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Profs d'Histoire lycée Claude Lebois

4 décembre 2007

Ravachol, militant anarchiste né à Saint-Chamond

Diapositive1



Ravachol, militant anarchiste

1859-1892

 

ravachol

 

histoire de Ravachol

bombabulot
résultats de la bombe lancée par Ravachol,
le 27 mars 1892, à Paris, 39 rue de Clichy, au domicile
du substitut du procureur Bulot

 

Explosion_restaurant_Very
explosion du restaurant Véry,
boulevard Magenta à Paris, le 25 avril 1892

"Vers 1892 la «terreur verte» s’empare de Paris. Verte est la couleur de la poudre utilisée dans la plupart des engins déposés par les anarchistes (Ravachol, Henry, Vaillant) qui utilisent aussi la «dynamite». Une nouvelle tâche est confiée au laboratoire avec la création, le 1er avril 1893, d’un service des explosifs chargé de neutraliser et de détruire les engins dangereux (en particulier les obus de la guerre de 1870 retrouvés au cours des terrassements).

Une permanence est organisée de jour comme de nuit pour effectuer les enquêtes après attentats par explosifs ou explosions accidentelles.Les quatre premiers démineurs s’illustrent en transportant sans accident les nombreux engins jusqu’aux quatre bastions situés sur les fossés de fortification qui entourent la capitale."

source : site de la Préfecture de Police de Paris (laboratoire)

Ravachol_1
image de l'arrestation de Ravachol



V_Ravachol

 

Arrest_of_Ravachol__couleurs_
image de l'arrestation de Ravachol

 

ravachol01
6 mai 1892

 

issue3_bertillon11_r

 

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liens

- biographie de Ravachol, par Marc Nadaux, professeur d'histoire, sur le site anovi

- histoire de Ravachol, avec de nombreuses illustrations, sur le site forez-info.com

- histoire de Ravachol, reprise du livre de Jean Maitron, Ravachol et les anarchistes, sur le site politique rebellyon.info

- relation des activités de Ravachol, de ses derniers attentats et de son arrestation, d'après le livre de Jean Maitron, sur le site geneahist-goupil.over-blog.com

 

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ravacholcolor
gravure de Ravachol devant la guillotine
par Charles Maurin, colorée par Eric Beaunie

 

déclaration de Ravachol à son procès, 21 juin 1892

 

Selon le journal Le Père Peinard, du 2-10 juillet 1892, Ravachol n'a pu prononcer ce discours, les juges lui ayant rapidement interdit de continuer à parler.

Si je prends la parole, ce n’est pas pour me défendre des actes dont on m’accuse, car seule la société, qui par son organisation met les hommes en lutte continuelle les uns contre les autres, est responsable.

En effet, ne voit-on pas aujourd’hui dans toutes les classes et dans toutes les fonctions des personnes qui désirent, je ne dirai pas la mort, parce que cela sonne mal à l’oreille, mais le malheur de leurs semblables, si cela peut leur procurer des avantages. Exemple : un patron ne fait-il pas des vœux pour voir un concurrent disparaître ; tous les commerçants en général ne voudraient-ils pas, et cela réciproquement, être seuls à jouir des avantages que peut rapporter ce genre d’occupations ? L’ouvrier sans emploi ne souhaite-t-il pas, pour obtenir du travail, que pour un motif quelconque celui qui est occupé soit rejeté de l’atelier ? Eh bien, dans une société où de pareils faits se produisent on n’a pas à être surpris des actes dans le genre de ceux qu’on me reproche, qui ne sont que la conséquence logique de la lutte pour l’existence que se font les hommes qui, pour vivre, sont obligés d’employer toute espèce de moyen.

Et, puisque chacun est pour soi, celui qui est dans la nécessité n’en est-il pas réduit à penser :

«Eh bien, puisqu’il en est ainsi, je n’ai pas à hésiter, lorsque j’ai faim, à employer les moyens qui sont à ma disposition, au risque de faire des victimes ! Les patrons, lorsqu’ils renvoient des ouvriers, s’inquiètent-ils s’ils vont mourir de faim ? Tous ceux qui ont du superflu s’occupent-ils s’il y a des gens qui manquent des choses nécessaires ?»

Il y en a bien quelques-uns qui donnent des secours, mais ils sont impuissants à soulager tous ceux qui sont dans la nécessité et qui mourront prématurément par suite des privations de toutes sortes, ou volontairement par les suicides de tous genres pour mettre fin à une existence misérable et ne pas avoir à supporter les rigueurs de la faim, les hontes et les humiliations sans nombre, et sans espoir de les voir finir. Ainsi ils ont la famille Hayem et le femme Souhain qui a donné la mort à ses enfants pour ne pas les voir plus longtemps souffrir, et toutes les femmes qui, dans la crainte de ne pas pouvoir nourrir un enfant, n’hésitent pas à compromettre leur santé et leur vie en détruisant dans leur sein le fruit de leurs amours. Et toutes ces choses se passent au milieu de l’abondance de toutes espèces de produits ! On comprendrait que cela ait lieu dans un pays où les produits sont rares, où il y a la famine.

Mais en France, où règne l’abondance, où les boucheries sont bondées de viande, les boulangeries de pain, où les vêtements, la chaussure sont entassés dans les magasins, où il y a des logements inoccupés !

Comment admettre que tout est bien dans la société, quand le contraire se voit d’une façon aussi claire ?

Il y a bien des gens qui plaindront toutes ces victimes, mais qui vous diront qu’ils n’y peuvent rien.

Que chacun se débrouille comme il peut !

Que peut-il faire celui qui manque du nécessaire en travaillant, s’il vient à chômer ? Il n’a qu’à se laisser mourir de faim. Alors on jettera quelques paroles de pitié sur son cadavre.

C’est ce que j’ai voulu laisser à d’autres. J’ai préféré me faire contrebandier, faux monnayeur, voleur, meurtrier et assassin. J’aurais pu mendier : c’est dégradant et lâche et c’est même puni par vos lois qui font un délit de la misère. Si tous les nécessiteux, au lieu d’attendre, prenaient où il y a et par n’importe quel moyen, les satisfaits comprendraient peut-être plus vite qu’il y a danger à vouloir consacrer l’état social actuel, où l’inquiétude est permanente et la vie menacée à chaque instant.

On finira sans doute plus vite par comprendre que les anarchistes ont raison lorsqu’ils disent que pour avoir la tranquillité morale et physique, il faut détruire les causes qui engendrent les crimes et les criminels : ce n’est pas en supprimant celui qui, plutôt que de mourir d’une mort lente par suite des privations qu’il a eues et aurait à supporter, sans espoir de les voir finir, préfère, s’il a un peu d’énergie, prendre violemment ce qui peut lui assurer le bien-être, même au risque de sa mort qui ne peut être qu’un terme à ses souffrances.

Voilà pourquoi j’ai commis les actes que l’on me reproche et qui ne sont que la conséquence logique de l’état barbare d’une société qui ne fait qu’augmenter le nombre de ses victimes par la rigueur de ses lois qui sévissent contre les effets sans jamais toucher aux causes ; on dit qu’il faut être cruel pour donner la mort à son semblable, mais ceux qui parlent ainsi ne voient pas qu’on ne s’y résout que pour l’éviter soi-même.

De même, vous, messieurs les jurés, qui, sans doute, allez me condamner à la peine de mort, parce que vous croirez que c’est une nécessité et que ma disparition sera une satisfaction pour vous qui avez horreur de voir couler le sang humain, mais qui, lorsque vous croirez qu’il sera utile de le verser pour assurer la sécurité de votre existence, n’hésiterez pas plus que moi à le faire, avec cette différence que vous le ferez sans courir aucun danger, tandis que, au contraire, moi j’agissais aux risque et péril de ma liberté et de ma vie.

Eh bien, messieurs, il n’y a plus de criminels à juger, mais les causes du crime à détruire. En créant les articles du Code, les législateurs ont oublié qu’ils n’attaquaient pas les causes mais simplement les effets, et qu’alors ils ne détruisaient aucunement le crime ; en vérité, les causes existant, toujours les effets en découleront. Toujours il y aura des criminels, car aujourd’hui vous en détruisez un, demain il y en aura dix qui naîtront.

Que faut-il alors ? Détruire la misère, ce germe de crime, en assurant à chacun la satisfaction de tous les besoins ! Et combien cela est facile à réaliser ! Il suffirait d’établir la société sur de nouvelles bases où tout serait en commun, et où chacun, produisant selon ses aptitudes et ses forces, pourrait consommer selon ses besoins.

Alors on ne verra plus des gens comme l’ermite de Notre-Dame-de-Grâce et autres mendier un métal dont ils deviennent les esclaves et les victimes ! On ne verra plus les femmes céder leurs appas, comme une vulgaire marchandise, en échange de ce même métal qui nous empêche bien souvent de reconnaître si l’affection est vraiment sincère. On ne verra plus des hommes comme Pranzini, Prado, Berland, Anastay et autres qui, toujours pour avoir de ce métal, en arrivent à donner la mort ! Cela démontre clairement que la cause de tous les crimes est toujours la même et qu’il faut vraiment être insensé pour ne pas la voir.

Oui, je le répète : c’est la société qui fait les criminels, et vous jurés, au lieu de les frapper, vous devriez employer votre intelligence et vos forces à transformer la société. Du coup, vous supprimeriez tous les crimes ; et votre œuvre, en s’attaquant aux causes, serait plus grande et plus féconde que n’est votre justice qui s’amoindrit à punir les effets.

Je ne suis qu’un ouvrier sans instruction ; mais parce que j’ai vécu l’existence des miséreux, je sens mieux qu’un riche bourgeois l’iniquité de vos lois répressives. Où prenez-vous le droit de tuer ou d’enfermer un homme qui, mis sur terre avec la nécessité de vivre, s’est vu dans la nécessité de prendre ce dont il manquait pour se nourrir ? J’ai travaillé pour vivre et faire vivre les miens ; tant que ni moi ni les miens n’avons pas trop souffert, je suis resté ce que vous appelez honnête. Puis le travail a manqué, et avec le chômage est venue la faim. C’est alors que cette grande loi de la nature, cette voix impérieuse qui n’admet pas de réplique, l’instinct de la conservation, me poussa à commettre certains des crimes et délits que vous me reprochez et dont je reconnais être l’auteur.

Jugez-moi, messieurs les jurés, mais si vous m’avez compris, en me jugeant jugez tous les malheureux dont la misère, alliée à la fierté naturelle, a fait des criminels, et dont la richesse, dont l’aisance même aurait fait des honnêtes gens !

Une société intelligente en aurait fait des gens comme tout le monde !

Ravachol

______________________________________________

 

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Ravachol, Vaillant, Henry, Caserio

 

- un des chants que l’Almanach du Père Peinard pour 1894 publia en l'honneur de Ravachol


LA RAVACHOLE
(Air de La Carmagnole et du Ça Ira)

Dans la grand’ville de Paris
Il y a des bourgeois bien nourris.
Il y a les miséreux
Qui ont le ventre creux:
Ceux-là ont les dents longues,
Vive le son, vive le son,
Ceux-là ont les dents longues,
Vive le son
D’l’explosion!

Dansons la Ravachole,
Vive le son, vive le son,
Dansons la Ravachole,
Vive le son
D’l’explosion!
Ah, ça ira, ça ira, ça ira,
Tous les bourgeois goût’ront d’la bombe,
Ah, ça ira, ça ira, ça ira,
Tous les bourgeois on les saut’ra…
On les saut’ra!

Il y a les magistrats vendus,
Il y a les financiers ventrus,
Il y a les argousins.
Mais pour tous ces coquins
Il y a d’la dynamite,
Vive le son, vive le son,
Il y a d’la dynamite,
Vive le son
D’l’explosion!

Il y a les sénateurs gâteux,
Il y a les députés véreux,
Il y a les généreux,
Assassins et bourreaux,
Bouchers en uniforme,
Vive le son, vive le son,
Bouchers en uniforme,
Vive le son
D’l’explosion!

Il y a les hôtels des richards,
Tandis que les pauvres dèchards,
A demi-morts de froid
Et soufflant dans leurs doigts,
Refilent la comète,
Vive le son, vive le son,
Refilent la comète,
Vive le son
D’l’explosion!

Ah, nom de dieu, faut en finir!
Assez longtemps geindre et souffrir!
Pas de guerre à moitié!
Plus de lâche pitié!
Mort à la bourgeoisie,
Vive le son, vive le son,
Mort à la bourgeoisie,
Vive le son
D’l’explosion!»

[in Jean Maitron, Ravachol et les Anarchistes: Paris, Julliard, 1964]

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bibliographie

 

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arton1933



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3 décembre 2007

l'Affiche rouge

Diapositive1



l'Affiche rouge

et l'exécution du groupe Manouchian le 21 février 1944

au fort du Mont-Valérien


affiche_rouge__1_



L'affiche rouge est célèbre. Pourquoi ? La propagande allemande avait cherché à susciter la répulsion par un montage photographique associant les visages des résistants ("terroristes") arrêtés et les instruments (armes) et résultat de leurs actions (sabotage...). Or, finalement, il s'est produit l'inverse. Le groupe Manouchian a été héroïsé dans la mémoire de la résistance. Le poème d'Aragon, écrit en 1955, mis en chanson par Léo Ferré (lien audio ou autre lien audio) a contribué à ce destin.





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GroupeManouchian
le groupe Manouchian après l'arrestation de ses membres




manouchian3


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L'affiche rouge

Louis Aragon

Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE

Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant

Louis Aragon (1955), Le Roman inachevé, 1956
Chanson interprétée par Léo Ferré.
(autre lien audio)






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2 décembre 2007

familles israélites déclarées à St-Chamond, liste du 31 juillet 1941

Saint_Chamond_1944
Saint-Chamond, carte écrite le 27 décembre 1944

 

familles israélites déclarées à St-Chamond

liste du 31 juillet 1941


ARCHIVES DEPARTEMENTALES de la LOIRE, série 2 W 776


1) une prescription d'enquête de la préfecture au commissariat de police de St-Chamond avec rappel de la loi du 2 juin 1941

BOYER Marcel 9 rue ventefol

MESTRE DE LAROQUE

St__tienne_oblit_r_e_1942
carte postale oblitérée en septembre 1942


2) à St-Chamond, après enquête en date du 19 juin 1941

juifs étrangers non commerçants

2 célibataires

1 chef de famille avec grand-mère+ fe+3 enfants

juifs français non commerçants

1 chef de famille avec femme catholique non juive+ fille

juifs français commerçants

1 chef de famille avec fe

1 chef de famille avec femme + 3 enfants

1 célibataire


3) Familles déclarées israélites de St-Chamond

Liste établie le 31 juillet 1941 : état des habitants «juifs»

NOMS prénoms age profession adresse observation

COUNIO Sabetay 30 ingénieur/employé de bureau 13 rue Marc Seguin

GLAUBERG Siegfried 41 ingénieur 8 rue Victor Hugo

Mme 42 née GOLDSCHMITT sp

Helmut 18 sp

Simone 14

Régina 11

Mme 63 née ROSENTHAL

LEVY Eugène 85 négociant en tissus 3 rue Alsace-Lorraine

Julie 73 née MEYER sp

Georges 50 commerçant

LEVY Simon 53 directeur d'usine 3 avenue de la Gare carte de combattant

SALOMON Markus 38 manoeuvre/ ajusteur 28 rue de la République

63 rue Alsace-Lorraine

SPIRO Joanny 34 monteur-électricien 2 rue Ventefol engagé volontaire 39-40

WEYL Albert 58 ex négociant 3 rue Alsace-Lorraine capitaine de réserve

Miria 52 née LEVY sp

Colette 29 sténo-dactylo

Jacques 25 employé de commerce

Liliane 22 sp

PERLMUTTER Emile manoeuvre 12 rue de la Boucherie

 

4) à Izieux liste établie le 18 août 1941

BOVDNIEYSKI Sacha né le 16 août 1899 à Wilna 2 rue de la Garenne

CARVAILLO Judith née le 23 novembre 1903 à Bayonne

BOVDNIEYSKI Dina née le 30 avril 1930

BOVDNIEYSKI Pierre né le 20 avril 1931

BOVDNIEYSKI Simone née le 30 octobre 1935

LOW Leib né le 2 juillet 1910 à Frustak 1 rue des Poilus


5) à St-Julien, le maire NEYRAND déclare «un seul juif réfugié venant d'Allemagne» : DREYFUS


6) ailleurs dans les communes environnantes, les maires (ou les gendarmes) répondent : «pas de juifs»


7) une déclaration tardive : Raymond GROSS,F, assistant dentiste, hôtel Hilaire, place de la Gare

 

Saint__tienne_en_1944
Saint-Étienne en 1944

 

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30 novembre 2007

lettre aux parents de la classe de TERM ES1

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lettre aux parents de la classe

de Terminale ES1


Madame, Monsieur,

La classe de Terminale ES1 a la possibilité d'effectuer le mardi 11 décembre un voyage d'étude à Auschwitz (Pologne)  organisé par le Mémorial de la Shoah. Ce voyage sera précédé d'une visite préparatoire à Paris, le vendredi 7 décembre.

Voici quelques précisions :


1) le vendredi 7 décembre

Visite préparatoire au Mémorial de la Shoah à Paris, 17 rue Geoffroy l'Asnier (4è)

Rendez-vous à 7 H 30 : gare de Saint-Chamond

départ train de St-Chamond 7h44, arrivée à Paris à 11h

proposition : une visite de Paris en bateau «les vedettes du pont neuf»

départ de la pointe de l'île de la Cité à 12h, tour de 1h coût = 4,50€

prévoir repas et boisson tirés du sac pour midi

13h visite du Mémorial ; le musée n'admet aucun objet métallique, ni dans les poches ni dans les sacs.

retour : 21 H à Saint-Chamond

Professeurs accompagnateurs : M. Goudard et Mme Thomas.

5090
mémorial de la Shoah à Paris

 

2) le mardi 11 décembre

Un autobus affrêté par la région nous conduit à l'aéroport et nous ramènera le soir.

Départ probable à 4 H 30, du lycée pour être à 5h30 à l'aéroport de Satolas

Lyon -Cracovie en avion

Cracovie-Auschwitz en autobus

le matin : visite de Birkenau, là où arrivaient les Juifs de France puis halte devant le monument international pour une évocation des victimes

l'après-midi : visite du camp d'Auschwitz, en particulier le bloc 20 puis du crématoire 1 non détruit et où un four a été en partie reconstitué.

Retour à Cracovie prévu pour 18h, décollage 20h

un repas chaud est servi dans l'avion.

arrivée vers 22h à Lyon

professeurs accompagnateurs : M. Moulin et Mme Thomas

 

Prévoir

vêtements chauds : les températures peuvent descendre à – 15 °

chaussures pour marcher

un en-cas pour midi

 

Formalités

Chaque élève doit être muni d'une pièce d'identité : carte ou passeport en cours de validité

les parents ou responsables légaux d'élèves mineurs doivent demander en mairie une autorisation de sortie du territoire

un chèque de 50 € est libellé à l'ordre de l'«agent comptable du lycée»

40 € si l'élève est adhérent à la MDL.


Prière de rendre rapidement et au plus tard

le mardi 20 novembre :

les autorisations ci-jointes complétées et signées

le paiement

et l'autorisation de sortie du territoire

chaque élève aura sa pièce d'identité, ce qui lui est nécessaire pour la journée en veillant à bien respecter les consignes de sécurité : ni objet coupant, ni liquide.

Il serait judicieux de prévoir un sac à dos pour un groupe d 'élèves avec étiquetage et mise en soute.

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29 novembre 2007

sources St-Chamond, les juifs , 1940-1944


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cliquer sur l'image pour l'agrandir


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19 novembre 2007

Apothéose de Napoléon III, par Cabasson (1854)

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Apothéose de Napoléon III,

une peinture de Cabasson, 1854



apotheosenapoleonIII_cabasson
Guillaume Alphonse Cabasson, l'apothéose de Napoléon III, 1854,
musée national du Château de Compiègne

 

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autre reproduction
(cliquer sur l'image pour l'agrandir et l'imprimer)

 

lecture du tableau

Diapositive1

On peut distinguer trois registres (bandes horizontales) regroupant des blocs de personnages, différenciés par une inégale luminosité du fond céleste : la clarté augmente en allant du bas vers le haut du tableau. (cliquer sur l'image pour l'agrandir et l'imprimer)

 

identification des personnages

Diapositive2
(cliquer sur l'image pour l'agrandir et l'imprimer)

 

registre médian

- 1 : Napoléon III, debout sur le char (comme les héros fêtés lors des triomphes à Rome)

- 2 : la France tenant le drapeau tricolore surmonté de l'aigle impérial.

- 3 : l'attelage de trois chevaux guidé par les deux personnages suivants.

- 4 : Hercule (Héraklès, chez les Grecs), héros symbole de la force, parfois aussi du peuple ; il est vêtu de la peau du lion de Némée tué à l'occasion du premier des douze travaux ; et tient une massue.

- 5 : Athéna (Minerve chez les Romains), déesse de l'intelligence au combat (stratégie), portant l'égide (cuirasse assurant l'invulnérabilité) coiffée du casque, tenant un bouclier rond décoré de la tête de la Gorgone Méduse (gorgonéion) tuée par Persée, et une lance.

3 figures féminines représentant les arts :

- 6 : allégorie de l'architecture.

- 7 : allégorie de la sculpture.

- 8 : allégorie de la peinture.

3 figures féminines représentant les pouvoirs :

- 9 : l'Autorité.

- 10 : la Justice, assise sur un lion.

- 11 : la Loi.

 

registre supérieur

- 12 : une Victoire couronne (laurier) l'empereur et tient un rameau d'olivier dans l'autre main.

- 13 : une Renommée annonce l'événement.

- 14 : l'aigle impérial napoléonien.

- 15 : au paradis, Napoléon 1er salue son neveu ; il est accompagné des maréchaux d'empire.

- 16 : deux petits anges (putti) tiennent l'urne du suffrage universel et la feuille du résultat victorieux de Napoléon III (21 novembre 1852 : restauration de la dignité impériale).

 

registre inférieur

- 17 : allégorie de l'Abondance ; elle tient dans son bras droit Amalthée, la corne d'abondance.

- 18 : Hermès, dieu du Commerce et messager des dieux ; il porte le caducée.

- 19 : Démeter (Cérès, chez les Romains), déesse de la fertilité et des moissons.

- 20 : deux anges tiennent les armoiries impériales.

 

analyse spatiale

Diapositive3
(cliquer sur l'image pour l'agrandir et l'imprimer)

À chaque registre correspond un univers distinct. Le registre médian dessine la puissance de l'empereur divinisé et servi par tous les attributs de la force, de la compétence au combat, de l'autorité, de l'intelligence et des beaux-arts. Le registre supérieur l'inscrit dans la félicité céleste et l'éternité contemplative. Le registre inférieur assure qu'il est le protégé des dieux nourriciers, que la richesse et l'opulence matérielle lui sont garanties.

 

interprétation

Diapositive4
(cliquer sur l'image pour l'agrandir et l'imprimer)

L'apothéose est la déification d'un mortel, c'est-à-dire l'admission parmi l'univers des dieux. Dans l'ancienne Rome, l'empereur n'était divinisé qu'après sa mort. Ici, Napoléon III reçoit l'apothéose de son vivant. C'est une façon dithyrambique de glorifier l'empereur en l'assimilant à Héraklès (L'apothéose d'Hercule, tableau de François Lemoyne, 1733-1736, à Versailles) ou aux souverains de la Rome impériale.

On remarque deux anomalies dans cet ordonnancement. En haut à droite, que vient faire l'évocation du suffrage universel dans l'univers céleste ? Cela veut peut-être dire que l'empereur en est dépendant, qu'il ne le contrôle pas. Le suffrage est un principe situé au-dessus de lui.

En bas à gauche, les armoiries impériales semblent remonter du tréfonds des cieux, comme un héritage provenant de ses aieux. Ce qui est bien le cas : Napoléon III est un Bonaparte et bénéficie du prestige de son ancêtre.

______________________________________

 

- une lecture de ce tableau (contexte historique, analyse de l'image, interprétation) sur le site de la Réunion des Musées Nationaux : l'histoire par l'image, 1789-1939

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- Musée du Second Empire à Compiègne













la famille impériale

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- L'apothéose d'Hercule par François Le Moyne, 1733-1736, château de Versailles (plafond peint, fragment)

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17 novembre 2007

Préparation du voyage à Auschwitz - Documentation

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Préparation du voyage à Auschwitz

documentation




natifs de Saint-Chamond, morts en déportation

Dechaud (Pierre, Marius), né le 9 mars 1922 à Saint-Chamond (Loire)
décédé le 23 décembre 1944 à Buchenwald  (Allemagne).

Gilbertas (Paul, Jean, François), né le 10 mars 1922 à Saint-Chamond (Loire)
décédé le 13 avril 1945 à Bergen-Belsen (Allemagne).

Gonon (Joannes, Antoine), né le 22 décembre 1890 à Saint-Chamond (Loire)
décédé le 22 avril 1945 à Ravensbrück (Allemagne)

Mahinc (René, Louis), né le 2 janvier 1926 à Saint-Chamond (Loire)
décédé le 8 juillet 1944 à Melk (Autriche)

Maillon (Mathieu, Marcel), né le 11 novembre 1925 à Saint-Chamond (Loire)
décédé le 4 juin 1944 à Oranienburg (Allemagne)

Pague (Henri), né le 30 mai 1885 à Saint-Chamond (Loire),
décédé le 7 janvier 1945 à Hamburg-Neuengamme (Allemagne).

Rambeaud (Antoine, Marius, Claudius, François), né le 29 mai 1893 à Saint-Chamond (Loire)
décédé le 9 novembre 1943 à Natzwiller (Bas-Rhin).

Richard (Marius, Mathieu, Antoine), né le 17 juin 1908 à Saint-Chamond (Loire)
décédé le 25 novembre 1944 à Neuengamme (Allemagne).

Verrier (Marius), né le 21 novembre 1898 à Saint-Chamond (Loire)
décédé le 13 octobre 1944 à Mauthausen (Autriche).

Verth (Marius, Pierre), né le 10 février 1919 à Saint-Chamond (Loire)
décédé le 2 juillet 1944 à Dachau (Allemagne).



natifs de la Loire, morts à Auschwitz

Alexandre, née Gompel (Rachel), née le 20 décembre 1883 à Saint-Étienne (Loire)
décédée le 5 juillet 1944 à Auschwitz (Pologne).

Alexandre, née Levy (Suzanne), née le 1er avril 1877 à Saint-Étienne (Loire)
décédée le 15 février 1944 à Auschwitz (Pologne).

Barret, née Ressort (Clothilde), le 8 mai 1910 à Briennon (Loire)
décédée le 4 juin 1944 à Auschwitz (Pologne)
et non le 30 mai 1944 à Drancy (Seine).

Chaux née Sapin (Marie, Mathilde), le 14 août 1875 à Saint-Etienne (Loire)
décédée le 15 février 1943 à Auschwitz (Pologne).

Dzviga (Suzanne), née le 24 juin 1926 à Saint-Etienne (Loire)
décédée le 25 novembre 1943 à Auschwitz (Pologne)

Levy (Denise, Caroline), née le 19 juillet 1923 à Saint-Etienne (Loire)
décédée le 12 octobre 1943 à Auschwitz (Pologne).

Lévy, née Nordman (Hélène), née le 3 septembre 1899 à Saint-Etienne (Loire)
décédée le 1 octobre 1944 à Auschwitz (Pologne)

Moise (Simone, Eva), née le 24 janvier 1944 à Saint-Etienne (Loire)
décédée le 4 juin 1944 Auschwitz (Pologne)

Salomon, née Levy (Jeanne), le 10 décembre 1873 à Saint-Etienne (Loire)
décédée le 6 août 1944 à Auschwitz (Pologne).

Samuel, née Wahl (Jeanne, Adèle), le 18 mai 1881 à Saint-Etienne (Loire)
décédée le 25 mai 1944 à Auschwitz (Pologne).

Schlotterer, née Bloch (Jeanne), le 18 avril 1887 à Lure (Loire)
décédée le 15 mars 1944 à Auschwitz (Pologne).

Schnerb (Jacques, Marc), né le 10 septembre 1920 à Saint-Etienne (Loire)
décédé le 21 janvier 1944 à Auschwitz (Pologne).

Seches (Danielle, Emilie), née le 5 mars 1932 à Saint-Etienne (Loire)
décédée le 18 avril 1944 à Auschwitz (Pologne).

Szurek (Hélène), née le 22 février 1934 à Roanne (Loire)
décédée le 4 juin 1944 à Auschwitz (Pologne).

Triolet (Antonin, Claudius), né le 21 janvier 1920 à Saint-Etienne (Loire)
décédé le 2 décembre 1944 à Auschwitz (Pologne).

Wisental (Germaine, Anne), née le 13 juin 1894 à Saint-Etienne (Loire)
décédée le 25 novembre 1943 à Auschwitz (Pologne).

- source : http://mortsdanslescamps.com/france.html


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16 novembre 2007

le calendrier républicain

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le calendrier républicain

adopté le 24 octobre 1793



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liens

- Fabre d'Églantine , Rapport sur le calendrier révolutionnaire, 24 octobre 1793

- le calendrier républicain, université d'Orléans  

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les quatre saisons et le nom de tous les jours


l'automne

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l'hiver

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le printemps

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l'été

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Calendrier révolutionnaire établi et signé par Fabre d'Eglantine

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L’abandon du calendrier révolutionnaire - 9 septembre 1805                   
Le 22 fructidor an XIII un senatus-consulte impérial, sur rapport de Laplace, a abrogé le calendrier «français» (républicain) et établi le retour au -calendrier «romain» (grégorien) «à partir du 11 nivôse prochain» (1er janvier 1806). Ainsi prenait fin, après 12 ans, 2 mois et 27 jours, le parcours de ce calendrier instauré par le décret de la Convention du 24 octobre 1793 avec l’ambition de rompre au nom de la raison avec une nomenclature jusque-là fondée sur «la superstition et le fanatisme». Une campagne active et des mesures autoritaires en avaient assuré le succès en l’an II, en l’an III, puis en l’an VI (1798). Le Directoire en avait rappelé le caractère obligatoire.

Mais très tôt, si les administrations en avaient tant bien que mal respecté les clauses, de vives résistances s’étaient fait jour tant dans les classes populaires, et principalement dans les campagnes, que dans les élites restées attachées à la religion.On soulignait aussi les imperfections, voire le caractère «utopique», de ce calendrier calqué sur la nature… mais dont l’universalisation eût posé des -problèmes sous d’autres climats et d’autres latitudes.

La généralisation des -résistances, la «renaissance religieuse» expliquent, après brumaire, les étapes qui voient le repos du dimanche rétabli après le Concordat et les almanachs rechristianisés, même si, significativement, le calendrier républicain est resté officiel jusqu’à la date rappelée ci-dessus. Les rapporteurs du décret ont exprimé leur regret du système abrogé et le souhait qu’un jour «l’Europe calmée, rendue à la paix et à ses conceptions utiles sentira le besoin de perfectionner ses -institutions sociales» en réutilisant «les débris perfectionnés du calendrier auquel la France renonce à ce moment», certains que Sa Majesté Impériale et Royale eût préféré attendre du temps qui fait triompher la raison des préjugés «l’occasion de faire adopter un meilleur systèmede mesure des années». On ne se risquera pas, en 2005, à réitérer ce vœu : victorieuse dans son ambition de remodeler les structures de l’espace, par le système métrique, la Révolution a échoué dans sa tentative à l’égard de celle du temps.

Michel Vovelle
professeur émérite à l’université de Paris I
source

            



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15 novembre 2007

statue de Marianne à Saint-Chamond, place de la Valette

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21 juin 2007



statue du centenaire de la Révolution,

place de la Valette (1889)



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statue du centenaire de la Révolution, place de la Valette à Saint-Chamond (42)


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statue du centenaire de la Révolution, place de la Valette à Saint-Chamond (42)


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- photos prises le 21 juin 2007 - © Michel Renard

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la statue, le 22 octobre 2007


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statue du centenaire de la Révolution, place de la Valette à Saint-Chamond (42)


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statue du centenaire de la Révolution, place de la Valette à Saint-Chamond (42)


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statue du centenaire de la Révolution, place de la Valette à Saint-Chamond (42)


- photos prises le 22 octobre 2007 - © Michel Renard

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images utilisées en classe

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3 novembre 2007

la Commune de Paris (1871)

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documents sur la Commune

de Paris (1871)



La "Commune de Paris" est une période révolutionnaire au cours de laquelle s'installa, à Paris, un contre-gouvernement opposé au pouvoir officiel de la République établi à Versailles (Thiers et la Chambre) ; elle dura du 18 mars 1871 jusqu'à la «semaine sanglante» (21-28 mai).

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un récit dans un manuel d'Ernest Lavisse, Histoire

de France, cours moyen, 1921

 

La guerre civile

La guerre civile - Nous n'étions pas au bout de nos malheurs. La guerre contre les Allemands était à peine finie quand une guerre entre Français commença.
Les esprits étaient très troublés à Paris à la fin du siège. Des patriotes étaient exaspérés par nos défaites. Beaucoup de républicains se défiaient de l'Assemblée nationale, qui était venue de Bordeaux à Versailles, et qui semblait disposée à rétablir la royauté. Des révolutionnaires voulaient changer toute la société. Enfin, il y avait à Paris, comme dans toutes les grandes villes, des hommes qui aimaient le désordre et les violences.
En mars 1871, les Parisiens nommèrent un gouvernement révolutionnaire qui s'appela la Commune.

Le second siège - Un second siège commença. Cette fois, ce fut une armée française qui assiégea Paris. Mac-Mahon la commanda.
L'armée entrée dans Paris le 21 mai. Les insurgés se défendirent derrière les barricades. Ce fut une affreuse guerre de rues. Vaincus, les insurgés fusillèrent l'archevêque de Paris et plusieurs autres personnes que la Commune avait emprisonnées.
Les insurgés incendièrent des maisons et des monuments. L'Hôtel de Ville et le palais des Tuileries furent brûlés.
Les Allemands occupaient encore les environs de Paris. Ils entendirent avec joie la fusillade et la canonnade. la nuit, ils regardèrent la flamme et la fumée des incendies. La France semblait se détruire elle-même dans un accès de folie furieuse.
Beaucoup de soldats périrent pendant la bataille dans les rues. Un plus grand nombre de Parisiens furent tués en combattant ou après un jugement de conseil de guerre. La répression fut terrible.
L'année terrible, c'est le nom que Victor Hugo a donné à cette année qui vit la guerre étrangère et cette criminelle guerre civile faite sous les yeux de l'étranger. Ce fut un des moments les plus tristes de toute notre histoire.

éd. Armand Colin, 1921, p. 232

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porte Maillot, mai 1871

 

un résumé événementiel dans un manuel de 1986

La Commune, 26 mars - 28 mai 1871

Paris assiégé : 10 septembre 1870 - 28 janvier 1871
Avec la défaite de la France devant l'Allemagne, Paris est encerclé. La faim, le bombardement, quatre mois de siège pendant l'hiver le plus froid du siècle éprouvent cruellement Paris. Patriotes, les Parisiens condamnent la politique du gouvernement de la Défense nationale qui a succédé à l'Empire. La signature de l'armistice [26 janvier 1871] les scandalise. Les élections législatives du 8 février 1871, organisées à la demande du chancelier allemand Bismarck qui souhaite traiter avec des élus incontestés du pays, prouvent que paris est jacobin et pour la guerre ; que la province - sauf dans l'Est et les grandes villes - est monarchiste et pour la paix.
[traité de Francfort entre la Prusse et la France : 10 mai 1871, mais les préliminaires avaient été signés le 26 février 1871]

Paris insurgé
Le 10 mars, le gouvernement légal présidé par Thiers, en s'installant à Versailles, paraît "décapitaliser" Paris. Ses troupes essaient, en vain, de récupérer les 227 canons de la Garde nationale regroupés à Montmartre. Paris se rebelle. Le 26 mars, une Commune est élue qui s'érige en gouvernement insurrectionnel sous l'emblème du drapeau rouge. Son programme social interdit les amendes sur les salaires, abolit le travail de nuit des ouvriers boulangers, prévoit une instruction gratuite, obligatoire et laïque, jette les bases d'importantes réformes.

Paris ensanglanté
130 000 versaillais - dont nombre de prisonniers libérés par Bismarck - se rassemblent sous le commandement de Mac-Mahon contre 20 000 insurgés, ouvriers et artisans parisiens. Un second siège de Paris commence. L'assaut est donné le 21 mai. Aux exécutions sommaires du petit peuple de Paris répondent les exécutions d'otages par les communards. la "semaine sanglante" s'achève le 18 mai dans le cimetière du Père-Lachaise. La répression est atroce : 25 000 fusillés sommairement, 4 586 déportés, 4 606 condamnés à la prison. Elle dure pendant deux ans encore, écrasant pour longtemps le mouvement ouvrier.

Dernière des grandes révolutions parisiennes, la Commune est à la fois un sursaut patriotique, un mouvement républicain et égalitaire et un mouvement de révolte contre l'autorité de l'État. Première révolution ouvrière, elle est devenue, depuis l'interprétation qu'en a donnée Karl Marx, le symbole d'un mouvement révolutionnaire anticapitaliste.

Histoire de France, Gérard Labrune, Philippe Toutain,
"Repères pratiques Nathan", 1986, p. 85

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Saint-Cloud, le café d'Elcombe, février 1871

 

une explication dans une Histoire de France de 1987

La Commune. La question du régime reste pendante. Devant une Assemblée en majorité monarchiste, Thiers s'est engagé à ne pas prendre parti sur le régime. La crainte d'une restauration, l'humiliation de la défaite, les misères du siège, l'effervescence révolutionnaire de la capitale depuis la fin de l'Empire, tels sont les aspects du malaise de Paris, dont les élections de février avaient montré les sentiments républicains. L'Assemblée nationale s'installe à Versailles et non à Paris, supprime la solde des gardes nationaux et le moratoire des loyers : ces maladresses mettent le feu aux poudres. Le 18 mars, les émeutes éclatent à Montmartre. Thiers, instruit par l'expérience de la monarchie de Juillet, préfère quitter Paris pour Versailles, abandonnant la ville à l'insurrection.
La Commune s'installe, affirmation de l'autonomie parisienne. Le Conseil général de la Commune est élu le 26 mars avec 50% d'abstentions, mais la Commune n'a guère le temps d'accomplir une oeuvre en profondeur car toutes les énergies sont absorbées par la guerre entre versaillais et communards (ou fédérés - car les combattants parisiens de la Commune s'étaient constitués en une fédération des gardes nationaux de la Seine en février 1871) qui commence en avril. Elle s'achève de façon atroce par la "semaine sanglante" du 22 au 28 mai. De 20 000 à 35 000 insurgés sont exécutés sans jugement-; le reste est condamné à l'exil ou à la déportation.
Les communards sont issus du vieux Paris des métiers qualifiés et de l'artisanat, pour leur majorité. Ils représentent des courants très divers : patriotes déçus, jacobins révolutionnaires, blanquistes, proudhoniens, socialistes de l'Internationale. Proche des sans-culottes et des insurgés de 1848, dernier avatar des soulèvements parisiens venus de la Révolution française, la Commune est interprétée par Marx comme la première des révolutions futures. Mais l'essor du mouvement ouvrier n'en est pas moins brisé pour dix ans en France. La première conséquence de la Commune est de démontrer qu'aucun régime autre que la République n'est tolérable pour la capitale et pour les grandes villes de province, Lyon, Marseille, Toulouse, qui ont connu elles aussi d'éphémères Communes.

Histoire de France, dir. Jean Carpentier et François Lebrun, Seuil, 1987, p. 291-292.



incendies
la préfecture de Police prend feu, 24 mai 1871

images d'époque

 

textes, déclarations de la Commune de Paris


Manifeste du Comité central de la Commune

(26 mars 1871)
"La Commune est la base de tout État politique comme la famille est l'embryon de la société.
Elle implique comme force politique la République, seule compatible avec la liberté et la souveraineté populaire. La liberté la plus complète de parler, d'écrire, de se réunir, de s'associer, la souveraineté du suffrage universel.
Le principe de l'élection appliqué à tous les fonctionnaires et magistrats (...).
Suppression quant à Paris, de l'armée permanente. Propagation de l'enseignement laïque intégral, professionnel.
Organisation d'un système d'assurances communales contre tous les risques sociaux y compris le chômage.
Recherche incessante et assidue de tous les moyens les plus propres à fournir au producteur le capital, l'instrument de travail, les débouchés et le crédit, afin d'en finir avec le salariat et l'horrible paupérisme."


Le programme de la Commune
Élu le 26 mars 1871, le conseil municipal de Paris, dominé par des républicains radicalisés et des socialistes, s'est proclamé Commune de Paris. Ce gouvernement insurrectionnel expose son programme.

" Dans le conflit douloureux et terrible qui menace encore Paris des horreurs du siège et du bombardement, (...) la Commune de Paris a le devoir (...) de préciser le caractère du mouvement du 18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent à Versailles.
[Paris demande]
- La reconnaissance et la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du Peuple.
- L'autonomie absolue de la Commune étendue à toutes les localités de la France et assurant à chacune l'intégralité de ses droits.
- Les droits inhérents à la Commune sont : le vote du budget communal, recettes et dépenses ; la fixation et la répartition de l'impôt ; (...) l'organisation de sa magistrature, de la police intérieure et de l'enseignement ; l'administration des biens appartenant à la Commune.
- Le choix par l'élection ou le concours, avec la responsabilité et le droit permanent de contrôle et de révocation des magistrats ou fonctionnaires communaux de tous ordres. La garantie absolue de la liberté individuelle, de la liberté de conscience et de la liberté de travail (...).
- L'intervention permanente des citoyens dans les affaires communales par la libre manifestation de leurs idées. (...)
- L'unité, telle qu'elle nous a été imposée jusqu'à ce jour par l'Empire, la monarchie et le parlementarisme, n'est que la centralisation despotique, inintelligente, arbitraire et onéreuse. L'unité politique telle que la veut Paris, c'est l'association volontaire de toutes les initiatives locales. (...)
La Révolution communale, commencée par l'initiative populaire du 18 mars (...) c'est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l'exploitation, de l'agiotage, des monopoles, des privilèges auxquels le Prolétariat doit son servage, la Patrie ses malheurs et ses désastres."

extrait de l'Enquête parlementaire sur l'insurrection du 18 mars 1871

 

Extrait de la Déclaration au peuple français du 19 avril 1871
«Il faut que Paris et le pays tout entier sachent quelle est la nature, la raison, le but de la Révolution qui s’accomplit. […]
La Commune a le devoir d’affirmer et de déterminer les aspirations et les vœuxde la population de Paris ; de préciser le caractère du mouvement du 18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent à Versailles. […] Que demande-t-il ?
La reconnaissance de la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du peuple et le développement régulier et libre de la société. […]
Nos ennemis se trompent ou trompent le pays quand ils accusent Paris de vouloir imposer sa volonté ou sa suprématie au reste de la nation, et de prétendre à une dictature qui serait un véritable attentat contre l’indépendance et la souveraineté des autres communes.
Ils se trompent ou trompent le pays quand ils accusent Paris de poursuivre la destruction de l’unité française, constituée par la Révolution, aux acclamations de nos pères, accourus à la fête de la Fédération de tous les points de la vieille France.
L’unité, telle qu’elle nous a été imposée jusqu’à ce jour par l’empire, la monarchie et le parlementarisme, n’est que la centralisation despotique, inintelligente, arbitraire ou onéreuse. […]
La lutte engagée entre Paris et Versailles est de celles qui ne peuvent se terminer par des compromis illusoires : l’issue n’en saurait être douteuse. La victoire, poursuivie avec une indomptable énergie par la Garde nationale, restera à l’idée et au droit. […]
Nous avons le devoir de lutter et de vaincre !»

Paris, le 19 avril 1871, La Commune de Paris.

 


la répression de la Commune de Paris par les Versaillais

 

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témoignages sur les massacres après la défaite de la Commune



Catulle Mendès

Au 1 place du Châtelet, se tient, pendant et après la Semaine sanglante, une cour martiale chargée de juger les insurgés. L'écrivain et poète Catulle Mendès (1841-1909) en décrit les méthodes expéditives dans Les 73 jours de la Commune : «On amène les fédérés, vingt par vingt-; on les condamne ; conduits sur la place, les mains liées derrière le dos, on leur dit : "Tournez-vous". À cent pas, il y a une mitrailleuse ; ils tombent vingt par vingt. […] J’ai vu tout cela de mes propres yeux.» (source)


Marie Mercier
«J’ai vu fusiller à la barricade du faubourg Saint-Antoine une femme qui avait son enfant dans les bras. L’enfant avait six semaines et a été fusillé avec la mère. Les soldats qui ont fusillé cette mère et son enfant étaient du 114e de ligne. On l’a fusillée pour avoir dit : "Ces brigands de Versailles ont tué mon mari". On a fusillé la femme d’Eudes, enceinte de sept mois. Elle avait une petite fille de quatre ou cinq ans qui a disparu. On la dit fusillée aussi. À la petite Roquette, on a fusillé environ deux mille enfants trouvés dans les barricades et n’ayant plus ni père ni mère
Témoignage de Marie Mercier, extrait des archives de Victor Hugo. Marie Mercier, dix-huit ans, était la compagne de Maurice Garreau, directeur de la prison de Mazas sous la Commune, fusillé à la fin de la Semaine sanglante. Marie deviendra la maîtresse de Hugo à Vianden.  (source)


Geroge Sand

«Tout est bien fini à Paris. On démolit les barricades ; on enterre les cadavres ; on en fait, car on fusille beaucoup et on arrête en masse. Beaucoup d’innocents, ou tout au moins de demi-coupables, paieront pour les plus coupables qui échapperont. Alexandre [Dumas fils] dit qu’il en fait délivrer beaucoup sur les affirmations de sa science physiognomoniste, enseignée par le docteur Favre. Sa lettre est bizarre et je ne vois pas comment il s’y prend pour faire écouter ses essais d’application par les cours martiales. Hugo est tout à fait toqué. Il publie des choses insensées et, à Bruxelles, on fait des manifestations contre lui

Journal de George Sand, 1er juin 1871  (source)

 

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photo : Adolphe Eugène Disderi

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cliquer sur l'image pour l'agrandir

 

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Disderi était un photographe célèbre, portraitiste officiel de l'Empereur

cliquer sur l'image pour l'agrandir

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cliquer sur l'image pour l'agrandir

 

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photographie d'André Adolphe Eugène Disderi (1819-1889), cadavres de Communards
(Bodies of militants of the ''Commune de Paris'')

des hommes jeunes...

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cadavres de Communards : photographie Disderi

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cadavres de Communards : photographie Disderi

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cadavres de Communards : photographie Disderi

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cadavres de Communards : photographie Disderi

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cadavres de Communards : photographie Disderi

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cadavres de Communards : photographie Disderi

 

...ont été fusillés par milliers.



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