Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Profs d'Histoire lycée Claude Lebois
23 octobre 2007

Qui était Claude Lebois ?

Buste_Claude_Lebois__2_
Claude Lebois (1845-1919), buste datant de 1921
(ce buste trône dans le hall du lycée Claude Lebois à Saint-Chamond)

 

Qui était Claude Lebois ?

1845-1919



Claude Lebois est né à
Chissey-les-Mâcon (Saône-et-Loire) le 6 décembre 1845 sous la monarchie de Juillet (1830-1848).  Pour établir une comparaison chronologique, sa vie fut parallèle à celle de l'écrivain Anatole France (1844-1924). Mais sa destinée fut différente.

Il fut un modèle d'homme savant et intègre et associa son nom à la promotion de l'enseignement technique. Sans cesse attentif à la nouveauté technologique qui marqua son âge adulte, il accompagna ce qu'on désigne sous le nom de "seconde révolution industrielle" et en rendit compte dans ses cours et dans ses livres.

Le père de Claude s'appelait François Lebois ; il était âgé de 34 ans lors de la naissance de son fils et exerçait la profession de meunier. Sa mère s'appelait Pierrette Mansau (?) - source : archives départementales de Saône-et-Loire.

 

acte naissance Claude Lebois
extrait de la transcription de l'acte de naissance de Claude Lebois en 1845

 

Petit enfant sous la IIe République (1848-1851), il a grandi sous le Second Empire (1852-1870). Sa formation date de cette époque. En 1866, il est envoyé à l'École normale d'enseignement spécial de Cluny en Saône-et-Loire - l'enseignement spécial signifiant alors professionnel - qui vient juste d'ouvrir ses portes. On l'appelle aussi "école Victor Duruy" du nom du ministre de l'Instruction publique (1863-1869) désigné par Napoléon III. (...)

 

Cluny_Arts_et_m_tiers__1_
l'École normale d'enseignement spécial de Cluny (ouverte en 1866), devenue École
Nationale
Pratique d´Ouvriers et de Contremaîtres en 1891, puis École Nationale
des Arts et Métiers en 1901. Claude Lebois y séjourna de 1866 à 1868
(ancienne carte postale ayant circulé en 1905)

 

fa_ade__cole_Cluny_1866
le bâtiment principal de l'École normale d'enseignement spécial de Cluny
(communiquée par Chantal Clergue, étudiante en master d'histoire contemporaine, déc. 2008)

 

_cole_normale_de_Montbrison
l'École Normale de Montbrison

 

Claude Lebois avant 1899
Claude Lebois, avant 1899

 

 

 

suite de l'article en préparation



buste_Claude_Lebois___Saint__tienne
le buste de Claude Lebois
dans la cour de l'école professionnelle
à Saint-Étienne dans les années 1932-1935

Michel Renard
professeur d'histoire
au lycée Claude Lebois

 

______________________________________________________


Claude Lebois, photographies

 

Claude_Lebois_vers_1872
Claude Lebois vers 1866/68 (environ 21/23 ans)
à
l'École normale d'enseignement spécial de Cluny

 

Claude_Lebois_l_gion_d_honneur    Claude_Lebois_portrait
officier de la Légion d'honneur en 1898
                                             

Claude_Lebois____droite

 

Claude_Lebois_ao_t_1911
août 1911 : à droite Claude Lebois et assise au centre Lucie Lebois, sa fille ;
assis à gauche, Gabriel Dailloux ; debout, M. Roussin



Claude_Lebois_15_ao_t_1911
15 août 1911 à Vichy devant la Source de l'Hôpital ; de g. à d. : M. Roussin,
professeur à l'École Carnot à Vichy ; Élise Dailloux ;
M. Ardiller, directeur d'École Normale à Orléans ; Lucie Lebois ; Claude Lebois ;
A(?) Debin (?) ; Gabriel Dailloux, père d'Élise


menhir
16 octobre 1912, menhir de Nobles, ou menhir du hameau de Pierre-Levée,
à proximité du château de Nobles dans la commune de La Chapelle-sous-Brancion
en Saône-et-Loire


menhir_de_Nobles__2_
photo récente du menhir de Nobles et du paysage que
Claude Lebois a pu contempler



Claude_Lebois_campagne


Claude_Lebois__g_


Claude_Lebois_buste_dans_hall_d_honneur
buste de Claude Lebois dans le hall d'honneur
de l'école
professionnelle de Saint-Étienne


Nous devons ces photographiques, inédites à ce jour, à l'obligeance et à la gentillesse d'Anne Le Goff, arrière-petite-fille de Claude Lebois et petite-fille de Lucie. Qu'elle en soit vivement remerciée.

Michel Renard
janvier 2009

 

_______________________________________________________



Buste_Claude_Lebois
buste se trouvant désormais dans le hall du
lycée Claude Lebois à Saint-Chamond

 


biographie de Claude Lebois figurant
sur le site du lycée et due

à Louis Challet, ancien professeur d'histoire au lycée Claude Lebois

 

Né à Chissey-les-Mâcon, en 1845, Claude Lebois se destine à la carrière d’enseignant. À 20 ans il est maître d’école élémentaire au collège de Mâcon.

En 1866, il obtient une bourse pour entrer à l’École d’Enseignement Spécial de Cluny, créée l’année précédente ; sans doute, a-t-il le goût des sciences et techniques, alors peu prisées. Sa formation une fois complétée, il est nommé professeur de sciences à l’école normale de Montbrison, de 1868 à 1870 puis à celle de Grenoble de 1871 à 1878. Durant la guerre de 1870, il est mobile dans l’armée de la République.

Il répond, en 1879, à l’appel du maire de Saint-Chamond, Marius Chavanne, qui désire fonder une École Professionnelle Municipale. Avec trois professeurs il ouvre cette école dans les bâtiments de l’ancien collège des Maristes récupéré en 1871 par le maire Deschamps. Claude Lebois, directeur et les professeurs logent dans de petites maisons, à proximité.

L’instituteur, M. Fournier qui l’a connu à cette époque le décrit comme un homme grave et modeste. S. Bertholon, historien de Saint-Chamond, qui n’apprécie guère l’enseignement public, estime qu’il est un homme remarquable. Claude Lebois ne reste que trois ans à Saint-Chamond. Il est nommé directeur, en 1882, de l’École Pratique d’Industrie de Saint-Étienne ; il reste à ce poste jusqu’en 1897. L’établissement qu’il décrit dans l’ouvrage Association pour l’avancement des sciences, (XXVIe session, août 1897, Saint-Étienne) est d’une autre ampleur que celui de Saint Chamond...

En 1898, ses services sont récompensés par la Légion d’Honneur et la nomination au poste d’inspecteur des écoles pratiques de la ville de Paris. En 1904, il est promu Inspecteur Général. Claude Lebois favorise la création des écoles pratiques de Firminy (1901 et 1907), Rive-de-Gier (1902), Vienne, Le Puy... d’une école de rééducation des mutilés.

Après 47 ans de services, il fait valoir ses droits à la retraite, en 1911. Huit ans plus tard, il meurt à Saint-Étienne, où il est inhumé, un homme d’une grande autorité, compétent dévoué, ferme dans ses résolutions, au point de braver, s’il le faut, les décisions d’un ministre. Doué d’une grande culture éclectique dans les domaines scientifiques et techniques, Claude Lebois a rédigé d’abord des ouvrages scolaires : cours d’algèbre élémentaire, de tissage, de mathématiques théoriques et pratiques pour les élèves des écoles normales, d’électricité industrielle...

Il a aussi écrit des ouvrages sur la mécanique de la platine de fusil, sur des l’électricité ; il a rédigé une partie du Catalogue de l’Exposition universelle de 1900. Il a préfacé des ouvrages de technologie électrique, de mécanique et sur le travail des métaux ferreux.

Louis Challet

Louis Challet 25 oct 1987 chez Pivot
Louis Challet, le 25 octobre 1987

 


_______________________________________________________


Claude_Lebois_l_gion_d_honneur


 

 

notice biographique sur Claude Lebois (1904)


M. LEBOIS

Au moment où M. Lebois quitte la direction de l'École de Saint-Étienne pour se consacrer exclusivement à ses importantes fonctions d'inspecteur général de l'enseignement professionnel, nous avons pensé que les camarades seraient heureux de revoir avec nous les diverses étapes de la carrière admirable qu'il a parcourue. La vie de M. Lebois offre, par sa simplicité même, l'exemple le plus clair et le plus fécond de ce que peut une activité continue, persévérantre, inlassable, mise au service d'une idée.

Origiaire, croyons-nous, du département de la Saône-et-Loire, M. Lebois a été un des premiers élèves de cette école de Cluny qui, dans sa courte existence, a su donner à l'Université nombre de maîtres d'allure indépendante, d'esprit personnel et animés surtout d'idées démocratiques. M. Lebois en était vers 1868 l'un des élèves les plus remarquables et les plus laborieux. La guerre de 1870 le trouve professeur à l'École Normale de Montbrison : il s'engage et fait son devoir de patriote comme il a toujours fait toutes choses : avec simplicité mais jusqu'au bout.

La guerre finie, il reprend son poste : en 1874 il est nommé à l'École Normale de Grenoble où il reste jusqu'en 1879. C'est, pour ainsi dire, sa période de recueillement et d'initiation : durant ces neuf années il acquiert cette expérience professionnelle dont nous avons tous apprécié la délicatesse et l'étendue ; il enrichit et complète ses connaissances personnelles en préparant l'agrégation des sciences physiques ; enfin, il mûrit en lui-même l'idée de l'enseignement dont il va être en France l'un des plus ardents promoteurs.

Comme tous les hommes de sa génération, M. Lebois a vécu sous l'impression de nos désastres de 1870 ; mais où d'autres ne voyaient que prétexte à déclamations ou à un pessimisme plus ou moins agrémenté de littérature, son esprit pratique saisissait et développait de plus en plus cette idée : qu'il ne fallait pas seulement renouveler notre organisation militaire mais aussi notre organisation industrielle ; que désormais la victoire n'était pas réservée aux meilleurs soldats mais aussi au peuple qui fournirait les industriels et les contre-maîtres les plus capables et les ouvriers les plus diligents et les plus consciencieux. Et lorsque le moment favorable lui est venu, c'est avec la belle audace de novateurs qu'il se mit à la besogne.

En 1879, un arrêté ministériel le nomme directeur de l'École primaire supérieure de Saint-Chamond. M. Lebois commence aussitôt ses démarches ; avant que l'École ne s'ouvre elle est débaptisée et s'appelera désormais : École professionnelle. Naturellement il ne pouvait s'agir pour M. Lebois d'un simple changement de titre ; c'est une organisation nouvelle qu'il veut créer et cette première tentative a un plein succès ; l'École ouverte avec 18 élèves en compte à son départ 80.

suite à venir

Diapositive1
dans le jardin public, à l'arrière de l'Hôtel de ville, à Saint-Chamond, il y avait l'inscription :
"École Pratique d'Industrie"
(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

ancienne inscription école Claude Lebois
une trace de l'ancienne École Pratique d'Industrie : la première inscription a été remplacée
par une seconde, après 1930, quand l'établissement prit le nom officiel de "Collège Claude Lebois"
(photo prise le 24 décembre 2014)

 

En 2014, on peut toujours lire l'inscription "École Claude Lebois" sur le fronton de l'aile Est (à droite quand on vient du Jardin des Plantes) de la galerie que forme la cour intérieure de la mairie.

 

 ______________________________________________________



une lettre d'anciens élèves adressée à Claude Lebois, 1869


lettre_1869_p1

lettre_p2

lettre_p3

lettre_p4

 

Cher professeur

Un devoir que nous considérons toujours comme sacré parce qu'il a son fondement et sa raison d'être dans nos coeurs nous oblige aujourd'hui à vous exprimer les sentiments d'amour et de reconnaissance dont nous sommes tous animés. Depuis longtemps nous attendions ce moment, ce jour heureux, mille fois heureux puisqu'il nous fournit l'occasion de nous réunir autour de vous, pour vous dire combien nous vous aimons, combien nous sommes sensibles à toutes vos bontés, et pour vous remercier des peines que vous prenez pour nous faire suivre le cours rapide des progrès de notre siècle.

Ces progrès sont surtout notables dans les sciences physiques et naturelles. La raison en est bien simple : on en a reconnu la grande utilité et tous les agréments. Oui, je le répète : la physique, la chimie et l'histoire naturelle sont autant de sciences pleines d'attraits. Or cette branche d'enseignement devenue si nécessaire, est la partie dont, aimable Professeur, vous êtes chargé à l'École normale.

La bienveillance et le charme surtout avec lequel vous savez nous donner ces leçons de sciences font que c'est toujours avec bonheur que nous voyons arriver les moments pendants lesquels vous êtes chargé de nous instruire.

"Efforçons-nous donc chers condisciples de continuer à mériter tous les soins d'un Professeur animé du feu de la science, de l'amour du devoir qui domine en lui et qu'il nous communique à tous en nous remplissant d'une grande ardeur de nous rendre utile à la société, et d'un zèle ardent pour accomplir notre vocation. Promettons lui, si quelquefois nous avons eu la faiblesse de le rendre mécontent de nous, de mieux faire à l'avenir, et de le rendre content".

Cher Professeur vous ne vous contentez pas seulement de nous donner le pain de l'instruction, vous faites bien plus que tout cela ; vous vous sacrifiez tout entier pour nous ; vous employez tous les moyens que votre tendre cœur vous suggère pour nous faire passer agréablement et avec fruit notre séjour à l'École normale.

Mais hélas nous ces jouissances doivent un jour s'évanouir. Ce jour est bien près pour nous, élèves de 3ème année, qui en ce jour de bonheur éprouvons cependant beaucoup d'affliction à la seule pensée que nous serons bientôt obligés de quitter, pour peut-être ne plus le revoir, un maître si bon, si tendre, si sympathique et surtout si affectueux pour ses élèves. C'est bien de dire cela mais telle est notre destinée, car nous devons marcher où Dieu nous appelle. Mais lorsque nous quitterons le toit qui nous abrite, soyez persuadé que nous emporterons avec nous le  souvenir de tant de bonté pour nous et de votre tendre sollicitude ; qu'en quelque lieu que vous soyez, nous nous rappellerons toujours cet heureux temps passé auprès d'un si bon maître ; soyez persuadé que si nous ne pouvons vous voir en personne, vous vivrez du moins dans nos cœurs ; et que votre mémoire y sera éternellement chérie et vénérée.

Maintenant, cher Professeur, nous voudrions pouvoir vous récompenser de tous vos bienfaits. Nous ne sommes pas contents de ne pouvoir le faire. Car que pouvons-nous vous offrir ? Les biens de la terre ? mais ils ne sont pas à notre disposition. Nos cœurs seuls nous appartiennent, et déjà vous les possédez. Dans notre impuissance nous aurons recours à Celui qui peut tout, et nous espérons qu'il pourvoira à notre insuffisance : lui seul est capable de vous récompenser comme vous le méritez.

Nous le supplions donc de vous rendre au centuple ce que nous vous devons : le Souverain Appréciateur ne saurait rester insensible à nos prières. Oui il vous comblera de ses bienfaits, mais encore il prendra soin d'une existence qui nous est si chère et si nécessaire.

Cependant nous pouvons former des vœux : nous vous souhaitons donc collectivement une bonne année, un bonheur et une prospérité qui soient la récompense de votre grand dévouement, une santé inaltérable ; enfin, de tous les vœux, le plus cher que nous puissions former aujourd'hui est celui de voir, lorsqu'enfin sera arrivée l'heure qui sépare les amis, qui arrache un père à la tendresse de ses enfants, votre front ceint du diadème de l'immortalité bienheureuse.

Tel est cher Professeur le faible hommage de ceux qui aimeront toujours à ses dire vos respectueux et obéissants élèves.

suivent trente-trois signatures dont celle de J. Meygret qui semble être l'auteur de ce texte

 


_______________________________________________________

get_attachment_10

 






préface de Claude Lebois au manuel de Mécanique

de J. Roumajon (éd. Delagrave, 1914)

Les résultats obtenus dans l'enseignement technique depuis sa fondation, le nombre toujours croissant des demandes de création d'écoles pratiques faites par les municipalités, les situations rémunératrices offertes aux élèves sortants, malgré leur jeune âge, montrent bien que cet enseignement répond à des nécessités de la vie moderne.
Ces succès sont dus, en grande partie, aux efforts persévérants, au savoir et au dévouement des maîtres qui, persuadés de l'utilité de leur tâche, ont apporté dans son accomplissement la meilleure des bonnes volontés.
Provenant d'origines très différentes : sections normales, enseignement primaire, secondaire ou supérieur, ils ont su se plier aux exigences d'un enseignement nouveau et appliquer dans leurs leçons des méthodes nouvelles dont l'excellence est prouvée par les résultats obtenus.
Les élèves des écoles pratiques sont souvent moins privilégiés que leurs camarades des écoles primaires supérieures, des lycées ou des collèges. Ils doivent, en trois ou quatre années, acquérir tous les éléments nécessaires à leur instruction générale et à leur éducation professionnelle. Le nombre des heures d'études est très réduit. Après avoir passé la majeure partie de sa journée à l'atelier, l'enfant est peu disposé à travailler encore chez lui, où parfois il ne trouve d'ailleurs pas le calme et le confort indispensables à tout effort de l'esprit. Les leçons d'enseignement général doivent donc être réduites à leur strict minimum.
Nous sommes cependant loin de penser que l'instruction générale doive être négligée ; mais, dans nos écoles, cette instruction n'apparaît pas comme une fin : elle est subordonnée au but même de notre enseignement et doit tendre uniquement à faciliter, en l'éclairant, l'apprentissage de la profession.
Nous parviendrons ainsi à faire de nos élèves, non seulement des ouvriers sachant leur métier, capables de bien comprendre les divers travaux qui leur sont confiés, d'utiliser avec intelligence et dans les meilleures conditions les machines mises à leur disposition, mais encore des ouvriers conscients de leurs devoirs et de leurs droits.
En particulier, l'enseignement de la Mécanique offre de sérieuses difficultés dans nos écoles, et il est à craindre que nos élèves, attirés d'abord par cet enseignement, qui paraît devoir leur donner l'explication de tout ce qui se passe sous leurs yeux à l'atelier, ne soient rebutés, dès les premières leçons, par des raisonnements théoriques qu'ils ne peuvent généralement pas s'assimiler.
Il est donc nécessaire de supprimer les démonstrations qui pourraient offrir quelque difficulté. Une vérification expérimentale, faite sous les yeux de l'élève, frappe, d'ailleurs, davantage son imagination et grave plus profondément dans son esprit les principes qu'il doit connaître.
Les démonstrations, jugées indispensables par le professeur, doivent être faites sur des exemples numériques simples, avant d'être généralisées par l'emploi des notations algébriques. De nombreuses applications, portant sur les machines de l'atelier ou sur des faits que les élèves ont pu observer, préciseront les formules trouvées et leur feront comprendre, mieux que toute explication, si claire qu'elle soit, l'importance relative des diverses grandeurs figurant dans ces formules qui sont l'expression des lois de la Mécanique.
De plus, l'emploi des méthodes graphiques facilitera beaucoup la tâche du professeur. Ces méthodes lui permettront, en effet, de traiter un certain nombre de questions dont la solution mathématique est au-dessus du niveau de nos élèves ; elles obligeront aussi ces derniers à dessiner exactement, à raisonner le dessin qu'ils ont à faire et à mieux se rendre compte des rapports qui existent entre les données et les résultats.
C'est dans cet esprit que M. Roumajon a rédigé, avec compétence, clarté et précision, l'ouvrage de Mécanique qu'il présent aujourd'hui aux professeurs des écoles pratiques et des écoles nationales professionnelles. Son expérience de l'enseignement, acquise dans ces écoles où il a exercé, lui a permis de se rendre compte de ce qu'on peut y enseigner et de la façon dont on doit le présenter aux élèves.
Nous croyons donc que son ouvrage sera favorablement accueilli par ses anciens collègues et qu'il fera bonne figure dans la collection, déjà importante, des manuels composés pour nos écoles techniques du premier degré.

Claude Lebois
inspecteur général de l'enseignement technique
directeur de l'École normale d'Enseignement technique

 

get_attachment_10

get_attachment_9

_______________________________________________________

 

quelques ouvrages de Claude Lebois

 

couv_appareils_d_monstration
Enseignement expérimental de l'électricité industrielle :
appareils de démonstration



couv_cours__lemntaire__lectricit_
Cours élementaire d'électricité industrielle

 

_______________________________________________________


le manuel d'électricité industrielle,

de Claude Lebois, édité en 1902-1919


Cl_Lebois__lectricit___1_


Cl_Lebois__lectricit___2_


Cl_Lebois__lectricit___3_


Cl_Lebois__lectricit___4_


Cl_Lebois__lectricit___5_


une page du livre :


Cl_Lebois__lectricit___6_



Claude Lebois, observateur

et témoin de la deuxième révolution industrielle :

Depuis une vingtaine d'années, le développement des industries électriques tient du prodige. Un nombre considérable de puissantes usines électriques se sont créées ou se créent sur des chutes d'eau naturelles ou artificielles, dans les vallées profondes des Alpes notamment ou sur quelques grands et rapides cours d'eau.

L'électricité qu'elles produisent par torrents est tantôt utilisée sur place à la fabrication du carbure de calcium, de l'aluminium, du magnésium, du zinc, des ferro-alliages, comme le ferro-silicium, le ferro-chrome, le ferro-tungstène, employés en métallurgie pour donner aux aciers des qualités spéciales de résistance, du chlore, des chlorates, des produits azotés divers, par exemple la cyanamide, l'acide nitrique synthétiques, etc.-; tantôt, et suivant le cas, elle est transportée au loin pour servir à l'éclairage, à la traction et à la commande de nombreux moteurs de toutes puissances, depuis les moteurs de 1/4 de cheval et d'autres minuscules de 1/8 et de 1/10, qu'on trouve au domicile même de l'ouvrier, jusqu'à ceux de 1000 chevaux et plus actionnant les machines de quantités d'ateliers, de fabriques ou d'usines.

La plupart des machines motrices, d'abord installées dans ces ateliers ou usines, sont déjà remplacées, et très avantageusement, sous tous les rapports, par des moteurs électriques peu encombrants, plus propres, d'un entretien et d'une manoeuvre si faciles. Dans les vallées des Alpes, ces machines avec leurs chaudières et soutes à charbon ne sont même plus déjà qu'à l'état de souvenir.

Pendant la guerre, sous l'empire des nécessités du moment et en raison de la grande pénurie de charbon due à la perte momentanée de nos houillères du Nord, aux difficultés de nous procurer chez nos alliés, le développement de nos industries électriques a été marqué par une nouvelle et extraordinaire impulsion, particulièrement en ce qui concerne l'électrométallurgie et l'électrochimie, si bien que la houille blanche, venant grandement en aide à la houille noire, a apporté à la défense nationale un concours des plus précieux, en prenant une part importante à la fabrication du matériel de guerre et en fournissant en abondance les explosifs et les produits chimiques divers qu'elle réclamait.

Sans rien dire de quelques grandes installations créées depuis déjà un certain nombre d'années, tant en France qu'à l'étranger, comme celle du Niagara (120 000 chevaux), de Brillanne sur la Durance et de Jonage sur le Rhône, de chacune 20 à 25 000 HP, de Paderno-Milan sur l'Adda (15 000 HP), de Lucerne sur l'Aa (12 000 HP)... sans rien dire non plus de quelques gigantesques projets à l'étude comme celui du Rhône à Bellegarde qui prévoit une puissance formidable de 250 000 HP, nous nous bornerons aux quelques renseignements suivants, extraits de documents qui nous ont été obligeamment fournis par le président de la Chambre de commerce de Grenoble, et qui ont trait aux nombreuses et importantes usines électriques existant dans la région qui nous intéresse le plus, celle des Alpes, où les chutes alimentées par les glaciers, les lacs des montagnes et l'eau qui y tombe en abondance sont si fortes : celles de 500 à 600 mètres y sont communes et on en trouve de 1 000 mètres et plus.

En 1902, 200 000 chevaux étaient captés et utilisés, soit sur place pour l'électrométallurgie et l'électrochimie, soit transportés au loin pour l'éclairage et la force motrice. Aujourd'hui on trouve, tant dans la région des Alpes du nord que dans celle du sud, une puissance hydraulique aménagée de 732 000 chevaux dont 306 000 transportés au loin, jusque dans la région de la Loire, servent à l'éclairage, à la traction et à la force motrice ; 405 000 sont utilisés sur place à la métallurgie et à la fabrication de produits chimiques divers, et 21 000 sont également utilisés sur place pour les industries du papier et du bois.

Comme groupes importants d'usines, on peut citer celui de l'Arve moyen autour du Fayret Saint-Gervais, d'une puissance de 60 000 HP ; un autre de 120 000 HP, sur l'Arc moyen, comprenant principalement les usines de Saint-Jean-de-Maurienne (23 000 HP), de Calypso et de la Saussaz (ensemble, 34 000 HP), de Prémont et La Praz ; un 3e groupe, d'égale importance, sur la Romanche, entre Livet et Séchilienne ; enfin, un 4e groupe dans la vallée de la Durance, où l'on trouve les deux plus fortes centrales : l'une à l'Argentière, de 40 000 HP, servant à la fabrication de l'aluminium, et l'autre, à Ventavon, de 30 000 chevaux, qu'on dirige sur Marseille par un fil de 150 km.

usine_Ventavon__1_
usine électrique de Ventavon (Alpes-de-Haute-Provence, anc. Hautes-Alpes)

Les principales sociétés distribuant force et lumière sont :

1) la Société générale force et lumière, qui dispose de 60 000 HP, dont 26 000 provenant de ses centrales du Drac et de la Romanche, et les 34 000 autres de diverses usines de la Savoie et de Bellegarde ; elle dessert un grand nombre de communes de l'Isère, de la Haute-Savoie, de la Loire, de l'Ain et du Rhône ;

usine_hydro__lectrique_Drac
usine hydro-électrique dans les gorges du Drac, ligne de la Mure ;
environs de La Motte-les-Bains (Isère) ; Société Force et lumière à Avignonnet (Isère)

2) la Société hydro-électrique de Fures et Morgue et de Vizille : 14 000 HP fournis par ses usines de Jouchy, de Champ et de Beaumont. Elle étend surtout son action sur les régions de Voiron et de Rives ;

3) la Société du Haut-Grésivaudan, 15 000 HP provenant principalement de l'usine de Bens. Son réseau recouvre les arrondissements de Chambéry et d'Albertville, et un certain nombre de communes de l'Isère ;

usine__lectrique_Haut_Gr_sivaudan
usine électrique de la Société du Haut-Grésivaudan

4) la Société de Forces motrices et d'éclairage de la ville de Grenoble, qui dispose de 7-000 HP installés aux usines de Pont-Haut.

usine__lectrique_de_Pont_Haut
usine électrique de Pont-Haut, environs de La Mure (Isère)

Ces sociétés, dont les réseaux se touchent et se croisent, s'entr'aident de façon à parer à tout arrêt accidentel.

Citons encore la Société du littoral méditerranéen (100 000 HP), la plus importante de toutes, dont les réseaux s'étendent sur 8 départements, depuis la frontière italienne jusqu'aux Cévennes.

Le prix de revient du cheval-heure transporté oscille autour de 6 centimes pour les petites installations, de 4, 5 pour les moyennes et de 3 pour les grosses.

Malgré cette grande et rapide extension des industries électriques, il reste cependant encore beaucoup à faire, car une partie relativement faible de l'énergie nécessaire à l'activité industrielle est fournie par l'intermédiaire de l'électricité. M. Audebrand [Éric Gérard, Leçons sur l'électricité] estime, en effet, à 8 000 000 les puissances hydrauliques disponibles en France où la puissance des machines à vapeur, locomotives comprises, atteint 7 000 000 de chevaux.

Il résulte d'études faites ultérieurement par MM. de la Brosse, ingénieur en chef des forces hydrauliques de France, et Barbillon, directeur de l'Institut électrotechnique de Grenoble, qu'on peut estimer à 7 000 000 de chevaux ces puissances hydrauliques, dont la moitié sur la région des Alpes, et qu'il est pratiquement possible d'installer en Dauphiné encore 2 millions de chevaux diversement utilisables.

Les transports par l'électricité se multiplient si rapidement qu'il viendra un moment où chaque pays civilisé, possédant des forces naturelles suffisantes, sera recouvert d'un immense réseau d'énergie électrique portant partout, même dans les moindres localités, lumière, chaleur et mouvement. Les chemins de fer fonctionneront par l'électricité, les bateaux sur les rivières et les canaux seront actionnés par le même agent, et peut-être arrivera-t-on - car aucune difficulté n'arrête nos ingénieurs - à établir des lignes au-dessus des principales routes afin que les automobiles, par un dispositif à trouver, puissent y cueillir le courant nécessaire à leur marche.

Claude Lebois, tome 1 de L'électricité industrielle, 1919, p. 462-465
les illustrations ne figurent pas le livre mais sont ajoutées par moi (MR)

 

usine_Ventavon__2_
usine de Ventavon (Alpes-de-Haute-provence)


 original du texte ci-dessus, photographié dans le livre

Cl_Lebois__lectricit___7_


Cl_Lebois__lectricit___8_


usine__lectrique_Jonage__1_
l'usine électrique de Jonage avant 1914

Cl_Lebois__lectricit___9_


Cl_Lebois__lectricit___10_


Cl_Lebois__lectricit___11_



usine__lectrique_Jonage__3_
l'usine électrique de Jonage avant 1914

_______________________________________________________



1898 : souvenir de la Légion d'honneur

souvenir_l_gion_d_honneur


menu_banquet_1898__2_
11 juin 1898 : menu du banquet offert par le
Grand Cercle à ses sociétaires promus dans la Légion d'honneur

 

- retour à l'accueil

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Claude Lebois est mon arrière grand père et ma mère nous a laissé des textes sur lui (discours, photos, etc livres...) Elle aurait été contente de savoir qu'on parle de lui car il représentait beaucoup pour elle , sa soeur et son frère... vous pouvez me joindre si vous voulez savoir ce que nous avons encore...Et pour ma généalogie je suis preneuse d'autres renseignements...
C
Bonjour,<br /> Etudiante en master histoire contemporaine, je fais actuellement une recherche sur l'école normale de Cluny. Je dois également réaliser une partie de l'exposition consacrée à l'histoire de cette école, à l'occasion en 2010 du 1100è anniversaire de la fondation de l'abbaye de Cluny. Il s'agit de présenter quelques figures importantes de personnages ayant fait l'école normale et je songe à présenter entre autres, C Lebois. Puis je à cette occasion me référer à votre présentation pour rédiger ma notice biographique ? <br /> Je vous rajoute quelques renseignements : Fils d'un meunier de Chissey les Mâcon, petit village à côté de Cluny, C Lebois était "maître élémentaire" avant d'entrer à Cluny et il a bien été élève de 1866 à 1868 inclus. Il en est sorti breveté en 1868. Ce qui prouve que l'école normale a bien favorisé une certaine promotion sociale sous le second empire...<br /> Bien cordialement,<br /> C Clergue
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
35 abonnés
Publicité