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Louise Labé (1524-1566)
poétesse lyonnaise de la Renaissance
Louise Labé (1524-1566) une des premières femmes qui se soit affirmée comme poète et écrivain. Surnommée La Belle Cordière, elle est née à Lyon dans un milieu de riches cordiers (fabrication du fil, de ficelles, de cordes). Exceptionnellement pour une "femme du peuple", elle reçoit une éducation universitaire. Louise apprend le latin, l'italien, quelques rudiments de grec, la musique (on l'appelait "La dame au luth"), mais aussi tous les arts des armes traditionnellement réservé aux hommes. Au mépris des condamnations religieuses de l'époque, elle s'habille en homme pour monter à cheval tel un écuyer et "Le capitaine LOY " (comme on l'appelait aussi) s'illustre aux jeux martiaux de la joute. En 1555 par privilège accordé par le Roy, Louise est la seule lyonnaise de son temps à être publiée de son vivant. Le recueil contient un texte en prose : "le Débat de folie et d'amour", trois élégies, vingt-quatre sonnets. Immense et immédiat succès de ce petit livre qui fut réédité trois fois au cours de l'année 1556. Nous ne savons presque rien sur les dix dernières années de sa vie. En 1566, Louise Labé part discrètement.
(source : un document des "Amis du Club des poètes")
- la vie de Louise Labé (dossier détaillé - académie de Lyon)
- la vie et l'oeuvre de Louise Labé (anthologie francophone)
- Les sonnets de Louise Labé : dossier réalisé par des professeurs en stage (académie de Lyon)
- liste des sonnets de Louise Labé (site poesie.webnet.fr)
- les oeuvres poétiques de Louise Labé (Aurore Rubio, étudiante)
- Lyon au XVIe siècle (site Renaissance-France)
- Louise Labé a-t-elle vraiment existé ? S'agit-il d'une supercherie littéraire ? Débat autour du livre de Mireille Huchon : Louise Labé : une créature de papier.
Louise Labé, Oeuvres complètes
(Garnier-Flammarion, 2004)
Oeuvres poétiques,
précédé de "Rymes" de Pernette du Guillet
(Gallimard,1983)
François 1er (1515-1547)
dans la culture de la Renaissance
■ Les femmes, enfermées à la maison, étaient entr'aperçues seulement comme impératrices, prêtresses ou prostituées, ou comme objets des sentiments d'un poète. Il n'y avait de ce côté-là aucune voix utile ou rassurante à écouter. Tout au plus une meilleures connaissance de la société grecque ou romaine confirmait-elle la tendance à limiter, au-dessus de la classe des boutiquiers, le rôle des femmes à celui de maîtresse de maison et de mère de famille. En revanche, ayant désormais accès à la culture humaniste grâce aux livres imprimés, les filles et les femmes des familles qui l'acceptaient pouvaient en savoir autant que la plupart des hommes. À la fin du XVe siècle, les talents de latiniste et d'helléniste de la Vénitienne Cassandra Fedele et ses dons d'orateur manifestés à Venise et à l'université de Padoue lui valurent, toute jeune encore, une grande renommée. Angelo Poliziano, ami de Laurent de Médicis et précepteur de ses fils, avec Ficin et Pic de la Mirandole, l'un des tout premiers lettrés florentins, lui écrivait en 1491 son admiration pour Pic : "Jamais il n'y eut mortel plus brillant que lui, ni, à mon jugement, plus versé dans toutes les branches de la connaissance. Or écoutez bien Cassandra, je vous range immédiatement après lui, et peut-être même à ses côtés". Elle fut invitée par la reine Isabelle à la cour d'Aragon, mais le Sénat lui refusa l'autorisation de quitter la ville sur laquelle rejaillissait sa réputation. Par la suite, bien que parfois elles fussent regardées par les hommes comme des phénomènes de foire, l'humanisme put se vanter d'avoir formé des femmes de haute culture, telle cette tragique victime de l'intrigue royale, lady Jane Grey, brièvement reine d'Angleterre avant son exécution en 1554, et sa contemporaine, la poétesse française Louise Labé.
John Hale, La civilisation de l'Europe à la Renaissance, (1993) Perrin- Tempus, 2003, p. 212-213.
une femme de la Renaissance :
Diane de Poitiers (1499-1566),
favorite du roi Henri II (1547-1559)
■ L'imprimerie incitait aussi davantage d'hommes et de femmes à écrire, et à bien écrire : le recul de l'illetrisme était un bonus pour la littérature. Le livre imprimé donnait un coup de fouet à l'imagination de l'écrivain, qui prenait conscience de la contribution des autres au genre qui l'attirait. Pétrarque, Chaucer et François Villon restaient des exemples pour les auteurs italiens, anglais et français, Virgile, Tacite et Cicéron des modèles universels. Mais le désir de trouver un ton personnel et de le faire entendre était une motivation de plus en plus forte. Dans le caquetage du poulailler littéraire, les voix nouvelles se multiplient : la promesse d'un public élargi incitait les écrivains secrets à sortir de l'ombre. La poétesse lyonnaise Louise Labé, dans son introduction à ses Oeuvres, en 1555, exhortait les femmes à marquer leur siècle en écrivant. Ainsi, disait-elle, elles ne se perdront pas dans la procession anonyme des maîtresses de maison et des porteuses de bijoux, mais laisseront une trace personnelle : "L'honneur que nous vaudra cette renommée nous appartiendra entièrement, et ne pourra nous être enlevé par l'habileté du voleur... ou par le passage du temps".
John Hale, La civilisation de l'Europe à la Renaissance, (1993)
Perrin- Tempus, 2003, p. 283-284.
Costume de jeune fille. XVIe siècle. La Damoyselle.
[Illustration du Recueil de la diversité des habits qui sont de
présent usage tant es pays d'Europe, Asie, Afrique et isles
sauvages...] François
Deserps, aut. du texte, Paris, R. Breton, 1567 (source)
film américain de David Miller,
1956