapeau nazi exalte, dit-on, la puissance de l’occupant, c’est donc une photo de propagande.
Pourtant, on a pu voir depuis soixante-trois ans une photo célèbre, couverture du livre Paris sous la botte nazie, qui est le contrechamp de la photo en couleur de Zucca ; elle est fortement «contextualisée» car on indique aux lecteurs «qu’elle a été prise à l’insu de l’occupant et au péril de la vie de l’opérateur». Autre aspect d’une mystification : la photo d’une affiche de propagande pour la Légion des volontaires français (LVF). Reproduite maintes fois, elle devient, quand elle est photographiée en couleur par Zucca, une photo de propagande pour s’engager dans la LVF. Miracle sémantique. Constatons que trop souvent une photo n’est pas regardée pour ce qu’elle représente mais pour ce que l’on désire qu’elle représente.
A l’inverse, celui qui observe attentivement ces photos comprendra, sans discours, la misère de ce temps. Il reste de cette exposition un parcours hétéroclite dont les panneaux et les textes changent au jour le jour. La mairie de Paris vient d’inventer un nouveau concept d’exposition, celui de l’exposition à présentations variables ; happening permanent dont les variations deviennent un intéressant sujet d’étude.
À ceux qui me prêtent des idées qui ne sont pas les miennes, je voudrais préciser que mes deux documentaires sur l’Histoire du mandat français au Liban et en Syrie (1918-1945) ont été différés pendant deux ans et finalement diffusés, l’un à minuit, l’autre à une heure du matin ; totalement incorrects politiquement, je le crains. J’en profite pour dire que le film que j’ai fait avec Colette Castagno sur Germaine Tillon, Je me souviens, passe au musée de l’Homme le 21 juin à 17 heures.
Jean Baronnet
auteur de Communards en Nouvelle-Calédonie,
Mercure de France, 1987.
source : Libération, 8 mai 2008
calcul des taux démographiques
population française
Ci-dessous, les formules pour calculer les taux démographiques - de croissance, de natalité, de mortalité - à partir des données quantifiées :
cliquer sur l'image pour l'agrandir et l'imprimer
Attention ! Les taux de natalité sont exprimés en ‰ (pour mille) et non en % (pour cent).
Pourquoi ? Tout simplement parce que les résultats seraient fréquemment inférieurs à zéro. Par exemple, le taux de croissance de la population en France en 2007 serait de 0,45%. Comme il est plus simple de manier et de retenir des nombres dont l'unité n'est pas inférieure à zéro, on choisit le "pour mille" : 4,5‰.
rappel de l'opération :
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Un produit en croix permet de calculer une inconnue (x) à partir de trois données connues. Il comporte quatre éléments identifiés par leur position géométrique : en haut à gauche et en bas à droite, les extrêmes ; en haut à droite et en bas à gauche, les milieux.
Quand l'élément inconnu est un milieu, on fait le produit des deux extrêmes (on les multiplie l'un par l'autre) et on divise le résultat par le milieu qui reste.
On peut aussi se repérer par les diagonales : la diagonale des éléments connus (ici : 290 000 et 100), appelée aussi "diagonale complète", et la diagonale qui ne compte qu'un seul élément connu (ici : 63 800 000). Pour trouver le x, il faut multiplier entre eux les éléments de la diagonale complète et diviser le résultat obtenu par l'élément connu de la diagonale incomplète. C'est la même opération que ci-dessus mais décrite différemment, ce qui permet peut-être de mieux la mémoriser.
M. Renard
l'agriculture et l'espace agricole
en France
1) géographie de l'agriculture française
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2) les progrès de l'agriculture
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3) les outils de la modernisation
femme conduisant un tracteur, années 1960-1970
(source crdp Limousin)
usage de produits phytosanitaires
arrosage d'un champ de maïs
à Saint-Sauvant dans la Vienne
irrigation du maïs dans la plaine bordière
du marais poitevin (Deux-Sèvres)
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4) les productions
les céréales
2006 : 61,6 M. t
2007 : 59,2 M. t.
les céréales comprennent : le blé tendre (30,7 M. t.), le blé dur (1,9 M. t.), le seigle, l'orge et l'escourgeon (9,4 M. t.), l'avoine, le maïs (14,4 M. t.), etc.
les oléagineux
2006 : 5,7 M. t
2007 : 6,1 M. t.
les oléagineux comprennent : le colza (4,6 M. t.), le tournesol (1,3 M. t.), le soja, le lin oléagineux, etc.
les protéagineux
2006 : 1,3 M. t
2007 : 0,8 M. t.
les protéagineux comprennent : les féveroles (fèves), les pois protéagineux, le lupin doux.
à suivre...
source de ces chiffres : ministère
de l'Agriculture et de la Pêche - site Agreste
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5) documentation
La politique agricole commune (PAC) est la plus ancienne et la plus importante des politiques communes de l’UE (45 % du budget européen). Créée par le traité de Rome en 1957, elle a été mise en place en 1962. Ses objectifs sont :
Depuis, s’y sont ajoutés les principes de respect de l’environnement et de développement rural.
Le Conseil de l’Union européenne (Conseil des ministres) adopte les actes de bases de la PAC et la section Garantie du FEOGA (Fonds européen d’orientation et de garantie agricoles) finance le soutien des marchés.
Les agriculteurs bénéficient :
Par ailleurs, la préférence communautaire permet d’isoler l’agriculture européenne des variations des prix mondiaux en lui accordant des avantages en matière de prix par rapport aux produits importés.
La PAC est critiquée en raison de la difficulté à stabiliser son budget, des problèmes de fonctionnement posés par l’élargissement à 25 et de l’inégalité des aides qui profitent aux pays producteurs et aux propriétaires d’importantes exploitations, puisque les aides sont proportionnelles aux quantités produites.
Les réformes de 1992 et 1999 ont cherché à la rapprocher du marché en baissant les prix garantis et en les remplaçant par des aides directes. La dernière réforme du 26 juin 2003 les poursuit et tente de résoudre le problème des difficultés de financement lié à l’élargissement. Désormais, les aides ne seront plus liées à la production. Les agriculteurs toucheront un paiement unique par exploitation et à la condition de respecter des normes européennes en matière d’environnement et de sécurité alimentaire.
source : vie-publique.fr
La Documentation française
- lien : Bilan de santé de la Pac, document de la Commission européenne
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6) actualité
Accueilli sans enthousiasme, le président de la République a fini par réchauffer son auditoire, au terme d'une intervention express. Morceaux choisis.
Cocorico. «La France est aujourd'hui le premier exportateur mondial de produits agricoles transformés. Pas par hasard. C'est le résultat de votre travail : 64 milliards d'euros de plus-value pour l'agriculture française.» Hier, à Nantes - où pour la première fois, un président de la République intervenait devant le congrès des agriculteurs de la FNSEA - Nicolas Sarkozy a plaidé la cause de l'agriculture. «C'est un secteur stratégique pour l'Europe, au même titre que les nanotechnologies ou le secteur pharmaceutique», a-t-il rappelé. Reste à convaincre les autres pays européens. Car, en juillet, la France présidera l'Union européenne pour six mois. Avec en ligne de mire deux dossiers difficiles : les négociations à l'OMC (Organisation mondiale du commerce) et le bilan de santé de la Pac (Politique agricole commune).
Comment l'Europe peut se protéger. Dans une économie mondialisée, l'Europe (400 millions de consommateurs) a l'obligation d'ouvrir ses frontières. Mais pas à n'importe quelles conditions. «Les produits importés doivent répondre aux normes sociales, sanitaires et environnementales de l'Union européenne.» C'est la meilleure façon, selon lui, de rallier «les pays qui n'ont pas de tradition agricole». Ce n'est pas «du protectionnisme», se défend-il d'avance. Mais une parade face à certaines concurrences déloyales. La France devra convaincre. «Dans une Europe à vingt-sept, on ne peut pas réussir tout seul.»
Prêt à l'affrontement. Depuis sept ans, les négociations commerciales patinent au sein de l'Organisation mondiale du commerce. Les États-Unis, le Brésil, l'Australie et d'autres encore voudraient voir l'Europe renoncer à l'essentiel des subventions accordées aux agriculteurs. Un accord est-il envisageable avec la France à la tête de l'Union européenne ? C'est peu probable. Pour Nicolas Sarkozy, «l'Europe doit cesser de faire preuve de naïveté. Les Américains ont reconduit leurs subventions à l'agriculture. Je veux de la réciprocité et de l'équilibre».
Silence sur les OGM. Pas un mot sur les OGM. Tout juste a-t-il rappelé sa demande d'un critère environnemental pour les agrocarburants. «Une grosse frustration», pour Philippe Meurs, le président des Jeunes agriculteurs. «C'est du ressort des parlementaires et pas du chef de l'État», tranche de son côté Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA.
Patrice MOYON
source : Ouest-France
3 avril 2008
- lien : la production et la valeur ajoutée de l'agriculture française en 2006 (Insee)
blog de Cédric sur les États-Unis
Le blog usa.skyrock.com que Cédric, élève de 1ère STG du lycée Claude Lebois à Saint-Chamond, consacrait depuis plusieurs mois aux États-Unis, a été victime d'un piratage anonyme qui l'a entièrement effacé. L'énorme travail de présentation (géographie, culture, société, politique...) de ce pays a donc définitivement disparu... Son blog connaissait une grande affluence et recevait de nombreux commentaires. L'hébergeur s'est montré impuissant (...?!) devant cette grave atteinte à la liberté. Le formidable outil que représente internet peut ainsi se révéler à la merci de la plus arbitraire, de la plus lâche et de la plus imbécile censure.
M. Renard, professeur d'histoire
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une image des États-Unis
Thomas Paine (1737-1809), Le Sens commun
Thomas Paine est né en 1737 dans le Norfolk dans une famille d’artisans obscure et plutôt pauvre. Il émigra en 1774, à l’âge de 37 ans, dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord et s’installa à Philadelphie pourvu d’une lettre de recommandation de Benjamin Franklin, rencontré à Londres.
À peine deux années plus tard, il fut propulsé sur le devant de la scène politique après qu’il eut exhorté, dans Le sens commun (Common Sense), les Américains à s’insurger contre l’Angleterre, à déclarer leur indépendance et à établir une république. Paine y mettait à mal toute tentative de réconciliation avec la couronne britannique, soulignait le comportement proprement monstrueux de la mère-patrie : «Je mets au défi l’avocat le plus ardent de la réconciliation de citer un seul avantage qui puisse revenir à ce continent du fait des liens avec la Grande-Bretagne».
Pour Paine, le moment était idéal, non seulement pour déclarer l’indépendance, mais aussi, puisque les colonies étaient jeunes et ne s’affrontaient pas encore, pour mettre en place un système républicain : «Le moment présent, c’est aussi ce moment particulier qui ne se présente pas deux fois à une même nation et où il lui est offert de se constituer en gouvernement». L’occasion était donnée d’«entamer la constitution de notre gouvernement par le bon bout», c’est-à-dire par la rédaction d’une charte. Paine voyait dans la révolution américaine le début d’une autre ère, «la naissance d’un monde nouveau», éclairé et républicain, et donnait une portée universelle aux événements (Le sens commun 99, 141, 163) : «L’Amérique ne s’est pas révoltée pour elle seule mais pour le monde entier» (Les droits de l’homme 151).
Nathalie Caron, source
Abraham Lincoln, seizième président des États-Unis,
élu en novembre 1860 puis en novembre 1864.
Le 1er janvier 1863, en pleine Guerre de Sécession, Lincoln proclame
l'émancipation des esclaves dans les États insurgés. Il meurt assassiné en avril 1865.
Le Congrès vote le 13e amendement («Ni esclavage, ni aucune forme de servitude
involontaire ne
pourront exister aux États-Unis, ni en aucun lieu soumis à leur
juridiction»)
le 18 décembre 1865. Quelques mois plus tard, un 14e amendement
assure aux Noirs le droit de vote et l'égalité avec les Blancs devant la loi.
soldats américains en France en 1917
enterrement d'un officier américain
du 16e Régiment d'infanterie en France le 3 mars 1918
(source photo)
6 juin 1944 (source photo)
Saint-Avold (Moselle, France), plus grand cimetière américain de la Seconde Guerre
mondiale : 10 489 tombes de soldats morts à l'occasion des batailles
aux frontières contre l'armée allemande en 1944-45 (source photo)
le racisme et le refus du racisme à Little Rock en 1957
journées portes au lycée Claude Lebois
samedi 15 mars 2008
accueil en salle des conférences, avec les réalisations d'ouvrages chaudronnés
des élèves de Bac Pro "Roc"
accueil en salle des conférences, avec les réalisations d'ouvrages chaudronnés
des élèves de Bac Pro "Roc"
salle de S.V.T., maquettes de crânes d'anthropoïdes de la préhistoire
des millions d'années entre Australopithecus et le petit homo sapiens sapiens
salle de S.V.T., les tables de travail et les professeures
salle de S.V.T., les tables de travail et les professeures
salle de S.V.T., vidéo-projecteur
salle de S.V.T., microscope et ammonites
salle de S.V.T., dans le microscope binoculaire
appareillages en salle d'électro-technique
salle de chimie
le professeur en salle de chimie
la précision et le soin apporté au réglage de l'expérience
en salle de chimie
le magicien de l'informatique
le maniement d'un stylo à infra-rouge de fabrication maison
atelier du lycée professionnel
atelier : centre d’usinage 3 axes de petites dimensions,
très économique, à destination des secteurs de la petite mécanique.
énergie juvénile sur un étau à l'ancienne
le parc des camions (transport et logistique)
initiation aux sciences de l'ingénieur (Isi)
les filières du lycée polyvalent
vue d'ensemble de l'espace d'information sur le lycée polyvalent
Mme Goy, professeur d'histoire renseignant une ancienne élève
le stand des professeurs d'allemand
professeurs d'anglais
vous connaissiez Astérix en français, découvrez-le en latin...!
discussion devant le stand d'espagnol
entre César et Garibaldi, la professeure d'italien
M. Blandford, professeur d'anglais
le stand de philosophie ; sur l'affiche on peut lire le sujet de dissertation suivant :
"L'apparence n'est-elle que l'ombre de la réalité ?"
...ou : l'absence (du professeur de philo...) n'est-elle pas encore un mode de présence ?
"Je passerai devant toi dans ma gloire (mais) tu ne pourras pas voir ma face"
(Exode, XXXIII, 18-20)
"récréation mathématique" (1), avec Mme Ferrand, professeure
présentation du lycée professionnel
présentation du lycée professionnel
M. Bouderlique, professeur d'histoire en discussion avec d'anciens élèves
(l'un est en 2e année d'histoire à l'université de Saint-Étienne)
M. Bouderlique, professeur d'histoire
de g. à d., M. Morinon, proviseur, Mme Bonnefond, gestionnaire,
Mme German, chef des travaux, Mme Ouahi, proviseur adjoint du lycée professionnel
de g. à d., M. Vernay, proviseur adjoint, M. Morinon, proviseur, Mme Ouahi,
proviseur adjoint du lycée professionnel, Mme Bonnefond, gestionnaire,
Mme German, chef des travaux
photos et légendes :
M. Renard, professeur d'histoire
les "troubles" du Midi en 1907
la révolte des viticulteurs languedociens
contexte historique
Des viticulteurs en lutte
En 1907, le Languedoc viticole s’estime menacé par la concurrence des vins d’Algérie et la chaptalisation. La Confédération générale viticole réalise une manière d’union sacrée entre les producteurs, des plus petits aux plus grands. De puissants rassemblements crédités de dizaines de milliers de participants se succèdent du 7 avril au 9 juin 1907.
Dans les quatre départements concernés, les conseils municipaux présentent leur démission collective et appellent à la grève de l’impôt. Des perceptions, préfectures et sous-préfectures sont attaquées. Le gouvernement fait appel aux gendarmes et à la cavalerie.
Le sang coule à Narbonne où quatre manifestants sont tués les 19 et 20 juin. À Béziers, le 21, le 17e régiment d’infanterie, majoritairement composé, selon l’usage, de réservistes et de conscrits du pays, craint que les soldats venus des régions septentrionales ne menacent leurs compatriotes. Ils quittent leur caserne, se portent devant la foule et mettent crosse en l’air (ce qui vaudra aux «mutins» d’être expédiés en Tunisie). Clemenceau réplique par de nouvelles démonstrations de force. Le 23 juin une loi est cependant votée, qui réprime la chaptalisation abusive.
Quatre ans plus tard, les viticulteurs de l’Aube se mobilisent pour une tout autre cause. Malgré la mauvaise récolte de 1910, le cours du raisin reste bas. Les viticulteurs de la Marne suspectent les marchands d’avoir acheté et vendu sous le nom de champagne des vins de l’Aube, en infraction au décret du 17 décembre 1908 qui limite l’aire géographique de l’appellation.
Ils s’attaquent aux chais et aux fûts des viticulteurs et négociants de l’Aube, qui répliquent sur un mode similaire à Ay et à Epernay en premier lieu. Tous sont soutenus par leurs élus respectifs. La troupe s’interpose. Le décret est finalement reporté.
Les statues de Ferroul, à Narbonne, de Gaston Chéry à Bar-sur-Aube ou le célèbre «Salut à vous…» de Montéhus sont là pour attester de l’inscription durable de ces événements dans l’histoire et la sensibilité régionales.
Danielle TARTAKOWSKY
professeur d'histoire contemporaine
à l'université Saint-Denis/Paris VIII
statue du Dr Ferroul à Narbonne
la révolte des vignerons
Le 11 mars 1907, 87 vignerons du village d’Argeliers conduits par Marcellin Albert se rendent à Narbonne où siège une commission d’enquête parlementaire envoyée pour étudier la crise de mévente des vins qui sévit depuis sept ans. Afin d’obtenir le droit de vivre en travaillant leur terre, ils exigent que la lutte contre la fraude soit mise à l’ordre du jour et inaugurent une série de manifestations pacifiques qui envahissent, dimanche après dimanche, les esplanades des villes du Languedoc et du Roussillon pour atteindre le 9 juin, à Montpellier, le chiffre de 500 000 participants, inégalé depuis.
Bientôt rallié par Ernest Ferroul, maire socialiste de Narbonne, et appuyé sur une mobilisation générale sans distinction d’opinion ni de classe sociale, Marcellin Albert adresse au gouvernement de Clemenceau un ultimatum pour le vote d’une loi et déclenche, le 10 juin, la grève de l’impôt et la démission des municipalités.
Le Midi est occupé militairement, la plupart des dirigeants de la révolte sont emprisonnés, des fusillades font six morts à Narbonne les 19 et 20 juin. Le 17ème régiment d’infanterie de Béziers se mutine alors, et ne se soumet que sous promesse d’indulgence, avant d’être expédié à Gafsa (Tunisie).
Reçu par Clemenceau le 23 juin, Marcellin Albert est discrédité par le prêt d’un billet de 100 francs pour payer son retour.
Les 29 juin et 15 juillet sont votées les lois qui encadrent pour un siècle la production et le marché des vins en France, en imposant la déclaration des récoltes, en réglementant le sucrage, en pourchassant la fraude et en contrôlant le mouvement des vins. La Confédération générale des vignerons (C.G.V.), première organisation d’un grand secteur agricole, est créée à Narbonne, le 22 septembre, sous la présidence de Ferroul.
Le mouvement de 1907 a tenu en haleine la presse nationale et l’opinion publique pendant plusieurs mois, ce qui suffirait à justifier son évocation. Par sa masse, sa durée, l’unanimité manifestée, il représente la dernière grande révolte paysanne qui s’est déroulée en France, devenant une référence permanente pour d’autres mouvements. Par ses méthodes modernes : fixation des objectifs, propagation des mots d’ordre par la presse, pancartes, discours, interventions parlementaires, il illustre la démocratie participative.
Par ses résultats qui inaugurent une intervention permanente de l’État dans la régulation d’un secteur économique, il modifie profondément l’économie française. Enfin, il institue des préoccupations écologiques et éthiques, avec la défense du vin naturel, et politiques, avec la référence affirmée au midi occitan, la volonté de défendre l’emploi et la prise en compte des spécificités régionales dans la conduite des affaires publiques.
Rémy Pech
professeur d'histoire contemporaine
à l'université de Toulouse-le-Mirail
source
la période qui amena à la révolte de 1907
Le 30 avril 1905, Jean Jaurès venait parler aux arènes de Béziers, principalement aux ouvriers agricoles en grève. Mais Marcelin était présent, accompagné de 30 vignerons d’Argeliès, et ils avaient mis leur programme sur leurs chapeaux : «Viticulteurs méridionaux, travailleurs agricoles, ouvriers, commerçants, Debout, Debout pour le salut du Midi, Par la grève des corps élus, par le refus de l’impôt, défendons nos droits à l’existence».
Les parlementaires de la majorité gouvernementale, socialiste Félix Aldy, les radicaux G. Doumergue et Albert Sarraut tentent d’obtenir de l’Assemblée un titre fiscal de mouvement pour les achats de sucre à partir de 50 kg, et une surtaxe sur les vins de sucre. Le 14 juin ce projet est repoussé par 386 voix contre 200.
Cette décision politique provoque une montée en puissance de l’action du Comité d’Argeliès. Le Conseil municipal d’Argeliès démissionne le 16 juin, et recueille une première pétition 400 signatures principalement, «les soussignés décident de poursuivre leurs justes revendications jusqu’au bout, de se mettre en grève contre l’impôt, de demander la démission de tous les corps élus, et engagent toutes les communes du Midi et de l’Algérie à suivre leur exemple aux cris de : Vive le vin naturel ! à bas les empoisonneurs !» suivi de celui d’Alignan du Vent, de Puissalicon, d’Aigues Vives.
Dans l’Hérault 33 conseils municipaux approuvent les démissions et sont près à suivre. Le 19 juin mille vignerons réunis à Sallèles d’Aude décident de s’opposer par la force aux interventions des huissiers qui venaient saisir les biens des plus endettés, et cette décision a une application immédiate, un huissier qui venait saisir un vigneron d’Argeliès, dut repartir, un peu secoué, avec un billet : «Les soussignés, agissant en vertu d’une décision prise par les contribuables et viticulteurs de la commune d’Argeliès, invitent le porteur de contraintes, à cesser toutes poursuites au sujet du recouvrement de l’impôt.».
Le Comité Régional Viticole prépare une manifestation de protestation pour le 2 juillet aux arènes de Béziers qui réunit 15 000 personnes, de nombreux ouvriers sont présents aux côtés des viticulteurs et des décisions sont prises, démission des élus, il ne sera pas opposé des candidats lorsque de nouvelles élections surviendront, les propriétaires promettent de ne plus licencier de personnel, mais cette volonté semble contestée par les municipalités des grandes villes, Béziers, les élus du Gard refusent la grève des impôts...
Jean Clavel, spécialiste
de l’histoire viticole languedocienne
source
tumulus dressés par les habitants à l'endroit où sont tombées les victimes
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images des "troubles du Midi"
Narbonne en 1907, porte de la sous-préfecture enfoncée par les manifestants,
et gardée ensuite par la troupe
le maire de Nabonne, le docteur Ferroul a présenté sa démission
en solidarité avec les viticulteurs
légende de la carte :
la caserne du 17e après la mutinerie ;
le cadran de l'horloge brisé d'un coup de fusil ;
traces de balles Lebel sur la façade
soldats du 9e bivouaquant la nuit sur le boulevard Gambetta
cuirassiers et soldats du 9e bivouaquant
le colonel du 9e au milieu de ses hommes
arrestation du Dr Ferroul, maire de Narbonne
"le défenseur des gueux est en prison quand les fraudeurs sont en liberté !"
femmes manifestant
Melle Cécile Bourrel morte
funérailles de Melle Cécile Bourrel
funérailles des victimes du 20 juin 1907 à Narbonne
potence érigée sur la place de l'hôtel de ville
à Narbonne à l'adresse de Clemenceau
Marcellin Albert a été reçu par Clemenceau le 23 juin 1907
démontage des barricades de l'hôtel de ville de Narbonne
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analyse d'images
La révolte des viticulteurs du Midi [L'Illustration, 18 mai 1907]
Le serment des vignerons fédérés à Montpellier [L'illustration juin 1907].
Les acteurs des manifestations
Ces photographies (ou cartes postales) donnent à voir les acteurs de quelques-unes de ces manifestations. À Carcassonne, une forte proportion d’hommes, accompagnés de quelques femmes. Tous sont en tenue du dimanche (on est monté en ville…), signifiée par les lavallières ou les spectaculaires chapeaux des dames. La visible disparité des tenues (des pantalons inégalement repassés) révèle la nature interclassiste du mouvement. En Champagne, des femmes, en plus grand nombre, ouvrent ostensiblement la marche, précédée, il est vrai, par deux «hommes de confiance» ; avec, dans les rangs, une partition des sexes.
Des hommes en tenue du dimanche, mais également ici, s’agissant en particulier des femmes, des tenues de travail (tablier, hottes de viticulteurs et harnachements), cependant rehaussées d’insignes aux allures de médailles distribuées lors des comices agricoles. Les manifestants arborent partout des pancartes de facture soignée. Celles de Narbonne constituent une exception si on les compare aux manifestations ouvrières contemporaines.
En se référant aux «gueux» et aux «paysans», elles affichent une identité revendiquée, mais sociologiquement peu conforme à celle des manifestants. Dans l’Aube, on s’en tient à désigner les villages mobilisés ; avec, dans ce département qui est aussi bien ouvrier, une majorité de drapeaux rouges au côté du tricolore. Partout prévaut le sentiment d’une organisation solide.
En face, la troupe, en charge du maintien de l’ordre. À Ay, les dragons chargent. À Béziers, la carte postale immortalise le geste des «mutins» qui mettent, stricto sensu pour deux d’entre eux, crosse en l’air et, pour d’autres, fusil bas. Au premier plan, une femme en cheveux, et en tablier, sans doute sortie de sa boutique, contemple la scène cependant. À l’arrière-plan, on distingue une foule de manifestants (ou de passants ?).
Poses
Des contraintes techniques obligent les photographes à privilégier des moments d’accalmie. La charge des dragons qui seule fait exception est-elle même photographiée dans un moment de calme relatif (des manifestants s’éloignent d’un pas vif mais d’autres, dont une femme, regardent la scène). Toutes les autres sont prises avec l’accord des acteurs qui prennent la pose comme s’il s’agissait là d’une fête convenue. Non sans risque accru s’agissant des «mutins».
Avec, en Champagne, des mines sévères mais des sourires dans le Languedoc. S’ensuit une image pacifiée de ces mouvements parmi les plus violents de la Belle Époque. Ces photographies constituent une source de premier ordre pour une anthropologie des manifestations d’alors. Pour des raisons largement techniques, elles révèlent beaucoup moins bien la violence à l’œuvre dans l’un et l’autre camp.
Danielle Tartakowsky
source
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chants de lutte
la Vigneronne
Chant des manifestants vignerons de 1907.Ce "Chant de Guerre" était extrait de l’Opéra «Le Dauphin Charles IV» d’Halévy. Adapté par le docteur Senty et le pharmacien Blanc, d’Argeliès dans l’Aude, compagnons du Comité de Marcelin Albert, sur un texte de leur création, ils le chantaient dans leurs assemblées.
voici le texte de la chanson :
"Jadis tout n’était qu’allégresse
Aux vignerons point de soucis
Hélas ! Aujourd’hui, la tristesse
Règne partout en ce pays (bis)
On n’entend qu’un cri de colère
Un cri de rage et de douleur (bis)
—
Guerre aux bandits narguant notre misère
Et sans merci guerre aux fraudeurs,
Oui, guerre a mort aux exploiteurs,
Sans nul merci guerre aux fraudeurs
Et guerre a mort aux exploiteurs
Oui...
—
En vain on veut sécher nos larmes
Nous berçant d’espoir mensongers ;
Les actes seuls donnent des armes
Quand la patrie est en danger (bis)
Tous au drapeau, fils de la terre
Et poussons tous ce cri vengeur (bis)
—
C’est dans l’union qu’on aiguise
Les glaives qui font les vainqueurs,
Et la victoire n’est promise
Qu’à l’union des gens de coeur (bis)
Quand la bataille s’exaspère
Il ne faut pas de déserteurs ! (bis)"
soldats du 17e crosses en l'air
Gloire au 17e
par Montéhus, enregistré en 1907
Légitime était votre colère
Le refus était un devoir
On ne doit pas tuer ses père et mère
Pour les grands qui sont au pouvoir
Soldats votre conscience est nette
On n’se tue pas entre Français
Refusant d’rougir vos baïonnettes
Petit soldats oui vous avez bien fait
Refrain
Salut salut à vous
Braves soldats du 17ème
Salut braves pioupious
Chacun vous admire et vous aime
Salut salut à vous
À votre geste magnifique
Vous auriez en tirant sur nous
Assassiné la République
Comm’ les autres vous aimez la France
J’en suis sûr même vous l’aimez bien
Et sous le pantalon garance
Vous êtes restés des citoyens
La patrie c’est d’abord sa mère
Cell’ qui vous a donné le sein
Et vaut mieux même aller aux galères
Que d’accepter d’être son assassin
Espérons qu’un jour viendra en France
Où la paix la concorde régnera
Ayons tous au cœur cette espérance
Que bientôt ce grand jour viendra
Vous avez j’té la premièr’ graine
Dans le sillon d’l’Humanité
La récolte sera prochaine
Et ce jour là vous serez tous fêtés
Gaston Montéhus (1872-1952)
Le 9 juillet 1872, naissance de Gaston Montéhus (Gaston Mardochée Brunswick, de son vrai nom), à Paris. Chansonnier, un temps socialiste révolutionnaire et antimilitariste.
D'abord socialiste modéré, il évolue ensuite (1906) vers un antimilitarisme virulent proche des positions de Gustave Hervé et de son journal "La Guerre Sociale". Auteur de centaine de chansons dont les plus connues comme : "Gloire au 17e" (1907) et "La Grève des Mères" (1910) sont reprises par le Paris révolutionnaire. Elles sont souvent interrompues par les antisémites réactionnaires de Drumont ou par la police (à cause de leur contenu subversif), provoquant des bagarres lors des tours de chants.
Mais dès qu'éclate la guerre (1914), il suit le virage de Gustave Hervé applaudissant "l'Union sacré" et au patriotisme. Franc-maçon, membre du parti socialiste S.F.I.O, il obtiendra en 1947, (ironie de l'histoire) la "légion d'honneur". Il meurt en décembre 1952.
"Légitime était votre colère
Le refus était un devoir
On ne doit pas tuer ses père et mère
Pour les grands qui sont au pouvoir"
Ces quelques vers de "Gloire au 17ème" qui font l'apologie des soldats mutins du 17ème Bataillon de ligne qui refusèrent de tirer sur les vignerons révoltés du sud de la France (en 1907), ont valu à Montéhus de passer devant la Cour d'Assises.
source : éphéméride anarchiste
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cartographie
Le plus ancien Vignoble de France
Avec la construction du Canal du Midi au XVIIe siècle sous l’impulsion de Louis XIV, le commerce du vin et de tout le secteur économique en général, connaît une grande prospérité. Le Canal du Midi sillonne presque tout le Vignoble, de Toulouse à Agde.
En 1868, le Phylloxéra détruisit tout le vignoble. Avec la reconquête du Terroir par la vigne, le Languedoc produit le plus gros volume de Vin de Table en France, avec des rendements allant jusqu’à 120 hectolitres à l’hectare.
En 1945, après la création de l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine) en 1936, le Vignoble et ses Terroirs extraordinaires commencent à être reconnus. Les premières appellations en VDQS (Vin De Qualité Supérieure) apparaissent sur tous les noms de Terroirs aujourd’hui en AOC (Appellation d’Origine Contrôlée).
Depuis le début des années 1980, le vignoble connaît un grand remaniement tant quantitatif que qualitatif. Connu jusque là, pour ses vins de table, le Languedoc réapprend son Terroir en arrachant plus de 100 000 hectares de cépages (pas toujours à bon escient). D’autres sont venus les remplacer en prenant les premières places qualitatives et tous les rendements ont fortement diminué pour se situer aujourd’hui sur des rapports de 30 à 35 hectolitres par hectare.
Les géographies du Languedoc – Un Amphithéâtre tourné vers la mer
Le Vignoble Languedocien s’étend sur trois départements, de l’Aude avec le Terroir de Fitou, au Gard avec les Costières de Nîmes. Ces derniers étant rattachés politiquement aux Vins de la Vallée du Rhône, mais dont la typicité méditerranéenne s’identifie sans conteste au Languedoc. En passant par l’Hérault, où se concentrent les principales appellations.
Grâce à cet étalement du vignoble et une superficie en AOC de 53 000 hectares (sur les 300 000 que compte le vignoble languedocien), on peut imaginer l’existence d’une incroyable diversité de sols, de climats et de cépages.
En bordure de mer, les sols sont à tendance sablonneuse, calcaire ou argileuse. Aux affleurements des petites crêtes et vallées, ils seront schisteux, marneux, avec de vastes terrasses de cailloux roulés. Sur certains Terroirs la vigne peut culminer jusqu’à 400 mètres.
chevaux de labour, vigne Labouche, 1907
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liens
- photos des soldats du 17e par compagnies
voyage à Auschwitz
classe de Terminale ES1 : 11 décembre 2007
* documents à consulter
- Lettre aux parents de la classe de Terminale ES1
- document : enfants juifs à Saint-Chamond (1941)
- natifs de Saint-Chamond morts en déportation
- familles israélites déclarées à Saint-Chamond, 1941
- Visite du Mémorial de la Shoah, le 7 décembre 2007 : une élève
* voyage du 11 décembre 2007
- Je me souviens - élèves de la classe de Terminale ES1
* après le voyage : février 2008
- article de presse : "Claude-Lebois se souvient des rafles et de la déportation"
Pinay à son bureau, rue de Rivoli à Paris
le bureau de maire d'Antoine Pinay
bureau de maire d'Antoine Pinay, déposé au lycée Claude Lebois à Saint-Chamond
il est dans l'espace d'accueil des parents (hall d'entrée)
le bureau est resté en mairie avant d'être confié au lycée
Antoine Pinay fut maire de Saint-Chamond de 1929 à 1977
- photos prises le samedi 2 février 2008 vers midi
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Antoine Pinay (1891-1994) fut chef du gouvernement du 8 mars 1952 au 23 août 1952.
Industriel élu député de la Loire, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, mais aide la Résistance pendant le conflit. Nommé président du Conseil en mars 1952, où il lance un premier emprunt national, suivi d’un second (en 1958) et restaure le franc. Ministre des Affaires étrangères en 1955, il résout la crise marocaine et ouvre la voie à l’autonomie tunisienne. Son libéralisme économique et son attachement à l’Algérie française le conduisent à démissionner en janvier 1960. Véritable praticien de l’économie, il reste l’une des grandes figures politiques de l’après-guerre.
- la biographie d'Antoine Pinay sur le site du médiateur de la République :
Médiateur de la République de janvier 1973 à mai 1974
1891 : naissance à Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône)
1929 - 1977 : maire de Saint-Chamond (Loire)
1934 - 1936 : conseiller général de la Loire, puis député indépendant de Saint-Étienne
1938 - 1940 : sénateur
Après la guerre, député républicain indépendant de la Loire avec différentes responsabilités ministérielles
1952 - 1953 : président du Conseil prenant également en charge le portefeuille des Finances, il s’est consacré au redressement de la situation financière de la France,
1955 : aux Affaires étrangères dans le gouvernement d’Edgar Faure.
1958 : nommé par le général de Gaulle «ministre des Finances et des Affaires économiques», il a mené la réforme monétaire instituant le "nouveau franc".
1960 : Il a remis sa démission en janvier 1960 et abandonné toute activité politique nationale.
Il est décédé en décembre 1994.
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Pinay et Pétain à Saint-Chamond en mars 1941
Antoine Pinay, le 14 juin 1952