l'Étranger d'Albert Camus - documentation
L'Étranger, d'Albert Camus, 1942
éléments d'information et d'iconographie
différentes couvertures du livre
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Lo straniero, film de Luchino Visconti, 1967
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déclarations de Camus à propos de l'Étranger
«...J'ai résumé
L'Étranger, il y a longtemps, par une phrase dont je reconnais qu'elle
est très paradoxale : 'Dans notre sociéte tout homme qui
ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque d'être
condamné à mort'. Je voulais dire seulement que le héros
du livre est condamné parce qu'il ne joue pas le jeu. En ce sens,
il est étranger à la société ou il vit, il
erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire,
sensuelle. Et c'est pourquoi des lecteurs ont été tenté
de le considérer comme une épave. Meursault ne joue pas le
jeu. La réponse est simple : il refuse de mentir.
[...]
...On ne se tromperait donc pas
beaucoup en lisant dans L'Étranger l'histoire d'un
homme qui, sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir
pour la vérité. Meursault pour moi n'est donc pas une épave,
mais un homme pauvre et nu, amoureux du soleil qui ne laisse pas d'ombres.
Loin qu'il soit privé de toute sensibilité, une passion profonde,
parce que tenace l'anime, la passion de l'absolu et de la vérité.
Il m'est arrivé de dire aussi, et toujours paradoxalement, que j'avais
essayé de figurer dans mon personnage le seul christ que nous méritions.
On comprendra, après mes explications, que je l'aie dit sans aucune
intention de blasphème et seulement avec l'affection un peu ironique
qu'un artiste a le droit d'éprouver a l'égard des personnages
de sa création.»
Albert Camus, 1955, éd. La Pléiade