le Nom de la Rose, film (1986)
Le Nom de la Rose, film (1986)
L'univers religieux de l'Occident chrétien médiéval, à travers le film de Jean-Jacques Annaud, Le Nom de la Rose (1986), tiré du roman éponyme de l'Italien Umberto Eco (1980, 1982 pour la traduction en langue française).
synopsis
Selon Première : "En l'an 1327, dans une abbaye bénédictine, des moines disparaissent. Un franciscain, Guillaume de Baskerville, aidé du jeune novice Adso von Melk, mène l'enquête. C'est l'époque où l'Église, en pleine crise, se voit disputer son pouvoir spirituel et temporel. C'est aussi l'apogée de l'inquisition. Un thriller moyenâgeux très attendu préparé avec soin pendant trois ans, respectant le mieux possible l'époque et qui a coûté la bagatelle de dix-neuf millions de dollars. C'est également un film de Jean-Jacques Annaud toujours passionnément entraîné par ses sujets."
les personnages du film Le Nom de la Rose
Guillaume de Baskerville, moine franciscain, ancien membre de l'Inquisition
Guillaume déchiffrant le parchemin codé
Guillaume, sauvé des flammes de la bibliothèque et serrant quelques livres sauvegardés
Adso de Melk, novice confié par son père à Guillaume
Adso découvre la sexualité puis l'amour, avec une jeune paysanne
l'abbé, chef des moines bénédictins du monastère
Jorge de Burgos, ancien bibliothécaire ; on l'appelle "vénérable" Jorge
Béranger, assistant bibliothécaire, "tourmenté par de coupables passions"...
Salvator et Adso sous le portail de l'église du monastère (Salvatore se compare au diable)
Salvator et Adso sous le portail de l'église du monastère
le moine Salvatore, après avoir été toruré ; au procès
Remigio, capturé par les gardes de l'inquisiteur Bernardo Gui
Remiggo de Varagine, le frère célérier, ancien hérétique
les lieux du film Le Nom de la Rose
l'escalier-labyrinthe de la bibliothèque
la tour bibliothèque du monastère en feu
le rire : polémique entre les chrétiens, dans Le Nom de la Rose
Jorge : "Le rire est un souffle diabolique… qui déforme les linéaments du visage
et fait ressembler l’homme au singe"
"un moine ne rit pas. Seul rit le crétin"
* à partir de 32'50 dans le film
Jorge – (en latin) Un moine ne rit pas. Car seul rit le crétin.
J’espère que mes paroles ne vous ont pas offensé frère Guillaume. Mais j’ai entendu rire et j’ai rappelé un des principes de notre règle. Certes, vous Franciscains, vous venez d’un ordre ou la gaieté la plus inopportune est vue avec indulgence.
Guillaume – Oui, c’est vrai. Saint François parfois, ne répugnait pas à rire.
Jorge – Le rire est un souffle diabolique… qui déforme les linéaments du visage et fait ressembler l’homme au singe.
Guillaume – Mais le singe ne rit pas. Le rire est le propre de l’homme (1).
Jorge – Comme le péché. Le Christ n’a jamais ri.
Guillaume – En sommes-nous si sûrs ?
Jorge – Rien dans les Écritures n’établit que notre Seigneur ait ri.
Guillaume - Rien dans les Écritures n’établit que notre Seigneur n’ait pas ri. On sait que les saints eux-mêmes usaient de la comédie pour ridiculiser les ennemis de la foi.
Par exemple. Quand les païens mirent Saint Maur dans l’eau bouillante, celui-ci se plaignit que le bain était trop froid ; le sultan y plongea les doigts et s’ébouillanta la main.
Jorge – Un saint, immergé dans un bain bouillant n’a pas de ses puérilités ridicules. Il retient ses cris et souffre pour la vérité.
Guillaume – Pourtant, Aristote a consacré son second tome de la Poétique (2) à la comédie, il en fait un instrument de vérité.
Jorge – Vous avez lu cet ouvrage ?
Guillaume – Non, bien sûr que non. Ce manuscrit a été perdu il y a des siècles.
Jorge – Non, c’est une erreur. Il n’a jamais été écrit. Parce que la Providence ne tolère pas que l’on glorifie des futilités.
Guillaume – Non, là, je ne suis absolument pas…
Jorge – Assez ! Cette abbaye est brisée de souffrances, et vous voulez nous détourner de notre deuil par ce vain persiflage !
Guillaume – Pardonnez-moi, vénérable Jorge, mes propos en effet étaient déplacés.
(1) Cette formule est anachronique. Sa première énonciation remonterait à Rabelais (XVIe siècle) dans son "Avis aux lecteurs" précédant Gargantua (1574).
(2) Ce texte d’Aristote, dont l’existence n’est pas attestée, aurait été perdu à la fin de l’Antiquité, et on ne sait rien de certain à son sujet. Des fragments retrouvés ultérieurement y feraient allusion mais ils ne seraient probablement pas de source aristotélicienne. Aristote n'a écrit que sur la tragédie.
"un âne enseignant les Écritures aux évêques..., il [ce moine] avait un vrai don pour l'irrévérence et
les images de comédie", propos de Guillaume examinant les enluminures d'Adelme d'Otrante
les morts dans le film Le Nom de la Rose
victimes
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meurtriers |
Adelme
Venantius
Béranger
Séverin
Malachié
Jorge
Salvatore
Remigio
Bernardo Gui
|
suicide
poison du livre
poison du livre et noyade
poison du livre
brûlé vif
brûlé vif
poussé dans le vide |
Venantius, plongé dans une cuve pour camoufler la cause de son décès
Béranger, l'assistant bibliothécaire
Jorge avalant le poison mortel déposé sur le haut des pages cornées
Jorgé périssant, avec le livre, dans le feu de la bibliothèque qu'il a lui-même provoqué
mort de Salvatore sur le bûcher
mort de Salvatore sur le bûcher
mort de Remigio sur le bûcher, à côté de Salvatore
mort de l'inquisiteur Bernardo Gui
Stat rosa pristina nomine, nomina nuda tenemus
Stat rosa pristina nomine, nomina nuda tenemus.
La rose demeure virginale par son nom ; nous tenons son nom (l’idée que nous avons d’elle) pour nu (pure). (je ne sais plus d’où vient cette traduction)
Bernard de Cluny – article Wikipedia
Bernard de Morlaix ou Bernard de Cluny, moine de Cluny du XIIe siècle, auteur de De contemptu mundi, vivant vers 1140. Il n'est connu que par ses écrits.
Il est aujourd'hui notoire pour sa phrase «Nunc ubi Regulus aut ubi Romulus aut ubi Remus ? / Stat Roma pristina nomine, nomina nuda tenemus» («Où est aujourd'hui Régulus et où est Romulus et où est Remus ? La Rome des origines n'existe plus que par son nom, et nous n'en conservons plus que des noms vides»).
Cette phrase a en effet été reprise par Umberto Eco sous une forme modifiée dans son romanLe Nom de la Rose (1980), avec la fameuse phrase, difficile à comprendre sans le contexte fourni par Bernard de Cluny, Stat rosa pristina nomine, nomina nuda tenemus : «La rose des origines n'existe plus que par son nom, et nous n'en conservons plus que des noms vides», ou encore, «C'est par son nom que demeure la rose d'autrefois, Nous ne conservons que des mots vides». [réf. nécessaire]
"océan" – dans un forum
rosa pristina = la rose passée (c'est-à-dire qui n'est plus)
stat = est là (est présente, demeure)
nomine = par (grâce à) (son ou le) nom
- c'est-à-dire : une fois que la chose a disparu, elle (ne) reste (plus) présente (que) par le (ou son) nom
tenemus = nous tenons (nous gardons, nous conservons)
nomina nuda = des noms nus (au sens de dépouillés, sans leur substance, sans leur contenu réel)
- c'est-à-dire : nous (ne) tenons (du réel passé) (que) des noms vides.
Dans le livre, l'hexamètre est à double effet, car le jeune Adso, devenu vieux, n'a même pas su le nom de cette belle jeune fille, au coeur de cette aventure où l'on condamne à mort non seulement le rire, non seulement la femme, mais le nom même de la femme (les livres qui brûlent contiennent, conservent et transmettent des mots, des noms "nus", vides).
Qu'en reste t-il, si l'on ne tient même pas son nom comme on peut le faire de Rome ou de la rose ?
http://www.darchis.be/eric/blog/index.php?2005/06/26/100-stat-rosa-pristina=
Guillaume, frère franciscain, accueilli par l'abbé bénédictin, à son arrivée dans le monastère
résumé du film
En l'an 1327, le moine franciscain Guillaume de Baskerville, accompagné d'un jeune novice, Adso de Melk, arrive dans une abbaye bénédictine, quelque part dans une vallée alpine. Il est amené, grâce à son sens logique, à enquêter sur la mort étrange d'un moine.
Guillaume se heurte au silence des Bénédictins et à leur foi intolérante. Malgré tout, l'enquête avance ; mais un autre moine meurt, assassiné. De son côté, Adso découvre l'amour avec une jeune paysanne.
Guiliaume de Baskerville est persuadé que le secret de l'énigme réside dans le scriptorium, salle où les moines copient les manuscrits, et les livres cachés dans une tour à l'accès jalousement gardé par le moine Bérenger, torturé par le péché de chair. Bérenger est d'ailleurs, après avoir dérobé un livre, retrouvé mort dans un bassin, un doigt et sa langue sont noirs.
Un nouvel obstacle se dresse devant Guillaume avec la venue de Bernardo Gui, prêtre de l'inquisition. Sur son ordre, la jeune fille, Salvatore, le bossu simple d'esprit et son maître, sont arrêtés et condamnés au bûcher après une parodie de procès.
Guillaume est sur le point de dénouer le mystère après sa visite dans la bibliothèque située dans la tour-labyrinthe. L'objet du "Mal" est ce volume, tant convoité, de la Poétique d'Aristote qui défendait le rire... blasphématoire pour les Bénédictins et le vieux moine Jorge de Burgos, qui était allé jusqu'à empoisonner les pages du livre païen.
Dans la tour en flammes Guillaume et Jorge de Burgos s'affrontent. Guillaume parvient à s'échapper du brasier. Les paysans sauvent la jeune fille et renversent la voiture de l'inquisiteur qui périra atrocement.
Au petit matin, Guillaume et Adso reprennent la route. Adso, apercevant la jeune fille, hésite. Il rejoint cependant Guillaume qui veut faire de lui un homme cultivé.
la jeune paysanne dont le nom reste inconnu
après un dernier regard à la jeune fille, Adso s'en va et rejoint son maître Guillaume
les rapports avec l'histoire réel
À cette époque, la papauté était installée en Avignon.