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Profs d'Histoire lycée Claude Lebois
19 octobre 2018

Marius Fara

Les 51 anciens élèves de l'École pratique de Saint-Chamond, morts pour la France

 

Marius Fara, militaire

 

 

Marius FARA

mort pour la France

 

Fara Marius fiche MPLF

 

Marius Joannès Fara est né le 23 juin 1881 à Saint-Julien-en-Jarez. Son père se prénommait Antoine et sa mère avait pour nom Jenny Hélène Raymond. Il était marié, avait deux enfants. Sa profession était employé de banque et il résidait au 10, rue de la Corre, puis au 2, rue Pasteur.

recensement et service militaire avant 1914

Lors de son recensement, on le décrivit avec des cheveux et sourcils châtains clairs, des yeux bleus, un front rond, un nez moyen, une bouche moyenne, un menton rond, un visale ovale. Il mesurait 1m70.
À cette date, 1901, il avait été dispensé au titre d'enfant unique d'une mère veuve.

Marius Joannès Fara a tout de même effectué son service militaire entre le 14 novembre 1902 et le 20 septembre 1903. À cette date, il fut envoyé en congé avec un "certificat de bonne conduite". Il a, plus tard, effectué deux périodes d'exercices dans le 38e régiment d'Infanterie : entre le 24 août et le 20 septembre 1908 ; et entre le 29 mai et le 14 juin 1911.

Marius Fara, militaire
Marius Fara (1881-1914), à l'âge de 20 ou 21 ans

 

Marius Fara, mariage
le mariage de Marius Fara et de Anne-Marie Abel ("Jeanne"), le 13 juin 1906

 

Marius Joannès Fara en 1914

Le registre matricule mentionne qu'il fut rappelé à l'activité par l'ordre de mobilisation du 1er août 1914 (publié au J.O. le 2 août), qu'il est arrivé dans son régiment, le 38e d'Infanterie, le 12 août comme soldat de 2e classe.
En fait, son unité n'était pas le 38e mais le 238e R.I. : ce dernier est issu du premier et constituait un régiment de réserve.

Marius Joannès Fara appartenait à la 25e Compagnie du 238e régiment d'Infanterie. Il est mort le 25 septembre 1914 à Port Fontenoy dans l'Aisne. Un autre ancien élève, Joannès Bador, est mort, lui aussi, au même endroit deux jours plus tôt, le 23 septembre.

Un site internet propose des photos de soldats du 238e Régiment, antérieures à septembre 1915 (date de la mort du sergent Célestin Giraud dont la famille a conservé les clichés). Peut-être Marius Joannès Fara et Joannès Bador y figurent-ils, même si leur décès est précoce ?

 

les lieux de sa mort

Port-Fontenoy Maison Hauvette
Port-Fontenoy, Maison Hauvette

 

Le Port-Fontenoy
Le Port-Fontenoy dans le département de l'Aisne

 

Aisne dévastée
Fontenoy, le port et la passerelle : l'Aisne dévastée

 

Fontenoy campagne 1914-1915
Fontenoy, le Port ; écrit et signé : "Campagne 1914-1915"

 

le témoignage de sa petite-fille

Marius Fara avait épousé en 1906 Jeanne (Anne-Marie à l'état civil) Abel, fille de Jean Abel entrepreneur de charpenterie à Saint-Chamond.

Il était employé à la Banque Raverot.

Son père Antoine était, en 1870, employé aux "forges aciéries". Sa mère, Jenny Hélène Raymond, était issue d'une famille de maîtres passementiers saint-chamonais, métier abandonné par le père de celle-ci qui est en 1870 employé aux Forges d'Onzain.

Antoine Fara était décédé en 1899 et Marius vivait avec sa mère (il était leur unique enfant) au 11 rue de la Corre. Sans doute est-ce à cette adresse qu'elle exerçait depuis son veuvage l'activité de débitante de boissons. Jenny Hélène Raymond est morte en avril 1906, un mois avant le mariage de Marius.

 

St-Chamond Lavieu Fara
Saint-Chamond, coteau de Lavieu


Le jeune couple s'est installé Côte de Lavieu (Maison Fayard) où sont nés leurs deux enfants : Jean en septembre 1907 et Alice, ma mère, en novembre 1911.

Ma grand-mère m'a souvent raconté qu'en août 1914, sur le quai de la gare de Saint-Chamond, la petite Alice qui n'avait pas 3 ans s'accrochait à son père en disant "ne pars pas, mon Papa, ne pars pas". Elle ne l'a jamais revu.

Je peux expliquer pourquoi, quoique exempté, il a néanmoins accompli une année de service militaire. Le service militaire est alors régi par la loi Cissey (1872) complétée par la loi Freycinet (1889). La loi Cissey a supprimé la possibilité de remplacement tout en maintenant le tirage au sort. Les "bons numéros" devaient néanmoins accomplir une année de service. Cette loi prévoit aussi des cas de dispense, en particulier pour les soutiens de famille, et spécifiquement les fils uniques de veuves, ce qui était le cas de Marius Fara : ces "exemptés" devaient, comme les bons numéros, un an de service.

Nous n'avons jamais su où était enterré mon grand-père et son nom n'est pas dans le fichier des sépultures militaires, c'est un "soldat inconnu".

La date même de son décès n'est pas certaine comme on le voit sur sa fiche matricule, elle a officiellement été fixée par le jugement intervenu seulement en 1917. Jusque là il était "disparu", pour la plus grande angoisse de sa famille.
Quand elle l'a appris, ma grand-mère a dit "s'il a perdu ses lorgnons, il sera allé n'importe où", s'accrochant à cet espoir car il était très myope.

Vous remarquez qu'il est mort au même endroit et à peu près en même temps que Joannès Bador. J'ajoute qu'ils étaient peut-être cousins. Je me souviens en effet que, lorsque j'allais à Saint-Chamond avec ma grand-mère nous rendions visite à une cousine de mon grand-père nommée Jeanne Bador.

Notre famille fut durement éprouvée puisque le 14 novembre 1914, le beau-frère de ma grand-mère, Henri Abélard, était à son tour tué en Belgique : les deux soeurs étaient veuves, elles avaient 33 et 30 ans et étaient mères de famille.

On vivait à l'aise dans ces familles de petite bourgeoisie et les femmes ne travaillaient pas. Mais le salaire du mari était la seule ressource. Ces jeunes femmes qui n'avaient appris qu'à tenir une maison, recevoir et broder (magnifiquement) la lingerie durent chercher un emploi.

Les Forges et Aciéries de la Marine embauchaient : il fallait fournir l'armée alors qu'une bonne partie de leur personnel était au front. Nombre de ces veuves de guerre se retrouvèrent dans les ateliers à graisser les machines.

 

Aciéries ouvrières Fara
ouvrières aux Aciéries de la Marine à Saint-Chamond

Ma grand-mère, elle, avait jusqu'à son mariage (tardif, à 27 ans), assuré l'administration de l'entreprise de son père. Elle savait rédiger une correspondance commerciale, établir des factures et avait des notions de comptabilité, grâce à quoi elle fut prise dans les bureaux. Quand elle en parlait, elle disait "J'ai eu de la chance". Mais il lui a fallu élever seule ses enfants, et ce fut difficile.

Les veuves étaient si nombreuses que la pension qui leur était servie ne pouvait être très élevée. À la fin de sa vie ma grand-mère n'avait que cette pension et, si elle n'avait pas vécu avec nous, sa vie aurait été bien misérable (elle avait économisé sou à sou toute sa vie, réalisé ce qui lui est venu par héritage et, pour assurer ses vieux jours, placé le tout chez ce bon Monsieur Stavisky... elle a tout perdu).

Éliane Carouge
janvier 2015

 

 

 

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18 octobre 2018

Louis Fond

Les 51 anciens élèves de l'École pratique de Saint-Chamond, morts pour la France

 

 

 

Louis FOND

mort pour la France

 

 

Fond Louis Élie (1) fiche MPLF

 la même, sous une autre forme

Fond Louis Élie (2) fiche MPLF

Louis Fond est né le 30 octobre 1892 à Saint-Chamond. Il appartenait au 174e régiment d'Infanterie avec le grade de sous-lieutenant.

Il a trouvé la mort le 6 octobre 1915 à Souain-Perthes-les-Hurlus dans le département de la Marne.

 

 

 

 

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17 octobre 2018

Philippe Françon

Les 51 anciens élèves de l'École pratique de Saint-Chamond, morts pour la France

 

 

 

Philippe FRANÇON

mort pour la France

 

SrvImg-17

 

Philippe Claude Marie Françon est né le 5 avril 1892. Il appartenait au 14e régiment de Dragons.

Il est mort le 2 novembre 1914 à Zonnebeke en Belgique.

 

son service militaire à Saint-Étienne dans les Dragons

caserne 14e Dragons St-Étienne (1)
bâtiment de la caserne du 14e Régiment de Dragons à Saint-Étienne, avant 1914

 

caserne 14e Dragons St-Étienne (2)
entrée de la caserne du 14e Régiment de Dragons à Saint-Étienne, avant 1914

 

caserne 14e Dragons St-Étienne (3)
bâtiment et piste de la caserne du 14e Régiment de Dragons à Saint-Étienne, avant 1914

 

 

où et comment Philippe Françon est-il mort ?

Philippe Françon participa, avec son régiment, à la première bataille d'Ypres à l'automne 1914.

 

Il trouva la mort, tué à l'ennemi, dans le secteur de Zonnebeke (Belgique), le 2 novembre 1914.

 

carte Ypres Zonnebeke
Zonnebeke est à moins de 10 km, au nord-est d'Ypres

 

carte terrain gagné par All nov 1914
en vert, le terrain conquis par les Allemands entre octobre et novembre 1914 ;
Philippe Françon est mort dans le "saillant" (salient)

 

carte situation nov 1914
la position autour du "saillant" de Zonnebeke, du 6 au 13 novembre 1914

 

 

Le J.M.O. du 14e Régiment de Dragons enregistre les pertes de la journée du 2 novembre 1914.

 

 

 

 

 

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16 octobre 2018

Pierre Frécon

Les 51 anciens élèves de l'École pratique de Saint-Chamond, morts pour la France

 

 

 

Pierre FRÉCON

mort pour la France

 

 

Pierre_Fre_con_fiche_MPLF

 

Pierre-Annet Frécon exerçait la profession de Passementier.

Il était domicilié 45, rue de la République.

Célibataire, sa taille était de 1m64, son poids de 60 kg. Ses cheveux, sourcils et yeux étaient noirs.

on père se prénommait Étienne François, et sa mère Pierrette Marie née Celard.

Il savait "lire, écrire et compter" et était vélocipédiste.

que faisait-il  à la guerre ?

Soldat du 11e Bataillon de Chasseurs Alpins, de la classe 1910, il est immédiatement mobilisé et envoyé au front. Il appartient à la 1ère Compagnie.

comment est-il mort ?

--

 

les traces de mémoire : Pierre Frécon

Diapositive1
plaque commémorative de l'église Saint-Pierre (Saint-Chamond) où figure
le nom de Pierre Frécon, ancien élève de l'École Pratique de Saint-Chamond, mort le 27 août 1914


chapelle dans église St-Pierre
la chapelle dans l'église Saint-Pierre de Saint-Chamond
dédiée aux "morts pour la France" résidant dans la paroisse (architectes : Desvignes et Mivière)

 

les traces de mémoire : la tombe de Pierre Frécon à Saint-Chamond

tombe Frécon 1 (2 fév 2014)
l'inscription funéraire : Pierre Frécon (1890-1914) et sa mère (1863-1932) (photo du 2 février 2014)

 

tombe Frécon 3 (2 fév 2014)
tombe de Pierre Frécon : la plaque et la croix au cimetière de Saint-Chamond (photo du 2 février 2014)

 

tombe Frécon 2 bis (2 fév 2014)
la sépulture de Pierre Frécon est en mauvais état... (photo du 2 février 2014)

 

tombe Frécon 4 (2 fév 2014)
et promise à la destruction... (photo du 2 février 2014)

 

 

 

 

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15 octobre 2018

François Gachon

Les 51 anciens élèves de l'École pratique de Saint-Chamond, morts pour la France

 

 

 

François GACHON

mort pour la France

 

 

François Aimé Gachon est né le 6 juillet 1894 à Saint-Chamond. Fils de Jean Denis Gachon, âgé de 42 ans, et de Marie Elisabeth Montabrun, âgée de 39 ans.

Son père était poêlier (fabrication de poêles en fonte et de cheminées ; ou : vendeur d'articles ménagers) et sa mère, ménagère. Ils habitaient au n° 7 de la rue Jeanne d'Arc.

acte naissance François Gachon
acte de naissance de François Gachon, le 6 juillet 1894 à Saint-Chamond

 

François était célibataire. Il avait les cheveux noirs, les yeux noirs, le front moyen, le nez moyen, et mesurait 1m63.

François Gachon exerçait la profession d'ajusteur.

Il est arrivé au 4e Régiment du Génie le 16 décembre 1914 comme sapeur-mineur de 2e classe.

4e Rgt Génie 1915
sapeurs-conducteurs du 4e Régiment du Génie, 13e bataillon, 14e Compagnie,
vers début 1915 (source)

 

Mais le 1er juillet 1915, il est détaché en usine travaillant pour la défense nationale

Le 26 mars 1917, François Gachon décède à l'hôpital civil de Saint-Laurent-du-Pont, de tuberculose pulmonaire.

 

Hôpital St-Laurent-du-Pont colorisé
l'hôpital de Saint-Laurent du Var (Isère) où est mort François Gachon, le 26 mars 1917

 

Hôpital St-Laurent
l'hôpital de Saint-Laurent du Var (Isère) où François Gachon est mort de tuberculose pulmonaire

 

 

 

 

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14 octobre 2018

Jean Gachon

Les 51 anciens élèves de l'École pratique de Saint-Chamond, morts pour la France 

 

 

 

Jean GACHON

mort pour la France

 

Gachon William Jean MPLF

 

William Jean Gachon est né le 21 avril 1892 à Saint-Chamond.

À son recensement, il avait les cheveux noirs, les yeux châtains, le front moyen, le nez rectiligne,le visage long et mesurait 1m69. Il savait lire, écrire et compter.

Fils de Jean Denis Gachon et de Marie Élisabeth Montabrun. Son père était poêlier (fabrication de poêles en fonte et de cheminées ; ou : vendeur d'articles ménagers) et sa mère, ménagère.

William Jean était le frère aîné de François Gachon, mort lui aussi à la guerre onze mois après Jean. Tous résidaient au 7, rue Jeanne d'Arc. La profession de William Jean était ajusteur.

acte naissance Gachon William 2
acte de naissance de William Jean Gachon, le 22 avril 1892 à Saint-Chamond

 

service militaire et mort dans la campagne contre l'Allemagne

Incorporé au 86e Régiment d'Infanterie à compter du 8 octobre 1913, il est nommé caporal le 17 février 1914, puis sergent le 3 août 1914.

Tué à l'ennemi à Baccarat, en Meurthe-et-Moselle, le 25 août 1914 (mais "disparu", selon sa fiche matricule en notant la date du 19 novembre 1914...?). Il fut inhumé à la cristallerie de Baccarat.
La fiche matricule note encore que cette inhumation fut effectuée "suivant l'avis de décès ministériel du 22 mars 1915".

Le 86e R.I. avait été engagé pour reprendre la ville de Baccarat que les Allemands avaient bombardée et occupée quelques jours plus tôt. Dans ce combat, le régiment perdit mille trois cents hommes sur les trois mille deux cents partis de Haute-Loire le 5 août 1914.

les lieux de la mort de Jean William Gachon

Baccarat rue des Ponts après 25 août
à Baccarat (Meurthe-et-Moselle) après la reprise française du 25 août 1914, rue des Ponts

 

cristallerie bombardée
la Cristallerie de Baccarat bombardée par les Allemands en août 1914

 

tombes des Cristalleries (3)
les tombes de 94 soldats français tombés dans la défense du Pont dans la cour de la Cristallerie

 

tombes Cristallerie (1)
les tombes françaises de 94 soldats tombés le 25 août 1914 à 4 h 30 du matin

tombes des Cristalleries
les tombes dans la cour de la Cristallerie

tombes des Cristalleries (2)
les tombes dans la cour de la Cristallerie (autre légende)

D'après son registre matricule, Jean Wiiliam Gachon a été inhumé dans cet enclos de la Cristallerie de Baccarat.

 

 

 

 

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13 octobre 2018

François Girard

Les 51 anciens élèves de l'École pratique de Saint-Chamond, morts pour la France

 

 

 

François GIRARD

mort pour la France

 

 

SrvImg-23

 

 

François Girard est né le 5 août 1886 à Saint-Martin-en-Coailleux (Loire).

Il appartenait au 33e Régiment d'Infanterie et a trouvé la mort le 27 septembre 1914 à Richecourt en Meurthe-et-Moselle.

 

 

 

 

 

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12 octobre 2018

Pierre Gobert

Les 51 anciens élèves de l'École pratique de Saint-Chamond, morts pour la France

 

 

 

Pierre GOBERT

mort pour la France

 

 

Pierre Gobert fiche MPLF

 

Pierre Gobert est né le 28 avril 1891 à Lorette (Loire). Il est le fils de Louis et de Marie Antoinette Cécile Fayolle.
Il mesurait 1m65, avait le teint pâle, les cheveux blond foncé, les yeux bleu clair, le visage plein, le front moyen, le nez rectiligne. Pierre Gobert exerçait la profession de tourneur sur métaux. Il habitait Rive-de-Gier.
Une anecdote est porté sur son registre matricule : le 5 février 1911, il est condamné à huit jours de prison pour "outrage à commissaire"...

son service militaire (1912-1914)

Pierre Gobert est incorporé le 8 octobre 1912 au 133e Régiment d'Infanterie à Belley dans le département de l'Ain. Au bout d'un an, le 1er octobre 1913, il est nommé caporal, puis caporal-fourrier le 1er août 1914 (le caporal-fourier n'est pas un grade d'épée mais de plume, c'est-à-dire qu'il désigne quelqu'un d'affecté aux écritures de la compagnie, tâche administrative).

 

caserne Belley (1)
la caserne du 133 Régiment d'Infanterie, au début du XXe siècle, à Belley dans l'Ain

 

caserne Belley (2)
caserne du 133e R.I., avant 1914

 

caserne Belley (3)
caserne du 133e R.I., avant 1914, à Belley (ce régiment a disparu en 1998)

 

caserne Belley (4)
la caserne Sibuet du 133e R.I.

 

caserne Belley (5)
la cour de la caserne du 133e Régiment d'Infanterie

 

une compagnie du 113e avant 1914
une compagnie du 133e R.I. avant 1914

 

la guerre de Pierre Gobert

Aucun document ne précise ni le Bataillon ni la Compagnie auxquels appartenait Pierre Gobert. Mais les lieux de son décès, "aux cols des Journaux et de Mandray", ne laissent aucun doute sur la bataille dans laquelle il laissa la vie.
Il s'agit des terribles combats, dans les Vosges, souvent mentionnés dans différentes sources. Les unités françaises engagées dans cet affrontement conquirent des positions, puis les perdirent et les reconquirent au prix de pertes énormes en hommes et sous-officiers comme en officiers.

couv Historique 133e
couverture de l'Historique du 133e Régiment d'Infanterie pendant la guerre

L'Historique du Régiment évoque ces moments. Le 133e y fut engagé dès le 30 août. D'abord pour le contrôle de la pointe la plus élevée, dominant les vallées de la Meurthe et de la Fave : la Tête de Béhouille. Puis pour le contrôle du col des Journaux. Plusieurs jours, les attaques ont permis de prendre le contrôle de positions stratégiques dans des conditions très éprouvantes : bombardements intenses, tirs de mitrailleuses, manque de munitions...

col des Journaux légendé
arte du secteur de combat où Pierre Gobert perdit la vie (source)

 

cols Journaux et Mandray perspective

 

la mort de Pierre Gobert

Il a perdu la vie le lundi 7 septembre 1914 dans les affrontements du col des Journaux, à l'âge de 23 ans.

carte topo Mandray Journaux souligné
carte topographique insérée dans le J.M.O. du 113e d'Infanterie à la date du 7 septembre 1914 (source)

 

Diapositive1
le décès de Pierre Gobert enregistré dans l'Historique du régiment :
il est écrit "cap-fr", c'est-à-dire "caporal-fourrier"

après guerre

Un secours de 150 francs fut accordé, le 22 juin 1915, à sa mère, Madame veuve Gobert, née Fayolle.

 

 

 

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11 octobre 2018

Marius Granjon

Les 51 anciens élèves de l'École pratique de Saint-Chamond, morts pour la France

 

Marius Granjon, portait en uniforme

 

 

Marius GRANJON

mort pour la France

 

Marius Granjon fiche MPLF

 

Marius Jacques Granjon est né le 4 décembre (et non "septembre" comme indiqué par erreur sur la fiche matricule) 1890 à Saint-Chamond.

Il était menuisier ébéniste. Le 3 mai 1916, il épouse Marie Antoinette Élise Labèche, à Saint-Chamond.

La fiche matricule nous apprend que Marius Granjon a été incorporé pour son service militaire en octobre 1912 mais que le 13 janvier 1913 il a été déclaré "manquant à l'appel" et "déserteur" le 29 janvier. Pour quelles raisons ? On l'ignore.

Cette mesure a été suspendue le 10 août 1914 lorsqu'il s'est présenté volontairement au bureau de recrutement de Saint-Étienne. Il a alors été affecté à la 14e section de C.O.A., Commis et ouvriers miltaires d'administration (l'ouvrier était le nom de l'ensemble des personnels servant dans la branche Exploitation de l'Intendance) ; la 14e section était rattachée au 14e corps d'armée basé à Lyon.

Le 1er février 1917, il passe au 111e régiment d'Infanterie puis le 11 juillet 1917 au 346e régiment d'Infanterie.

Il est mort le 8 octobre 1918 au cours de la seconde bataille de Champagne. Il avait vingt-sept ans.

 

 

l'état civil de Marius Granjon

 

Granjon Marius, acte de naissance
acte de naissance de Marius Granjon

 

 

lettre de Marius à ses parents, 13 avril 1916

 

lettre à ses parents, 13 avril 1916

 

Marius Granjon est hospitalisé. Il évoque son mariage et se préoccupe de la publication des bans qui doit être assuré par M. Rivat, employé de mairie.

 

Le 13 avril 1916

Chers Parents,

Cher Frère, et Chères sœurettes,

Je viens de recevoir la lettre que ma petite Maria m’a écrit et je la remercie bien de penser à son parrain, mais en récompense elle aura une jolie petite bague ; elle est déjà faite et elle lui ira juste. Maintenant, je vais en faire une pour la Marruet [?] et comme la Mamois [?] est jalouse je lui en ferai une aussi et puis, vous savez, elles sont bien faites e cet [pour : et c’est] moi qui suis encore le maître dans la salle pour trouver les modèles et les bien finir. Aussi j’espère que vous serez tous content.

Pour le moment, je vais très bien et j’espère que mon séjour à l’hôpital touche à sa fin. Ce n’est pas que l’on soit mal mais le temps me dure d’aller en permission. J’aime mieux tenir qu’attendre car il peut toujours arriver des désagréments, et tâcher moyen d’activer M. Rivat : je pense que je dois être affiché sans ça s’il faut que je reste 11 jours je ne pourrai pas me marier. Enfin, j’espère qu’il va bientôt me rendre réponse et en attendant, je vous embrasse tous bien fort.

Votre fils et votre frère qui pensent bien à vous.

Marius

 

 

Marius Granjon et Élise
Marius Granjon et Élise (mariés le 3 mai 1916)

 

 

le parcours militaire de Marius Granjon

 

Granjon Marius, fiche matricule (1)

Granjon Marius, fiche matricule (2)
fiche matricule de Marius Granjon

 

Marius Granjon, portrait
Marius Granjon, 14e section C.O.A.

 

 

en mai 1916, il se trouve en permission à Lyon

Il se marie le 3 mai 1916. Une lettre du médecin Léon Dolardn daté du 6 mai, certifie qu'il est atteint d'une bronchite a frigore et qu'il devrait rester huit jours à l'hôpital.

 

lettre médecin, 6 mai 1916

 

Le Dr Dolard déclare avoir visité à domicile, 16 rue Notre-Dame à Lyon, le soldat permissionnaire Granjon Marius, et constaté qu’il était atteint de bronchite a frigore avec température de 38°5.

Le malade n’a pu en raison de la fièvre rejoindre son corps à l’expiration de son congé permissionnaire.

Il aurait besoin d’être hospitalisé 8 jours à Lyon.

Lyon, 6 mai 1916

J. Léon Dolard

 

 

 

Marius Granjon était en Champagne, en octobre 1918

 

Reims, Sommepy, Médéah, carte actuelle légendée
en octobre 1918, le régiment de Marius Granjon opérait en Champagne, secteur de Sommepy à l'est de Reims


bataille de Sommepy, 4-15 oct 1918, légendé
le régiment de Marius Granjon (346e R.I.) appartient à la 73e Dvision et au 21e corps d'armée

 

 

 

il a combattu à la Ferme de Médéah, Sommepy (Marne)

La Ferme de Médéah n'existe plus aujourd'hui. Elle se trouvait en lisière nord du territoire de Sommepy (Marne), à la limite du département des Ardennes.

De nos jours, les surfaces boisées et les haies ont disparu. Il ne reste que les champs dépourvus quasiment de toute végétation arbustive.

 

Sommepy et Médéah, carte IGN Géoportail (2), légendé
la Ferme de Médéah est située au nord de Sommepy (carte IGN 1950, Géoportail)

 

Diapositive1
carte IGN 1950, Géoportail

 

extrémité nord de Sommepy, Médéah
l'extrémité nord de Sommepy où se trouvait la Ferme de Médéah (image, mai 2016)

 

 

 

la journée du 8 octobre 1918

Le combat du 8 octobre 1918 est relaté dans le J.M.O. (journal des marches et opérations) du 346e régiment d'infanterie (celui de Marius Granjon) mais également dans le J.M.O. du 21e corps d'armée qui détaille l'action de la 73e Division d'infanterie dont dépend le 346e (le J.M.O. de la 73e DI contient les mêmes informations que celui du 21e corps).

Sur les croquis de situation pour la journée du 8 octobre, tirés du J.M.O. du régiment, on repère le n° des compagnies engagées à la Ferme de Médéah ; celle de Marius Granjon était la 15e.

 

JMO 346e, 8 oct 1918, début
J.M.O. du 346e régiment d'infanterie, 8 octobre 1918, début du compte rendu

 

JMO 21e corps d'armée, 8 oct 1918 (1)

JMO 21e corps d'armée, 8 oct 1918 (2)

JMO 21e corps d'armée, 8 oct 1918 (3)
J.M.O. du 21e corps d'armée dont relève la 73e Division, 8 octobre 1918

 

Transcription partielle du J.M.O. du 21e corps d'armée :

À gauche où la préparation d’artillerie avait été plus faible et malgré l’appui des chars d’assaut, la droite du 346e n’a pu dépasser la lisière nord du bois au nord de la route d’Orfeuil à Saint-Étienne-à-Arnes. Il s’est heurté à une ligne tenue par de nombreuses mitrailleuses et par de nombreux fusils et canons anti-tanks. Tous les chars d’assaut ont été mis hors de combat et l’infanterie a subi de lourdes pertes. Le bataillon de gauche du 346e, qui avait d’abord pu progresser sous bois sans rencontrer trop de résistance, est contre-attaqué et ramené à hauteur du bataillon de droite.

(…)

À 17 h 30, une attaque est exécutée par le 346e en liaison avec la 2e Division U.S. après une préparation d’artillerie d’une demi-heure exécutée par toute l’artillerie de la Division, moins deux groupes de 75. Cette attaque se heurte à une contre-attaque ennemie qui est brisée par le feu de nos mitrailleuses. En fin de journée, le front du 346e R.I. se trouve à hauteur du point 83.34 (liaison avec la 2e Div. U.S.).

En résumé, malgré la très vive résistance opposée par l’ennemi, le front de la 73e Division a été avancé à l’ouest et à l’est d’environ 500 m. Au centre, la poche que formait la ligne allemande au nord-est de Médéah a été réduite et notre ligne avancée d’environ 1 km.

 

JMO 346e, croquis 8 oct 1918, 19 h
J.M.O. du 346e régiment d'infanterie, 8 octobre 1918, croquis à 10 heures

 

JMO 346e, croquis 8 oct 1918, 10 h
J.M.O. du 346e régiment d'infanterie, 8 octobre 1918, croquis à 10 heures

 

 

 

la mort de Marius Granjon, 8 octobre 1918

 

Granjon_Marius__JMO_fle_che_
extrait du J.M.O. (8 octobre 1918) mentionant la mort de Marius Granjon

 


 

 inhumé dans la nécropole de Sommepy (Marne)

 

Granjon Marius, avis de transfert d'inhumation
avis de transfert d'inhumation de la dépouille de Marius Granjon

 

Sommepy, cimetière militaire national (1)
cimetière militaire national de Sommepy (Marne)
où Marius Granjon a été réinhumé en décembre 1920 (tombe n° 850)

 

nécropole Sommepy, Google avril 2018 (1)
nécropole nationale de Sommepy (Marne), avril 2018

 

nécropole Sommepy, Google avril 2018 (2)
nécropole nationale de Sommepy (Marne), avril 2018

 

nécropole Sommepy, Google avril 2018 (3)
nécropole nationale de Sommepy (Marne), avril 2018

 

nécropole Sommepy, Google avril 2018 (4) - 1
nécropole nationale de Sommepy (Marne), avril 2018

 

IMG_20220514_105821
photo fournie par René Granjon, petit-fils de Marius, mai 2022

 

IMG_20220514_111011
photo fournie par René Granjon, petit-fils de Marius, mai 2022

 

2022-05-14_11-03-38
photo fournie par René Granjon, petit-fils de Marius, mai 2022

 

 

Marius Granjon, décoré de la Médaille militaire

 

Marius Granjon, médaille militaire
Marius Granjon, décoré de la médaille militaire à titre posthume 

 

 

 

une des dernières lettres reçues par Marius Granjon

 

lettre de Cauzard à Marius Granjon, 30 août 1918 (1)

lettre de Cauzard à Marius Granjon, 30 août 1918 (2)

lettre de Cauzard à Marius Granjon, 30 août 1918 (3)

lettre de Cauzard à Marius Granjon, 30 août 1918 (4)
lettre de R. Cauzard à Marius Granjon, 30 août 1918

 

Le 30 août 1918

Mon cher Marius

Je viens de recevoir avec plaisir ta babille du 26.

Par le journal j’ai appris que l’offensive était déclenchée dans le secteur et je pensais bien aux poteaux [potes] me demandant si vous alliez y prendre part. Je suis heureux de constater que vous n’êtes pas engagés et vous souhait qu’on vous laisse tranquilles.

Pour ce qui est de ma citation, je te remercie de m’en avoir fait part et vais envoyer un mot à G… qu’il me l’envoie. Deux jours sont toujours bons à prendre. Al… Banne est passé pied [sergent], il doit être bien heureux.

Pour mon colis, pas encore de nouvelles. J’ai écris au copain mais j’attends sa réponse.

Pour te parler un peu de moi, ça va assez bien et je me la coule douce ; ma jambe n’a aucune amélioration ; je prends de l’aspirine mais c’est comme un cautère sur une jambe de bois ; mais tu sais, je ne demande pas la guérison immédiate. Je vais faire mon possible pour tuer un moment ici car quoi que ce ne soit pas fou comme distractions, je me sens mieux que là-haut.

La table est très bonne, le pajot aussi, les pieds au sec et pas de zinzins [projectiles d’artillerie].

Hier dimanche, j’ai eu un peu chaud car le pinard est très bon ici ; c’est le beaujolais et à force de bouteilles et bouteilles, quoique elles soient petites, mais on y revient plus souvent ; enfin, il n’y avait pas de bobo mais ça commençait surtout avec quelques gnioles.

J’ai bu aussi du vin nouveau et qu’il est fameux ; ne me plains pas trop mon pauvre vieux, il y a aussi de belles gosses mais on ne sort pas assez souvent.

J’ai reçu une lettre de Lassarrade, il est en perme mais ne me dit pas combien.

Rien d’autre, cher Vieux, et pensant te savoir en bonne santé et te souhaitant une petite évacuation.

Je t’en sers cordialement cinq.

R. Cauzard
Hôpital de Mongré, salle 2
Villefranche-sur-Saône

 Bonjour aux copains de ma part.

 

  • J'ai retrouvé la trace de l'auteur de cette lettre : il s'agit de René Cauzard qui appartenait au même régiment que Marius Granjon (le 346e).
    Il a été blessé le 16 juillet 1918 dans le secteur de Monthurel (Aisne). Marius Granjon a très probablement participé, lui aussi, à ces combats.

 

JMO 346e, 15 juillet 1918
J.M.O. du 346e régiment d'infanterie, 15 juillet 1918

 

Diapositive1
secteur où se trouvait le 346e et où fut blessé René Dauzard, ami de Marius Granjon,
le 16 juillet 1918 (carte : Les Armées françaises dans la Grande Guerre)

 

Monthurel, Aisne, carte IGN
autour de Monthurel (Aisne), carte IGN 1950 (Géoportail)

 

 

  • René Cauzard, le correspondant de Marius Granjon, séjournait à l'hôpital auxiliaire n° 7 de Mongré (collège jésuite avant la guerre) à Villefranche-sur-Saône.
    Même si on n'a pas retrouvé de photos de la salle n° 2, R. Cauzard figure peut-être sur ces clichés... qui donnent, en tout cas, une idée de l'endroit d'où écrivait René à son ami Marius.

 

hôpital de Maugré (1)
hôpital de Mongré, Villefranche-sur Saône pendant la guerre

 

hôpital de Maugré (2)
hôpital de Mongré, Villefranche-sur Saône pendant la guerre

 

hôpital de Maugré (3)
hôpital de Mongré, Villefranche-sur Saône pendant la guerre

 

hôpital de Maugré (4)
hôpital de Mongré, Villefranche-sur Saône pendant la guerre

 

 

 

une lettre d'Élise à Marius Granjon, probablement 1918

 

lettre Élise, prob 1918 (1)

lettre Élise, prob 1918 (2)

 

Mon cher petit Belou,

Je t’expédie un paquet en même temps que cette lettre et il y a quelque chose qui te fera plaisir dans la petite bouteille, mais attention de ne pas l’avaler d’un coup car ça se boit avec de l’eau. Mon chéri, tu me parles de la grippe espagnole mais il y a déjà quelques jours qu’elle est en règne ici, car nombreux sont les malades et aussi grand nombre qui sont morts. Mais il paraît qu’il n’y a rien à faire pour l’éviter.

Enfin, jusqu’à présent on [n’] a pas à s’en plaindre. Ton gosse est toujours en bonne santé, c’est le principal.

Et toi mon chérie, j’espère te savoir toujours en bonne santé malgré toutes ces atrocités et, en attendant, je t’envoie mes meilleurs baisers et mes plus tendres caresses et ton fils ses plus gros mimis.

Ta petite gosse pour la vie.

 

Mon petit papa chéri
Je te fait des groses bises. Tatanais.

 

Marius et Élise Granjon, prob 1916
Élise qui signe sa lettre à son mari : "Ta petite gosse pour la vie"

 

 

 Antoine, le fils de Marius Granjon

 

carte pupille de la nation Antoine Granjon
carte reconnaissant le statut de pupille de la nation à Antoine Granjon, fils de Marius mort pour la France

 

Antoine Granjon titre de transport
demande de titre de transport rédigée par Antoine Granjon pour se rendre sur la tombe de son père ;
mais il ne fit jamais le voyage ; son fils, René l'a effectué en mai 2022

  

  • le portrait de Marius Granjon ainsi que l'extrait du JMO, l'avis de transfert d'inhumation, la lettre reçue de Élise (1918), le certificat du médecin (1916), la lettre reçue en août 1918 et la carte de pupillle de la nation proviennent de son petit-fils, René Granjon. Qu'il en soit vivement remercié.
  • René Granjon écrit que Marius : "s'est marié à Saint Chamond le 3 mai 1916 et mon père est né la même année le 15 août 1916. Il n'a pas eu d'autres enfants et mon père ne l'a jamais connu".

 

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10 octobre 2018

Jean Grenier

Les 51 anciens élèves de l'École pratique de Saint-Chamond, morts pour la France 

 

 

Jean GRENIER

mort pour la France

 

Grenier MPLF (1)

et, la même

Grenier MPLF (2)

 

sous-lieutenant au 8e régiment de Zouaves

Grenier liste off du 8e Rgt Zouaves
parmi la liste des officiers du 8e Régiment de Zouaves pendant la guerre de 1914-1918

 

 

 

 

 

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