le Parthénon
reconstitution du Parthénon sur l'Acropole, entrée par les Propylées
le temple du Parthénon à Athènes
- une vidéo : les secrets du Parthénon (4 octobre 2008, Arte - durée 1 h 18 mn)
critique du magazine Télérama
Les secrets du Parthénon
Documentaire de Gary Glassman (Fr, 2008). 78 mn. Inédit.
Construit à une vitesse record il y deux mille cinq cents ans, entre 447 et 432 avant notre ère, le Parthénon, symbole de perfection esthétique et emblème de la démocratie athénienne au temps de Périclès, est un grand convalescent. À son chevet, parmi échafaudages et grues, s'affaire un staff médical d'architectes, d'archéologues, de tailleurs de pierre. Ce grand mutilé n'a pas seulement subi du temps les réparables outrages, il est d'abord victime des accrocs de l'Histoire. Après avoir été aménagé au Moyen Age en église, puis en mosquée, l'ancien temple de la déesse Athéna sert ensuite de dépôt de munitions à l'occupant turc.
En 1687, un boulet de canon perdu fait exploser la poudrière. Les dégâts sont encore visibles : des milliers de blocs de marbre, pesant au total 20 000 tonnes, jonchent le sol de l'Acropole. Aucun tronçon de colonne n'étant identique à un autre, leur remise en place (ou anastylose) est un insoluble casse-tête. Même l'informatique, appelée à la rescousse pour reconstituer le puzzle, y perd son grec ancien !
Après trente ans d'efforts, et déjà une soixantaine de millions d'euros dépensés, les restaurateurs d'aujourd'hui, s'ils ne voient pas encore le bout du tunnel, ont tout de même extorqué au prestigieux édifice ses secrets de fabrication. Ce monument d'harmonie géométrique n'est qu'un savant trompe-l'oeil : pas une seule ligne n'est droite, pas une seule verticale n'est à 90 degrés ! Colonnes, architraves et entablements sont subtilement incurvés pour donner à distance l'illusion optique de la rectitude, du parallélisme.
Comme le Parthénon, le documentaire d'Arte est un chef-d'oeuvre d'équilibre. Propos technique, rappel historique, aperçu artistique sont aussi limpides et lumineux que le bleu du ciel athénien, rayonnant au-dessus de l'Acropole.
Gilles Macassa
Télérama, samedi 4 octobre 2008
fronton de la façade ouest du Parthénon (arrière de l'édifice)
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fiche de renseignement sur le Parthénon
Antiquité grecque
architecture extérieure (Temple)
matériaux : Marbre
date : entre 447 et 432 avant J.C.
artistes : Phidias, Ictinos, Callicratès
commanditaire : Périclès et l'ecclésia
en relation avec : Athéna
Description
Le premier temple en marbre consacré à la déesse Athéna (vieux Parthénon), construit à partir de 490 avant Jésus-Christ, fut détruit par les Perses dix années plus tard. Ses vestiges servirent à la construction du mur de Cimon. Le nouveau temple d'Athéna Parthénos, qui repose sur les fondations de l'ancien, fut érigé à partir de 447 avant Jésus-Christ. Dessiné par les architectes Ictinos et Callicratès, il fut achevé en 432 avant Jésus-Christ. Phidias, ami de Périclès, exécuta le décor sculpté et supervisa la construction de l'édifice en marbre pentélique.
Le temple se compose d'un sécos (lieu saint) et d'une pièce occidentale reposant sur un soubassement. Deux colonnades doriques de six colonnes chacune ornent les façades orientale et occidentale [en réalité, les deux colonnades comptent - comme il est aisé de le voir - huit colonnes chacune. Merci à Claude Béziers d'avoir relevé cette faute]. Deux colonnades doriques (ptéron) de huit colonnes chacune entoure l'édifice sur les cotés étroits et de dix-sept sur les cotés longs (temple périptère).
Le Parthénon fut le premier temple doté d'un large sécos de trente mètres (cent pieds ou hécatompédon) de long. Le sanctuaire abritait une statue chryséléphantine (or et ivoire) d'Athéna de douze mètres de hauteur sculptée par Phidias. La divinité en arme tenait une Victoire dans sa main droite. Elle était précédée d'un bassin permettant de maintenir un degré d'humidité suffisant à la bonne conservation de l'ivoire et était entourée, sur trois cotés, d'une colonnade surmontée d'une deuxième colonnade. La salle du trésor, protégée pat un mur transversal et dotée de quatre colonnes ioniques, occupait la partie occidentale du temple.
Les architectes adoptèrent des surfaces horizontales convexes et amincirent les colonnes à leur sommet, tout en les inclinant légèrement vers le centre, afin de corriger les déformations engendrées par l'oeil humain. Ils adoptèrent, dans le même souci, des colonnes d'un diamètre plus large aux angles.
La frise dorique extérieure, chef d'oeuvre de Phidias, comprenait 92 métopes représentant :
- à l'est : la Gigantomachie, le combat des dieux et des Géants
- à l'ouest : une Amazonomachie : le combat des Grecs contre les Amazones
- au sud : des combats contre les Centaures,
- au nord : des scènes de la guerre de Troie.
Cette frise, encore très partiellement en place, est pour l'essentiel exposée au British Museum, et, dans une moindre mesure, au Musée du Louvre.
Le fronton oriental était orné de l'épisode de la naissance d'Athéna, sortant de la tête de Zeus, et le fronton occidental celui de la dispute de Poséidon et d'Athéna.
La frise intérieure de 160 mètres de long, également sculptée par Phidias, représentait la procession des Panathénées. Les Grandes Panathénées, célébrées tous les quatre ans en l'honneur d'Athéna Polias, proposaient des concours de musique et d'athlétisme. La procession panathénienne qui clôturait la semaine de festivité était l'occasion de remettre un nouveau péplos orné de scènes de la Gigantomachie, à la statue en bois (xoanon) d'Athéna Polias à l'Erechthéion. Une centaine d'animaux était ensuite sacrifiée.
source : insecula
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reconstitution des couleurs du Parthénon
reconstitution de l'entablement du Parthénon
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le sculpteur Phidias (490-430)
Phidias montrant la frise du Parthénon à ses amis, tableau anglais de
Lawrence Alma-Tadema (1868), Birmingham Museum (Phidias est dos à la frise,
devant lui serait Périclès et sa maîtresse Aspasie, à gauche Socrate de dos et Alcibiade)
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le Parthénon en travaux
le Parthénon avant les travaux de restauration
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