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Profs d'Histoire lycée Claude Lebois
28 janvier 2016

Le conflit israélo-arabe : les données historiques d'un siècle de confrontation

Palestine fin XIXe siècle

 

 

conflit israélo-arabe :

les données historiques d'un siècle

de confrontation

 

 

* dossier en cours de reconstitution (la première version ayant été effacée...)

 

 

 

1 - le royaume d'Israël dans l'Antiquité

 

 

 

2 - les Juifs à l'époque romaine

 

 

 

3 - la conquête arabo-musulmane

 

 

 

4 - l'époque des États francs de "Terre Sainte"

 

 

 

5 - la Palestine sous l'empire ottoman

 

L'examen cartographique de la région fait apparaître les noms sous lesquels est désignée et les limites administratives dans lesquelles est insérée l'ancienne Judée-Palestine à l'époque de l'empire Ottoman, du XVIe au début du XXe siècle. Le nom de Judée est récurrent.

 

A - les cartes d'Abraham Ortelius à la fin du XVIe siècle

En 1570, Abraham Ortelius (1527-1598), né et mort à Anvers aux Pays-Bas, ami du célèbre géographe Mercator, dessine le monde dans son Theatrum Orbis Terrarum (le Théâtre du Globe terrestre), premier atlas moderne comptant soixante-dix cartes. Son atlas a connu plusieurs éditions.

Dans la partie asiatique, le Proche-Orient ne fournit que très peu de noms. On y trouve un peu plus d'une douzaine de noms de villes (dont l'énigmatique Carime qui pourrait être Acre...) et deux noms de régions à l'ouest de la Mésopotamie : la Syrie (Soria) et la Judée (Iudea).

 

carte Ortelius 1571
extrait du Theatrum Orbis Terrarum, du cartographe Abraham Ortelius (1571)

 

carte Ortelius 1571 détail
le Proche-Orient cartographié par Abraham Ortelius (1571) - extrait de la carte ci-dessus

 

Ortelius 1571 Iudea

 

En 1595, Abraham Ortelius publie une Description de l'empire turc (ottoman). Cette fois encore sont mentionnées la Syrie et la Judée comme régions du Proche-Orient maritime.

 

carte Ortelius 1595
Turcici imperii descriptio (Description de l'empire turc), carte d'Abraham Ortelius (1595)

 

carte Ortelius 1595 détail (1)
Turcici imperii descriptio (Description de l'empire turc), carte d'Abraham Ortelius (1595) : le Proche-Orient

 

Ortelius, empire turc, 1595le Proche-Orient maritime et les deux régions de Syrie et Judée, 1595

 

 

B - la carte de Nicolas Sanson, géographe de Louis XIII, au XVIIe siècle 

 

Nicolas Sanson, dit aussi Sanson d'Abbeville, né en 1600 à Abbeville (Somme) et mort à Paris en 1667, fut remarqué dès l'âge de dix-huit ans par Richelieu ; il instruisit les rois Louis XIII puis Louis XIV en géographie. Louis XIII le nomma au Conseil d'État et il portait le titre de géographe ordinaire du roi. Il publia de nombreux travaux de cartographie et de description historique et géographique.

 

Nicolas Sanson 1655 Syria trois provinces
Nicolas Sanson, la Syrie générale et ses trois provinces, 1655

 

Syrie par Nicolas Sanson 1655

 

Nicolas Sanson a commenté ses cartes dans un ouvrage paru en 1683 : L'Europe [l'Asie, l'Afrique, l'Amérique] en plusieurs cartes. La Syrie est évoquée sous ce propre nom ou sous celui de Sourie ; la Mésopotamie sous celui de Diarbeck. Et la Syrie comprend notamment la Judée, ou Palestine.

 

Nicolas Sanson en plusieurs cartes, 1683 (1)
Nicolas Sanson, L'Europe [l'Asie, l'Afrique, l'Amérique] en plusieurs cartes, 1683, p. 11 pour la partie "Asie"

 

La Sourie [Syrie] et le Dirabeck [Mésopotamie] ont été connues autrefois sous le nom seul de Syrie, ou d'Assyrie : laquelle Assyrie ou Syrie a été divisée premièrement en deux grandes parties ; dont la plus orientale a retenu le nom d'Assyrie, la plus occidentale celui de Syrie : ce dernier nom plus connu aux peuples occidentaux, le premier aux orientaux ; et ce premier encore plus fameux dans la première antiquité, l'autre dans la dernière.

L'une et l'autre partie (du) depuis a été subdivisée chacune en trois. L'Assyrie en Assyrie, Mésopotamie et Chaldée, ou Babylonie ; la Syrie, en Syrie, Phénicie et Judée, ou Palestine. Ces trois derniers ensemble reprennent aujourd'hui leur ancien nom général de Syrie, ou Sourie. Les trois autres passent communément sous le nom général de Diarbeck, bien que et la Sourie et le Diarbeck ne laissent encore de se subdiviser chacune en trois parties suivant les anciens.

Mais la Sourie retient ses noms anciens, et pour le général et pour les trois parties, au moins entre nous. Le Diarbeck tout au contraire change entièrement ses noms, et pour le général et pour les trois autres parties : l'Yerack [Irak] répondant à la Chaldée, ou Babylonie, le Diarbeck particulier à la Mésopotamie, le Churdistan, etc., à l'Assyrie particulière.

 

Nicolas Sanson en plusieurs cartes, 1683 (2)
Nicolas Sanson, L'Europe [l'Asie, l'Afrique, l'Amérique] en plusieurs cartes, 1683, p. 15 pour la partie "Asie"

 

La dernière partie [Judée], et la plus méridionale de la Sourie, a premièrement reçu le nom de Terre de Canaan, parce que les enfants de Canaan s'en saisirent les premiers et la partagèrent entre eux. Quand Dieu l'eut promis(e) à Abraham, et à sa postérité, elle fut appelée Terre de Promission [promesse] ; mais lors qu'elle fût entre les mains des Hébreux, après leur retour de l'Égypte, et qu'ils l'eurent divisée par tribus, elle prit le nom de Terre des Hébreux ; sous lesquels elle fut gouverné(e) par des Prophètes, par des Juges et enfin par des Roys, sous lesquels elle fut bientôt divisée en deux royaumes, qu'ils appelèrent de Juda et d'Israël.

Sous les Romains, elle n'est plus connue que sous le nom de Judée, ou de Palestine : de Judée parce que la tribu de Juda a toujours été la plus puissante des douze, et le royaume de Juda le plus noble, et s'est conservé plus longtemps que le royaume d'Israël ; de Palestine, parce que les Philistins qui occupaient une partie de la côte maritime de la Judée étaient puissants et fort connus des étrangers. Après la mort de Jésus Christ, toute cette terre fut appelée Terre Sainte.

De ces différents noms, et de leurs différentes divisions, nous en traiterons quelque jour plus particulièrement. Disons à présent un mot de ses principales places [cités ou villes] qui sont Jérusalem, Samarie, Naplouse, Jaffa.

 

 

C - les données administratives de l'empire Ottoman au début du XXe siècle

 

vilayet et sandjak
vilayets et sandjaks ottomans au Proche-Orient

 

 

 

Jordan and Palestine 1914
les divisions administratives de la Palestine et de la "Jordanie" en 1914

 

légende Jordan and Palestine 1914 - 1 (1)

 

 

Jérusalem 1910

 

Données démographiques de la ville de Jérusalem depuis les recensements modernes.
Source : Joseph Millis, Jérusalem, histoire illustrée de la ville sainte, éd. Guy Trédaniel, novembre 2015.

 

Jérusalem Ottoman (archives Empire ottoman)

En 1844, Jérusalem compte 15.510 personnes dont 7.120 juifs, 5.000 musulmans et 3.390 chrétiens.

En 1860, Jérusalem compte 18.000 personnes dont 8.000 juifs, 6.000 musulmans et 4.000 chrétiens.

En 1876, Jérusalem compte 25.030 personnes dont 12.000 juifs, 7.560 musulmans et 5.470 chrétiens.

En 1896, Jérusalem compte 45.420 personnes dont 28.112 juifs, 8.560 musulmans et 8.748 chrétiens.

En 1910, Jérusalem compte 73.700 personnes dont 47.400 juifs, 9.800 musulmans et 16.500 chrétiens.

 

Old-City-Jerusalem-Temple-Mount-post-1910La vieille ville de Jerusalem, le mont du Temple ou esplanade des mosquées (après 1910)

 

Jérusalem Mandataire (Archives britanniques)

En 1922, Jérusalem compte 52.081 personnes dont 33.971 juifs, 13.411 musulmans et 4.699 chrétiens (baisse de la population chrétienne due à la Première Guerre mondiale).

En 1931, Jérusalem compte 90.451 personnes dont 51.222 juifs, 19.894 musulmans et 19.335 chrétiens

En 1948, Jérusalem compte 165.000 personnes dont 100.000 juifs, 40.000 musulmans et 25.000 chrétiens.

 

 

 

6 - le sionisme

 

 

7 - la Première Guerre mondiale

 

 

8 - le Mandat sur la Palestine, 1922-1936

 

 

 

9 - la fin du Mandat britannique, 1936-1948

 

 

Le partage de la Palestine et la Commission Peel, 1937

par Daniel Horowitz

En 1937 la Palestine était occupée par les Britanniques, qui, suite au démantèlement de l'Empire Ottoman avait reçu mandat de la Communauté Internationale d'administrer le pays jusqu'à ce qu'il se dote d'institutions qui le rende capable d’accéder à l'indépendance.

Il y avait en Palestine à cette époque quatre cent mille juifs et un million d'Arabes. Sous la pression d’une flambée de violence entre les deux communautés, les Britanniques formèrent une commission présidée par Lord William Peel, personnalité politique expérimentée, pour la charger d'examiner le conflit et faire des recommandations. Les conclusions de la Commission Peel furent déposées quelques mois plus tard, préconisant le partage de la Palestine en deux États, l’un juif et l’autre arabe. Ci-dessous la synthèse de quelques-unes des idées maîtresses formulées par la Commission Peel en juillet 1937 :

La Communauté Juive de Palestine est une réalité sur le terrain. Cette population a engendré des développements politiques, sociaux et économiques considérables et a permis l'émergence de centres urbains et industriels en Palestine. Les terres cultivées par les juifs étaient essentiellement des dunes ou des marais avant d’être mises en valeur par eux.

Le contraste entre le caractère démocratique et occidental de la Communauté Juive de Palestine comparé à celui de la communauté arabe est frappant. Il ne peut en aucun cas être question de fusion ou d’assimilation entre ces deux cultures. L’écart est énorme de tous points de vue, et continuera à grandir quoi que l'on fasse.

Les systèmes d’éducation juifs et arabes sont très différents. Les juifs ont une Université de grande qualité et les arabes n’en ont pas du tout.

Un conflit incoercible existe entre les deux communautés. Leurs aspirations sont incompatibles. Les arabes rêvent de revivre leur Âge d’Or, et les juifs désirent déployer leur savoir-faire dans le cadre d’une souveraineté nationale.

Le Mandat Britannique consistant à administrer concurremment les deux communautés est devenu impossible. Sa mission ne peut être menée à bonne fin tant que le conflit entre juifs et arabes n’est pas réglé.

Les arabes de Palestine pourraient évoluer vers un gouvernement sur le modèle de l’Iraq ou de la Syrie. Les juifs quant à eux sont capables de se gouverner comme n’importe quelle société européenne avancée. Maintenir sous statut de colonie une société démocratique et avancée telle que la Communauté Juive de Palestine serait irresponsable et malsain.

Le mal est si profond que le seul espoir de pacification entre juifs et arabes repose sur une intervention chirurgicale, c’est-à-dire une partition de la Palestine.

Le problème ne peut être résolu en donnant à la fois aux juifs et aux arabes tout ce qu’ils désirent. Chaque communauté devra se satisfaire d’une partie de la Palestine parce qu'il serait injuste d’exiger que les uns soient soumis aux autres.

Le principe de la partition devra être basé sur la réalité démographique du moment. Dans certains cas, il sera nécessaire de faire des échanges de territoires, et peut-être des échanges de population.

La partition signifie que chaque côté obtiendra ce qu’il considère comme le plus important, de telle sorte que les uns et les autres pourront se développer conformément à leurs aspirations et traditions. Les arabes pourront interagir d'égal à égal avec leurs pairs du Moyen-Orient, et les juifs auront un État qui réalisera les aspirations du sionisme.  

On ne peut qu’être atterré en constatant à quel point les éléments du conflit israélo-palestinien étaient déjà présents en 1937. Le rapport de la Commission Peel démontre en outre que l’avènement de l’État d’Israël est sans rapport avec la Shoah, mais que la Deuxième Guerre Mondiale a au contraire retardé l'avènement de l'État d'Israël, dont les institutions étaient prêtes depuis longtemps. Les années 1940-1945 furent un cataclysme qui a mis l'Histoire entre parenthèses, après quoi elle s'est remise en marche.

Les solutions proposées par la Commission Peel étaient toutes proportions gardées proches de celles auxquelles aspire Israël depuis les origines du projet sioniste. Il est terrible de se dire que sans l’intransigeance arabe non seulement le conflit israélo-palestinien aurait pu s’éteindre en 1937, mais qu'Israéliens et palestiniens vivraient aujourd’hui en bonne entente, et que des millions de juifs dont personne ne voulait en Europe auraient échappé aux nazis.

Le rapport Peel n'a rien perdu de son actualité sur le fond.  Il n'est pas trop tard pour les principaux intéressés de le lire.

Le Monde, 25 octobre 2011

 

Commission Peel carte

 

Peel Commission

 

 

 

 

Le plan de partage de la Palestine par l'ONU, 1947

 

En 1947, la détérioration de la situation conduisit la Grande-Bretagne à abandonner à l’ONU le pouvoir de prendre des décisions concernant le statut du Pays d’Israël.

L’Assemblée générale nomma une commission spéciale qui recueillit des témoignages et décida à l’unanimité qu’il fallait accorder l’indépendance à Israël. La plupart des membres de la commission se prononcèrent en faveur d’un partage du pays en deux États, un juif et un arabe, Jérusalem devant se trouver sous contrôle international.

Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU adopta la résolution de partage de la Palestine par 33 voix contre 13.

 

plan-de-partage 1947

 

 

 

 

 

10 - la première guerre israélo-arabe, 1948-1949

 

 

11 - la guerre de 1956

 

 

12 - la guerre des Six jours, 1967

 

 

13 - la guerre du Kippour, 1973

 

 

 

14 - la guerre du Liban, 1982

 

 

15 - la conférence de Madrid, 1991

 

 

16 - les "accords d'Oslo", 1993-1994-1995

 

La présence israélienne en Cisjordanie s’appuie sur les accords israélo-palestiniens d’Oslo qui ont réparti les prérogatives entre Juifs et Palestiniens, non d’une occupation.

 

 

___________________

 

 

mandat sur Palestine 24 avril 1920

 

 

- Qui sont les Frères Musulmans (islam politique) ?

 

 

 

 

 

 

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