l'anarchisme : repères et images
Félix Valloton (1865-1925), gravure sur bois, 1892
l'anarchisme :
repères et images
une définition
anarchisme : négation du principe d'autorité dans l'organisation sociale et haine de toutes les contraintes qui procèdent des institutions (État, Capital, Religion) – selon Sébastien Faure (1858-1942), Encyclopédie anarchiste
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principaux anarchistes
Pierre-Joseph Proudhon
1809-1865
1840 : Qu'est-ce que la propriété ? ou Recherches sur le principe du droit et du gouvernement (premier mémoire sur la propriété).
Michel Bakounine
1814-1876
Louise Michel
1830-1905
Louise Michel en costume de fédéré, cliché Fontange, 1871, Montreuil - musée de l'Histoire vivante
Louise Michel lors de sa déportation à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, 1873-1880, gravure
Louise Michel à la fin de sa vie
Pierre Kropotkine
1842-1921
Ravachol
1859-1892
Auguste Vaillant
1861-1894
- guillotiné le 4 février 1894 pour avoir jeté une bombe - qui ne tua personne - à la Chambre des députés le 9 décembre 1893.
Geronimo Sante Caserio
1873-1894
- anarchiste italien guillotiné le 16 août 1894 pour avoir assassiné le président de la République Sadi Carnot, le 24 juin 1894 à Lyon, acte destiné à venger Auguste Vaillant. Son exécution eut lieu à 4 h 55 devant la prison Saint-Paul à Lyon.
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anarchistes de la Loire
(Saint-Étienne, Saint-Chamond...)
Ravachol, 1859-1892
Le 6 janvier 1858, naissance de Sébastien Faure à Saint-Étienne.
Figure importante de l'anarchisme français.
Il fut séminariste avant d'être libre-penseur, et socialiste du parti ouvrier avant de devenir anarchiste en 1888. Après l'exécution d'Auguste Vaillant en 1894, il devient le tuteur de sa fille Sidonie. Il est jugé six mois plus tard lors du Procès des trente : ils seront acquîtes. En 1895, il fonde avec Louise Michel : Le Libertaire. Lors de l'affaire Dreyfus, il soutient activement celui-ci. En 1900, il publie le journal Les Plébeiennes. En 1904 il crée, près de Rambouillet, une école libertaire "La Ruche". Elle ne cessa de se développer (jusqu'à la guerre qui la contraindra à fermer en 1917). En 1916, Sébastien Faure lance le périodique Ce Qu'il Faut Dire, qui sera de nombreuses fois censuré. En 1918, il est emprisonné pour avoir organisé un meeting interdit.
En 1928, en désaccord avec "L'Union Anarchiste Communiste Révolutionnaire", il crée "L'Association des Fédérations Anarchistes", mais reviendra à l'Union Anarchiste en 1934.
Outre ses qualités de pédagogue et d'orateur, il est aussi l'auteur de nombreux libres : La douleur universelle (1895), Mon communisme (1921), L'imposture religieuse (1923), Propos subversifs, etc.
Il est également l'initiateur de l'Encyclopédie Anarchiste.
Il meurt à Royan, le 14 juillet 1942.
Le 2 juillet 1910, à Paris, à 4 h 47, Jean Jacques Liabeuf, est guillotiné.
Né le 11 janvier 1886 à Saint-Étienne, ce jeune ouvrier cordonnier au chômage commet quelques larcins qui lui valent une interdiction de séjour dans sa ville natale. Il s'installe à Paris. En juillet 1909, il est arrêté par deux agents de police qui le font condamner le 14 août, à trois mois de prison et à une nouvelle interdiction de séjour, pour "proxénétisme". Condamné injustement, à sa sortie de prison, il décide de se venger de cet affront sur des agents de police. Le 8 janvier 1910, armé d'un pistolet et de deux tranchets de cordonnier, protégé par des brassards hérissés de pointes acérées (de sa fabrication), il tue un des policiers, blesse le second à la gorge et en envoie six autres à l'hôpital avant d'être arrêté.
Le socialiste révolutionnaire et antimilitariste Gustave Hervé, prend sa défense dans le journal La Guerre Sociale, son article "Doit-on le tuer ?" fait scandale et lui vaut d'être condamné le 22 février, dans un procès tumultueux, à 4 ans de prison. Initiée par les anarchistes, l'agitation gagne alors toute la gauche et la condamnation à mort de Liabeuf le 7 mai, est l'objet d'une énorme manifestation.
Son exécution dans la nuit du 1er au 2 juillet se fait dans un climat d'insurrection, un agent est tué et des centaines de manifestants blessés dans les affrontements avec la police. Jusque sous le couperet de la guillotine, Liabeuf n'aura de cesse de crier : "Je ne suis pas un souteneur".