le théâtre à Athènes
le théâtre à Athènes : la démocratie
vue et discutée par les Athéniens
correction d'un dossier documentaire
manuel d'Histoire, Nathan, 2010, p. 50-51
Présenter les œuvres.
Dans ce dossier, deux courts extraits de pièces de théâtre retiennent :
1) une pièce tragique d’Euripide (480-406), Les Suppliantes, présentée en 423 av. notre ère ;
2) une pièce comique d’Aristophane (445-385), Les Cavaliers, présentée en 424 av. notre ère.
Les deux principaux genres du théâtre athénien sont donc utilisés. Les œuvres sont presque de la même année, époque où Athènes est engagée dans la confrontation militaire avec Sparte (guerre du Péloponnèse).
Les tragédies et comédies sont jouées dans un théâtre (du grec théan : regarder) en forme d’hémicycle comportant trois parties principales :
1) l’avant-scène (proskénion) où sont présents les acteurs ; le terme vient du fait que la scène (skénè) désigne le mur du fond qui portait les décors (apparu au Ve siècle) ;
2) l’orchestra où se tient le chœur, ensemble de déclamateurs (discours et chants) dont le chef est le coryphée (qui ne chante pas).
3) les gradins qui accueillent les spectateurs.
Les acteurs portent tous un masque que le cratère de Pronomos montre bien. Aristote avoue en ignorer l’origine mais ils se sont spécialisés dans les types de personnages et de caractères ; et ils aident à porter la voix.
[il faut noter que l’image du livre, p. 50, «le cratère de Pronomos» est présentée en inversant la droite et la gauche]
même le site Larousse reproduit cette erreur...
Les pièces de théâtre sont des cérémonies religieuses et civiques. Elles célèbrent le culte de Dyonisos, dieu du vin, des processions et du théâtre ; et mettent en scène les activités et dilemmes de la cité.
Trois périodes de représentations étaient organisées. À Athènes, les Grandes Dionysies ont lieu en mars et avril.
Le mot «tragédie» vient de tragos (bouc : Dionysos) et ôdè (chant).
Le mot «drame» vient de drama qui signifie «action», «ce que l’on fait».
Le mot «comédie» vient de cômos, cortège bruyant de la saison des vendanges ; elle relève, au départ, du folklore de village.
- La tragédie a une origine religieuse : les héros mêlés à des intrigues nouées par les dieux, sont impuissants, souffrant de la fatalité qui pèse sur eux (Prométhée, Oedipe, Antigone, Iphigénie). Contrairement à la comédie, le héros tragique est d'ascendance noble et mythique. (Manuel de français de 2de, Terres littéraires, Hatier).
Analyser les oeuvres.
La controverse sur la démocratie est présente dans les deux extraits de pièces de théâtre. La démocratie est mise en scène et en débat. Le théâtre est un mode d'éducation du citoyen.
Dans la pièce d’Euripide, Thésée défend la démocratie en invoquant le principe d’égalité. Le héraut thébain défend la tyrannie en invoquant le principe d’incapacité du peuple à conduire une cité.
Thésée insiste sur la neutralisation de la différence sociale, de la fortune. La démocratie offre des droits égaux à tous.
Le héraut thébain critique les manipulations dont la foule est l’objet dans une cité gouvernée par la démocratie. Elle peut être flattée et influencée par ceux qui s’expriment avec éloquence.
Dans la pièce Les Cavaliers, Aristophane moque sévèrement le régime démocratique en prétendant qu’il peut être gouverné par un «ignorant doublé d’un coquin». Il met en scène le personnage d’un charcutier qu’il convainc d’être en mesure de diriger la cité par le simple usage de ses compétences professionnelles (tripatouiller, boudiner) et de ses bas instincts (voix de canaille, origine misérable, manières de vagabond). Ses arguments rejoignent ceux du héraut thébain.
Faire le lien entre art et histoire.
La tragédie comme la comédie font intervenir des mortels avec des personnages de légende mais ce n’est pas un théâtre sacré même si elles sont jouées lors des Dionysies.
Ce sont les problèmes de cité qui sont traités soit sous la forme du drame, soit sous la forme comique.
Par ailleurs, les représentations sont organisées par les gouvernants de la cité qui choisissent les chorèges, riches citoyens finançant les spectacles, et qui désignent les auteurs appelés à concourir. Les acteurs et les membres du chœur sont également choisis par l’archonte éponyme.
[la dernière question "comment la démocratie est-elle vue et discutée par les Athéniens lors de ces représentations ?" n'est pas traitable en fonction des documents présentés dans ce dossier, ni même en général... Nous ne savons que peu de choses de ce que pouvait penser le citoyen ordinaire]