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Profs d'Histoire lycée Claude Lebois

12 janvier 2008

crise de la République (1889) : le général Boulanger

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crise de la République (1889)

le général Boulanger (1837-1891)

 


La crise Boulangiste
Après la nomination du général Boulanger en tant que ministre de la Guerre par Freycinet le 7 janvier 1886, le ministre sut très vite créer autour de lui un courant d'enthousiasme en améliorant sensiblement les conditions de vie des soldats. Ainsi il fut élu triomphalement le 27 janvier 1889 et naquit le boulangisme (rassemblement du peuple) qui voulut venger la commune et rassembla des patriotes qui voulaient humilier l'Allemagne, des monarchistes même qui voulaient profiter de la vague boulangiste. Incarné par des hommes aussi différents que Paul Déroulède, un ex-républicain, Henri Rochefort converti au nationalisme antisémite ou encore le sénateur Naquet, il représenta la première apparition d'une vraie force politique antiparlementaire.
Outre les décisions vigoureuses des républicains (rétablissement du scrutin d'arrondissement, interdiction de la Ligue des patriotes), outre les mesures symboliques prises (centenaire de 1789, l'Exposition Universelle…), l'échec fut sans doute le résultat des contradictions irréductibles de cette coalition dont Boulanger était le seul ciment.
La République a été sauvée mais entre les années 1890 et 1800, deux nouvelles crises allaient voir le jour, entraînant un glissement vers la gauche de la majorité.

source : site académie de la Réunion


Boulanger, Georges, général et homme politique français né à Rennes en 1837 et mort à Ixelles, Belgique, en 1891, ministre de la Guerre (parti républicain) de 1886 à 1887. Sa popularité est due à divers coups d'éclat et des circonstances peu banales :

Il réussit à faire expulser du gouvernement le duc D'Aumale, le quatrième fils de Louis-Philippe ; il soutint les mineurs grévistes et invita l'armée envoyée contre eux de se joindre à leur mouvement ; il améliora les conditions des soldats, etc., etc.

Sa prestance (à cheval) en fit une figure très populaire (par exemple à Longchamp, 14 juillet 1886) et c'est suite à cet événement que l'un des chanteurs les plus populaires de l'époque, Paulus substitua, dans le deuxième couplet d'En revenant de la revue le vers suivant :

«Ma tendre épouse bat des mains
Quand défilent les saint-cyriens
Ma bell'-mèr' pouss' des cris
En r'luquant les spahis
Moi j'faisais qu'admirer
Notr' brav' général Boulanger»

Le succès de cette chanson fut énorme et ne fit qu'accroître sa popularité.

Ayant su rallier et grouper autour de lui tous les mécontents, de l'extrême gauche à la droite dure et nationaliste, il fut triomphalement élu dans plusieurs départements (ainsi qu'à Paris) mais plutôt indécis (certains disent velléitaire), il renonça en 1889 à faire le coup d'État qui allait le porter au pouvoir - pourtant appuyé par tous - et il s'enfuit en Belgique. Condamné à la prison à perpétuité par contumace, il finit par se suicider sur la tombe de sa maîtresse.

Ce qui avait fait dire à Clémenceau : «Il est mort comme il a vécu : en sous-lieutenant.»

Source : www.udenap.org

 

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- voir, sur ce blog, les paragraphes 11, 12, 13, 14 et 15 qui concernent la crise boulangiste, dans le dossier sur les crises politiques sous la IIIe République

- voir au bas de cette page, les dessins d'élèves sur Boulanger


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document d'approfondissement


le général Georges Ernest Boulanger

figure marquante de la seconde moitié du XIXe siècle,

tant sur le plan politique que militaire


                                                           

De la carrière des armes à la carrière  politique                            

Georges Ernest Boulanger naît à Rennes, le 29 avril 1837. Reçu à l’École impériale militaire de Saint-Cyr-l’Ecole en 1854, dans la promotion De Crimée - Boulanger___chevalSébastopol, il participe aux campagnes de Kabylie comme lieutenant de turcos. En 1859 il combat en Italie, où une blessure à la poitrine, reçue à Rochebetto, lui vaut la Légion d'honneur. En 1861, il est en Cochinchine, contre Tu-Duc et se trouve de nouveau blessé, à Traï-Dan, d'un coup de lance à la cuisse. Capitaine-instructeur à l'école de Saint-Cyr, il y annonce à ses élèves le déclenchement de la guerre contre la Prusse.            

Promu chef de bataillon en 1871, «à la suite d'actes héroïques » qui lui valent notamment une nouvelle blessure reçue pendant la bataille de Champigny, au cours de la défense de Paris. Il reçoit alors le commandement du 114e régiment d'infanterie de ligne, qu’il dirige contre la Commune de Paris.
À la tête de cette unité, il est encore blessé le 24 mai 1871, pendant la prise du Panthéon. Cité nommément dans le rapport du maréchal de Mac-Mahon, il est promu commandeur de la Légion d'honneur le 24 juin 1871, à l’âge de trente-quatre ans. Colonel commandant le 133e régimentaumale d’infanterie en 1874, il est placé sous les ordres du duc d'Aumale [ci-contre]. C’est à l’appui de ce dernier, et de ses partisans orléanistes, qu’il doit d’ailleurs sa nomination comme officier général l’année suivante.            

Spécialiste du combat d’infanterie, qu’il enseignait déjà à Saint-Cyr, il devient directeur de cette arme au ministère de la Guerre en 1882, et met en place ses premières réformes en faveur des troupes à pied, qui assurent sa popularité. À ce poste, soutenu à la fois par le duc d’Aumale et les Républicains, il s’affirme comme l’homme du consensus et devient, à 45 ans, l’un des officiers généraux les plus en vue. Promu deux ans plus tard au grade de général de division, il commande l’armée française en Tunisie et s’y distingue par son intransigeance dans la défense de l’armée, notamment lorsqu’il fait tripler la peine de six jours de prison infligé à un Italien ayant souffleté un lieutenant français à Tunis : s’il frise l’incident diplomatique, et est finalement privé de son commandement par le gouvernement Brisson, Boulanger se fait aussi remarquer à cette occasion par sa fermeté et vient de donner naissance au mythe du «Général Revanche».            
Désormais soutenu par Clemenceau et par les radicaux, il entre comme ministre de la Guerre dans le troisième cabinet Freycinet, le 7 janvier 1886. Sensible et moderniste pour les uns, démagogue pour les autres, il met en œuvre une intense politique de rénovation. Officier d’infanterie resté longtemps au contact de la troupe, Boulanger s’intéresse d’abord à la condition du soldat : il entreprend d’en améliorer le confort, par exemple en réévaluant l’ordinaire ou en autorisant le port de la barbe pour les conscrits. Puis il passe à des mesures de fond, politiquement sensibles, en ramenant la durée du service militaire obligatoire de cinq à trois ans et en élaborant une loi plus restrictive sur les exemptions, symptomatiquement surnommée «les curés sac au dos». Cette dernière initiative, jointe à la radiation de l’armée des princes d’Orléans, lui aliène finalement  le soutien des conservateurs. La presse, quant à elle, souligne son ingratitude…

Mais le ministère Boulanger est également une époque de modernisation générale. L’armement et l’équipement en sont les domaines les plus marquants, et l’adoption du fusil Lebel, encore en usage dans certains  corps en 1940, l’exemple le plus emblématique.              

Boulanger et la gendarmerie

Toutefois, si cet aspect de l’œuvre politique du général Boulanger est très bien  connue, un pan entier de son action au ministère reste en revanche largement ignorée : il s’agit du train de réformes qu’il met en place, dès son arrivée, concernant la gendarmerie. Cette dernière, en effet, fait question au début de la Troisième République. Dès 1871, de nombreux projets de réorganisation de l’armée et de rationalisation de son budget ont proposé la démilitarisation de la gendarmerie, laquelle aurait dû, selon leurs auteurs, être confiée tantôt au ministère de l’Intérieur, tantôt à celui de la Justice, voire aux conseils généraux. Sa dissolution pure et simple, «par voie d’extinction du corps de la gendarmerie» est même envisagée. Et si aucune de ces propositions n’est réalisée sous «l’ordre moral», rien ne vient non plus prendre en compte la source de ces interrogations : la nécessaire réforme d’un corps directement légué par Napoléon III.              

L’arrivée des Républicains au gouvernement relance naturellement l’affaire (...).

C’est qu’en réalité, Boulanger porte un vif intérêt à ce qui lui paraît le chantier essentiel dans la préparation de la «Revanche», et la mesure préalable à toute autre réforme : l’organisation de la mobilisation. Pour son chef de cabinet, Théodore Cahu, auteur en 1889 d’un petit opuscule intitulé La mobilisation et le général Boulanger, toute l’énergie du ministre converge en effet sur ce point, son attachement au succès du plan de mobilisation passant même, au besoin, par des manœuvres occultes. Or, à l’heure où est ouvertement envisagée la reconquête de l’Alsace-Lorraine, alors qu’à cette fin est programmé un vaste «redressement militaire» de la France, la gendarmerie apparaît aux yeux du général-ministre comme une interface hors pair pour encadrer l’ensemble du territoire, veiller sur l’exécution, dans chaque village, des prescriptions de l’autorité militaire, et en dernier lieu assurer la mise en route des conscrits et des rappelés.

Elle lui semble en outre toute disposée pour assurer la surveillance des populations, et notamment des étrangers et suspects d’espionnage. C’est ainsi qu’il ordonne explicitement à la gendarmerie, par la «loi Boulanger» du 18 avril 1886 et surtout dans les circulaires d’application qui lui font suite, de contrôler étroitement les étrangers résidant en France, notamment dans les régions frontalières, ainsi que les itinérants dont le comportement aurait attiré l’attention. Ces textes sont en fait l’embryon des fameux «Carnets A et B», recension des individus suspectés de vouloir faire échec au plan de mobilisation (que Georges Clemenceau réorienta, à partir de 1907, dans le sens d’un fichier concernant surtout les anarchistes et antimilitaristes, tout en en laissant la gestion à la gendarmerie).

Ainsi, lorsque la question de la démilitarisation est de nouveau posée, par la voie parlementaire, Boulanger trouve, vis-à-vis de la représentation nationale, un argument imparable. À ceux qui estiment en effet que la gendarmerie, à l’époque essentiellement centrée sur des missions de police rurale, devrait être retranchée d’un budget de la Guerre entièrement orienté vers la «Revanche», il objecte, au cours d’une fameuse séance à la Chambre, qu’au nom même de la «Revanche», l’Arme doit rester une force militaire : «Si nous avons pu mener à bonne fin l’organisation de nos forces nationales en cas de mobilisation, lance-t-il aux députés, c’est grâce au concours dévoué et infatigable que nous a prêté la gendarmerie». L’argument faisant mouche, la question est ajournée sine die, même si l’opposition ne désarme pas. (...)

S’attaquera-t-il à présent à l’épineuse question de la gendarmerie mobile, dont le dernier bataillon a été dissout le 29 mars 1885 ? Toute entreprise est en fait brutalement suspendue au mois de mai 1887, à la suite de l’affaire Schnaebelé, un incident diplomatique sur la frontière allemande. Alors que Boulanger réclame la mobilisation des troupes de couverture, manœuvre qu’il vient de préparer minutieusement, et même la signification à Berlin d’un ultimatum, il perd l’appui du président de la République et quitte le ministère à la faveur d’un remaniement, le 29 mai 1887.

             
Epilogue

La suite est connue : nommé au commandement de la région militaire de Clermont-Ferrand, ce qui est  perçue comme une demie disgrâce, il est retenu par la foule, dix mille personnes envahissant la gare de Lyon. Finalement «exilé» dans le Puy-de-Dôme, il y acquiert le soutien des différents partisans d’un État fort, venus de tous les bords de l’échiquier politique.
Dès l’automne 1887, alors que l’affaire de la vente des décorations pousse le président Grévy à démissionner, Boulanger devient la figure de ralliement des monarchistes, mais aussi de bonapartistes, radicaux et nationalistes. C’est ainsi que le 1er janvier 1888, il rencontre secrètement, en Suisse, le prince Jérôme Bonaparte, qui lui assure le soutien bonapartiste. Se présentant alors, le mois suivant, à des élections législatives partielles dans plusieurs départements, il est déclaré inéligible en raison de son appartenance à l’armée active. Rayé des cadres et cassé de son grade le 25 mars, il entre enfin à la Chambre des députés, le 12 juillet suivant.              

La République semble en péril lorsqu’il se présente à Paris, bastion du parti républicain, à la faveur du décès en cours de mandat du député Hude. Victorieux à une écrasante majorité, le 27 janvier 1889, Boulanger, poussé par cinquante mille personnes, hésite à marcher sur l’Elysée, puis y renonce finalement. Poursuivi par la haute cour et contraint à l’exil, il se réfugie en Belgique, où il se suicide sur la tombe de sa maîtresse, le 10 septembre 1891. Clemenceau, qui l’avait naguère soutenu pour entrer au gouvernement, aura ce mot cruel et célèbre : «il est mort comme il a vécu, en sous-lieutenant».

***

Aspirant Louis Panel - Service historique de la défense, département de la Gendarmerie nationale.

            

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le général Boulanger vu par des élèves talentueuses


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Amélia, 1e ES 1 (1er avril 2009)

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Drifa, 1e ES 2 (1er avril 2009)


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10 janvier 2008

les Américains, leur histoire et le cinéma

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les Américains, leur histoire et le cinéma

la guerre du Vietnam



Les bérets verts
John Wayne, 1968

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Voyage au bout de l'enfer
Michael Cimino, 1978

- présentation et analyse du film sur analysefilmique.free.fr


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des jours heureux à l'enfer...


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Apocalypse Now
Francis Ford Coppola, 1979

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Full Metal Jacket

Stanley Kubrick, 1987

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Good Morning Vietnam
Barry Levinson, 1988


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Entre ciel et terre
Oliver Stone (film franco-américain), 1992

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Terence Malick, 1998

- excellente étude de la Ligne Rouge sur cine-studies.net

- une présentation du film

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La Ligne Rouge, une réflexion profonde sur le sens de la guerre,

de la violence, sur le sens de nos vies. Après l'avoir vu, vous ne

parlerez plus jamais de la guerre comme avant.

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Nous étions soldats
Randall Wallace, 2002

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Mémoires de nos pères (Flags of Our Fathers)
Clint Eastwood, 2006


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*Air America*
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Flags of our fathers*
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Apocalypse Now*
*
Vietcong*
*
les Bérets verts*
*
la 317ème section* film français
*China Beach*
*
Dear America, lettres du Viet-Nam*
*
l'Enfer du devoir*
*
Entre ciel et terre*
*
Charlie Bravo* film français
*Army brothers*
*
Full metal Jacket*
*
Good morning, Viet-Nam*
*
Hoa-Binh*
*
Indochine* film français
*le Merdier*
*
Diên Biên Phu*
*
le Mort-vivant*
*
Né un 4 Juillet*
*
Nous étions soldats*
*
Outrages*
*
Platoon*
*
le Retour*
*
Un américain bien tranquille*
*
R-Point*
*
Une balle dans la tête*
*
le Vol de l'intruder*
*
Voyage au bout de l'enfer*
*
Forest Gump*

cf. blog de Cédric


- travail effectué avec Cédric P., lycéen en classe de 1ère



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3 janvier 2008

L'Alsace est-elle allemande ou française ? (Fustel de Coulanges, 1870)

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extrait d'une carte britannique, l'Est de la France pendant la guerre
franco-prussienne, 1870-1871
, Cambridge University Press, 1912
(cliquer sur la carte pour l'agrandir et l'imprimer) source

 

L'Alsace est-elle allemande ou française ?

réponse à M. Mommsen, professeur à Berlin

par l'historien français Fustel de Coulanges, 27 octobre 1870

 

C06_06 (…) L'Alsace, à vous en croire, est un pays allemand ; donc elle doit appartenir à l'Allemagne . Elle en faisait partie autrefois ; vous concluez de là qu'elle doit lui être rendue. Elle parle allemand, et vous en tirez cette conséquence que la Prusse peut s'emparer d'elle. En vertu de ces raisons vous la "revendiquez" ; vous voulez qu'elle vous soit "restituée". Elle est vôtre, dites-vous, et vous ajoutez : "Nous voulons prendre tout ce qui est nôtre, rien de plus, rien de moins." Vous appelez cela le principe de nationalité. (…)
Vous invoquez le principe de nationalité, mais vous le comprenez autrement que toute l'Europe. Suivant vous, ce principe autoriserait un État puissant à s'emparer d'une province par la force, à la seule condition d'affirmer que cette province est occupée par la même race que cet État. Suivant l'Europe et le bon sens, il autorise simplement une province ou une population à ne pas obéir malgré elle à un maître étranger. Je m'explique par un exemple : le principe de nationalité ne permettait pas au Piémont de conquérir par la force Milan et Venise ; mais il permettait à Milan et à Venise de s'affranchir de l'Autriche et de se joindre volontairement au Piémont. Vous voyez la différence. Ce principe peut bien donner à l'Alsace un droit, mais il ne vous en donne aucun sur elle.
Songez où nous arriverions si le principe de nationalité était entendu comme l'entend la Prusse, et si elle réussissait à en faire la règle de la politique européenne. Elle aurait désormais le droit de s'emparer de la Hollande. Elle dépouillerait ensuite l'Autriche sur cette seule affirmation que l'Autriche serait une étrangère à l'égard de ses provinces allemandes. Puis elle réclamerait à la Suisse tous les cantons qui parlent allemand. Enfin s'adressant à la Russie, elle revendiquerait la province de Livonie et la ville de Riga, qui sont habitées par la race allemande ; c'est vous qui le dites page 16 de votre brochure. Nous n'en finirions pas. L'Europe serait périodiquement embrasée par les "revendications" de la Prusse. Mais il ne peut en être ainsi. Ce principe, qu'elle a allégué pour le Slesvig, qu'elle allègue pour l'Alsace, qu'elle alléguera pour la Hollande, pour l'Autriche, pour la Suisse allemande, pour la Livonie, elle le prend à contre-sens. Il n'est pas ce qu'elle croit. Il constitue un droit pour les faibles ; il n'est pas un prétexte pour les ambitieux. Le principe de nationalité n'est pas, sous un nom nouveau, le vieux droit du plus fort.

 

À quoi reconnaissez-vous la patrie ?
Comprenons-le tel qu'il est compris par le bon sens de l'Europe. Que dit-il relativement à l'Alsace ? Une seule chose : c'est que l'Alsace ne doit pas être contrainte d'obéir à l'étranger. Voulez-vous maintenant que nous cherchions quel est l'étranger pour l'Alsace ? Est-ce la France, ou est-ce l'Allemagne ? Quelle est la nationalité des Alsaciens, quelle est leur vraie patrie ? Vous affirmez, monsieur, que l'Alsace est de nationalité allemande. En êtes-vous bien sûr? Ne serait-ce pas là une de ces assertions qui reposent sur des mots et sur des apparences plutôt que sur la réalité ? Je vous prie d'examiner cette question posément, loyalement : à quoi distinguez-vous la nationalité ? à quoi reconnaissez-vous la patrie ?
Vous croyez avoir prouvé que l'Alsace est de nationalité allemande parce que sa population est de race germanique et parce que son langage est l'allemand. Mais je m'étonne qu'un historien comme vous affecte d'ignorer que ce n'est ni la race ni la langue qui fait la nationalité.

Ce n'est pas la race : jetez en effet les yeux sur l'Europe et vous verrez bien que les peuples ne sont presque jamais constitués d'après leur origine primitive. Les convenances géographiques, les intérêts politiques ou commerciaux sont ce qui a groupé les populations et fondé les Etats. Chaque nation s'est ainsi peu à peu formée, chaque patrie s'est dessinée sans qu'on se soit préoccupé de ces raisons ethnographiques que vous voudriez mettre à la mode. Si les nations correspondaient aux races, la Belgique serait à la France, le Portugal à l'Espagne, la Hollande à la Prusse ; en revanche, l'Ecosse se détacherait de l'Angleterre, à laquelle elle est si étroitement liée depuis un siècle et demi, la Russie et l'Autriche se diviseraient en trois ou quatre tronçons, la Suisse se partagerait en deux, et assurément Posen se séparerait de Berlin. Votre théorie des races est contraire à tout l'état actuel de l'Europe. Si elle venait à prévaloir, le monde entier serait à refaire.

La langue n'est pas non plus le signe caractéristique de la nationalité. On parle cinq langues en France, et pourtant personne ne s'avise de douter de notre unité nationale. On parle trois langues en Suisse ; la Suisse en est-elle moins une seule nation, et direz-vous qu'elle manque de patriotisme ? D'autre part, on parle anglais aux États-Unis ; voyez-vous que les États-Unis songent à rétablir le lien national qui les unissait autrefois à l'Angleterre? Vous vous targuez de ce qu'on parle allemand à Strasbourg ; en est-il moins vrai que c'est à Strasbourg que l'on a chanté pour la première fois notre Marseillaise ? Ce qui distingue les nations, ce n'est ni la race, ni la langue. Les hommes sentent dans leur cœur qu'ils sont un même peuple lorsqu'ils ont une communauté d'idées, d'intérêts, d'affections, de souvenirs et d'espérances. Voilà ce qui fait la patrie.

La patrie, c'est ce qu'on aime
Voilà pourquoi les hommes veulent marcher ensemble, ensemble travailler, ensemble combattre, vivre et mourir les uns pour les autres. La patrie, c'est ce qu'on aime. Il se peut que l'Alsace soit allemande par la race et par le langage ; mais par la nationalité et le sentiment de la patrie elle est française. Et savez-vous ce qui l'a rendue française ? Ce n'est pas Louis XIV, c'est notre Révolution de 1789. Depuis ce moment, I'Alsace a suivi toutes nos destinées ; elle a vécu de notre vie. Tout ce que nous pensions, elle le pensait ; tout ce que nous sentions, elle le sentait. Elle a partagé nos victoires et nos revers, notre gloire et nos fautes, toutes nos joies et toutes nos douleurs. Elle n'a rien eu de commun avec vous. La patrie, pour elle, c'est la France. L'étranger, pour elle, c'est l'Allemagne.

(…) Vous êtes, monsieur, un historien éminent. Mais, quand nous parlons du présent, ne fixons pas trop les yeux sur l'histoire. La race, c'est de l'histoire, c'est du passé. La langue, c'est encore de l'histoire, c'est le reste et le signe d'un passé lointain. Ce qui est actuel et vivant, ce sont les volontés, les idées, les intérêts, les affections. L'histoire vous dit peut-être que l'Alsace est un pays allemand ; mais le présent vous prouve qu'elle est un pays français. Il serait puéril de soutenir qu'elle doit retourner à l'Allemagne parce qu'elle en faisait partie iI y a quelques siècles. Allons-nous rétablir tout ce qui était autrefois ? Et alors, je vous prie, quelle Europe referons-nous ? celle du XVIIème siècle, ou celle du XVème, ou bien celle où la vieille Gaule possédait le Rhin tout entier, et où Strasbourg, Saverne et Colmar étaient des villes romaines ?

Soyons plutôt de notre temps. Nous avons aujourd'hui quelque chose de mieux que l'histoire pour nous guider. Nous possédons au XIXe siècle un principe de droit public qui est infiniment plus clair et plus indiscutable que votre prétendu principe de nationalité. Notre principe à nous est qu'une population ne peut être gouvernée que par les institutions qu'elle accepte librement, et qu'elle ne doit aussi faire partie d'un État que par sa volonté et son consentement libre. Voilà le principe moderne. Il est aujourd'hui l'unique fondement de l'ordre, et c'est à lui que doit se rallier quiconque est à la fois ami de la paix et partisan du progrès de l'humanité. Que la Prusse le veuille ou non, c'est ce principe-là qui finira par triompher. Si l'Alsace est et reste française, c'est uniquement parce qu'elle veut l'être. Vous ne la ferez allemande que si elle avait un jour quelques raisons pour vouloir être allemande. (...)

Numa Denys Fustel de Coulanges, 1830-1889
La Revue des Deux Mondes, octobre 1870 [texte intégral]

 

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Theodor Mommsen, 1817-1903

 

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contexte historique

La guerre franco-prussienne débute le 19 juillet 1870. Mal préparée, la France subit rapidement des défaites en Alsace. Les Prussiens bombardent Strasbourg à partir du 13 août et brûlent une bibliothèque universitaire avec ses 300 000 ouvrages (voir ici). Strasbourg doit officiellement capituler le 28 septembre 1870 (voir ici).

- "Le texte de Fustel de Coulanges est un texte de circonstance. Au début de la guerre franco-allemande de 1870, le grand historien allemand Mommsen, dans une «Lettre adressée au peuple italien», affirme le caractère allemand de l'Alsace en invoquant l'histoire, la langue et la race. Strasbourg serait allemand comme Milan et Venise sont italiens.
Fustel lui répond dans la Revue des Deux Mondes en invoquant la volonté et le consentement. Il contribue ainsi à fixer l'opposition entre la conception française et la conception allemande de la nation, qui n'est pas seulement l'objet d'un débat académique, mais trouve à propos de l'Alsace (et de la Moselle), mais aussi à propos du Slesvig, du Limbourg ou du Luxembourg, autres régions revendiquées par l'Allemagne, au même moment, avec les mêmes arguments, des objets concrets de conflit international. Quelques années plus tard, Ernest Renan, dans un texte célèbre, fixa les termes de cette opposition.
" (source)

 

 

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cartographie historique

 

Alsace_1871_1914_
carte en langue allemande :
Elsass désigne l'Alsace, et Lothringen
désigne la Moselle (Lotharingie, ou Lorraine)

 

eastern_france_1870
carte britannique, l'Est de la France pendant la guerre franco-prussienne, 1870-1871,
Cambridge University Press, 1912 (cliquer sur la carte pour l'agrandir et l'imprimer) source

 

eastern_france_1870_1871 extrait
extrait de la carte précédente

 

quelle42
le territoire de la France durant les années 1870-1872

 

Alsace_1871_1914
l'Alsace et la Moselle, 1871-1914

 

600px-Alsace_Lorraine_departments_evolution_map-fr
évolution territoriale des départements d'Alsace et de Lorraine

CarteAlsace-LorraineNB
anciens départements et territoires français (en hachures serrées) annexés par l'Allemagne en 1871 ;
et départements et territoires restés français, avec le redécoupage des limites départementales

 

Alsace-lorraine
carte de l'Alsace-Lorraine, extrait du livre scolaire La deuxième année de géographie
de Pierre Foncin, publié en 1888
(source seconde)

 

 

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3 janvier 2008

L'Alsace est-elle allemande ou française ? (Fustel de Coulanges, 1870)

eastern_france_1870_1871_extrait
extrait d'une carte britannique, l'Est de la France pendant la guerre
franco-prussienne, 1870-1871
, Cambridge University Press, 1912
(cliquer sur la carte pour l'agrandir et l'imprimer) source

 

L'Alsace est-elle allemande ou française ?

réponse à M. Mommsen, professeur à Berlin

par l'historien français Fustel de Coulanges, 27 octobre 1870

 

C06_06 (…) L'Alsace, à vous en croire, est un pays allemand ; donc elle doit appartenir à l'Allemagne . Elle en faisait partie autrefois ; vous concluez de là qu'elle doit lui être rendue. Elle parle allemand, et vous en tirez cette conséquence que la Prusse peut s'emparer d'elle. En vertu de ces raisons vous la "revendiquez" ; vous voulez qu'elle vous soit "restituée". Elle est vôtre, dites-vous, et vous ajoutez : "Nous voulons prendre tout ce qui est nôtre, rien de plus, rien de moins." Vous appelez cela le principe de nationalité. (…)
Vous invoquez le principe de nationalité, mais vous le comprenez autrement que toute l'Europe. Suivant vous, ce principe autoriserait un État puissant à s'emparer d'une province par la force, à la seule condition d'affirmer que cette province est occupée par la même race que cet État. Suivant l'Europe et le bon sens, il autorise simplement une province ou une population à ne pas obéir malgré elle à un maître étranger. Je m'explique par un exemple : le principe de nationalité ne permettait pas au Piémont de conquérir par la force Milan et Venise ; mais il permettait à Milan et à Venise de s'affranchir de l'Autriche et de se joindre volontairement au Piémont. Vous voyez la différence. Ce principe peut bien donner à l'Alsace un droit, mais il ne vous en donne aucun sur elle.
Songez où nous arriverions si le principe de nationalité était entendu comme l'entend la Prusse, et si elle réussissait à en faire la règle de la politique européenne. Elle aurait désormais le droit de s'emparer de la Hollande. Elle dépouillerait ensuite l'Autriche sur cette seule affirmation que l'Autriche serait une étrangère à l'égard de ses provinces allemandes. Puis elle réclamerait à la Suisse tous les cantons qui parlent allemand. Enfin s'adressant à la Russie, elle revendiquerait la province de Livonie et la ville de Riga, qui sont habitées par la race allemande ; c'est vous qui le dites page 16 de votre brochure. Nous n'en finirions pas. L'Europe serait périodiquement embrasée par les "revendications" de la Prusse. Mais il ne peut en être ainsi. Ce principe, qu'elle a allégué pour le Slesvig, qu'elle allègue pour l'Alsace, qu'elle alléguera pour la Hollande, pour l'Autriche, pour la Suisse allemande, pour la Livonie, elle le prend à contre-sens. Il n'est pas ce qu'elle croit. Il constitue un droit pour les faibles ; il n'est pas un prétexte pour les ambitieux. Le principe de nationalité n'est pas, sous un nom nouveau, le vieux droit du plus fort.

 

À quoi reconnaissez-vous la patrie ?
Comprenons-le tel qu'il est compris par le bon sens de l'Europe. Que dit-il relativement à l'Alsace ? Une seule chose : c'est que l'Alsace ne doit pas être contrainte d'obéir à l'étranger. Voulez-vous maintenant que nous cherchions quel est l'étranger pour l'Alsace ? Est-ce la France, ou est-ce l'Allemagne ? Quelle est la nationalité des Alsaciens, quelle est leur vraie patrie ? Vous affirmez, monsieur, que l'Alsace est de nationalité allemande. En êtes-vous bien sûr? Ne serait-ce pas là une de ces assertions qui reposent sur des mots et sur des apparences plutôt que sur la réalité ? Je vous prie d'examiner cette question posément, loyalement : à quoi distinguez-vous la nationalité ? à quoi reconnaissez-vous la patrie ?
Vous croyez avoir prouvé que l'Alsace est de nationalité allemande parce que sa population est de race germanique et parce que son langage est l'allemand. Mais je m'étonne qu'un historien comme vous affecte d'ignorer que ce n'est ni la race ni la langue qui fait la nationalité.

Ce n'est pas la race : jetez en effet les yeux sur l'Europe et vous verrez bien que les peuples ne sont presque jamais constitués d'après leur origine primitive. Les convenances géographiques, les intérêts politiques ou commerciaux sont ce qui a groupé les populations et fondé les Etats. Chaque nation s'est ainsi peu à peu formée, chaque patrie s'est dessinée sans qu'on se soit préoccupé de ces raisons ethnographiques que vous voudriez mettre à la mode. Si les nations correspondaient aux races, la Belgique serait à la France, le Portugal à l'Espagne, la Hollande à la Prusse ; en revanche, l'Ecosse se détacherait de l'Angleterre, à laquelle elle est si étroitement liée depuis un siècle et demi, la Russie et l'Autriche se diviseraient en trois ou quatre tronçons, la Suisse se partagerait en deux, et assurément Posen se séparerait de Berlin. Votre théorie des races est contraire à tout l'état actuel de l'Europe. Si elle venait à prévaloir, le monde entier serait à refaire.

La langue n'est pas non plus le signe caractéristique de la nationalité. On parle cinq langues en France, et pourtant personne ne s'avise de douter de notre unité nationale. On parle trois langues en Suisse ; la Suisse en est-elle moins une seule nation, et direz-vous qu'elle manque de patriotisme ? D'autre part, on parle anglais aux États-Unis ; voyez-vous que les États-Unis songent à rétablir le lien national qui les unissait autrefois à l'Angleterre? Vous vous targuez de ce qu'on parle allemand à Strasbourg ; en est-il moins vrai que c'est à Strasbourg que l'on a chanté pour la première fois notre Marseillaise ? Ce qui distingue les nations, ce n'est ni la race, ni la langue. Les hommes sentent dans leur cœur qu'ils sont un même peuple lorsqu'ils ont une communauté d'idées, d'intérêts, d'affections, de souvenirs et d'espérances. Voilà ce qui fait la patrie.

La patrie, c'est ce qu'on aime
Voilà pourquoi les hommes veulent marcher ensemble, ensemble travailler, ensemble combattre, vivre et mourir les uns pour les autres. La patrie, c'est ce qu'on aime. Il se peut que l'Alsace soit allemande par la race et par le langage ; mais par la nationalité et le sentiment de la patrie elle est française. Et savez-vous ce qui l'a rendue française ? Ce n'est pas Louis XIV, c'est notre Révolution de 1789. Depuis ce moment, I'Alsace a suivi toutes nos destinées ; elle a vécu de notre vie. Tout ce que nous pensions, elle le pensait ; tout ce que nous sentions, elle le sentait. Elle a partagé nos victoires et nos revers, notre gloire et nos fautes, toutes nos joies et toutes nos douleurs. Elle n'a rien eu de commun avec vous. La patrie, pour elle, c'est la France. L'étranger, pour elle, c'est l'Allemagne.

(…) Vous êtes, monsieur, un historien éminent. Mais, quand nous parlons du présent, ne fixons pas trop les yeux sur l'histoire. La race, c'est de l'histoire, c'est du passé. La langue, c'est encore de l'histoire, c'est le reste et le signe d'un passé lointain. Ce qui est actuel et vivant, ce sont les volontés, les idées, les intérêts, les affections. L'histoire vous dit peut-être que l'Alsace est un pays allemand ; mais le présent vous prouve qu'elle est un pays français. Il serait puéril de soutenir qu'elle doit retourner à l'Allemagne parce qu'elle en faisait partie iI y a quelques siècles. Allons-nous rétablir tout ce qui était autrefois ? Et alors, je vous prie, quelle Europe referons-nous ? celle du XVIIème siècle, ou celle du XVème, ou bien celle où la vieille Gaule possédait le Rhin tout entier, et où Strasbourg, Saverne et Colmar étaient des villes romaines ?

Soyons plutôt de notre temps. Nous avons aujourd'hui quelque chose de mieux que l'histoire pour nous guider. Nous possédons au XIXe siècle un principe de droit public qui est infiniment plus clair et plus indiscutable que votre prétendu principe de nationalité. Notre principe à nous est qu'une population ne peut être gouvernée que par les institutions qu'elle accepte librement, et qu'elle ne doit aussi faire partie d'un État que par sa volonté et son consentement libre. Voilà le principe moderne. Il est aujourd'hui l'unique fondement de l'ordre, et c'est à lui que doit se rallier quiconque est à la fois ami de la paix et partisan du progrès de l'humanité. Que la Prusse le veuille ou non, c'est ce principe-là qui finira par triompher. Si l'Alsace est et reste française, c'est uniquement parce qu'elle veut l'être. Vous ne la ferez allemande que si elle avait un jour quelques raisons pour vouloir être allemande. (...)

Numa Denys Fustel de Coulanges, 1830-1889
La Revue des Deux Mondes, octobre 1870 [texte intégral]

 

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Theodor Mommsen, 1817-1903

 

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contexte historique

La guerre franco-prussienne débute le 19 juillet 1870. Mal préparée, la France subit rapidement des défaites en Alsace. Les Prussiens bombardent Strasbourg à partir du 13 août et brûlent une bibliothèque universitaire avec ses 300 000 ouvrages (voir ici). Strasbourg doit officiellement capituler le 28 septembre 1870 (voir ici).

- "Le texte de Fustel de Coulanges est un texte de circonstance. Au début de la guerre franco-allemande de 1870, le grand historien allemand Mommsen, dans une «Lettre adressée au peuple italien», affirme le caractère allemand de l'Alsace en invoquant l'histoire, la langue et la race. Strasbourg serait allemand comme Milan et Venise sont italiens.
Fustel lui répond dans la Revue des Deux Mondes en invoquant la volonté et le consentement. Il contribue ainsi à fixer l'opposition entre la conception française et la conception allemande de la nation, qui n'est pas seulement l'objet d'un débat académique, mais trouve à propos de l'Alsace (et de la Moselle), mais aussi à propos du Slesvig, du Limbourg ou du Luxembourg, autres régions revendiquées par l'Allemagne, au même moment, avec les mêmes arguments, des objets concrets de conflit international. Quelques années plus tard, Ernest Renan, dans un texte célèbre, fixa les termes de cette opposition.
" (source)

Fustel de Coulanges écrit sa lettre le 27 octobre 1870.


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cartographie historique

 

Alsace_1871_1914_
carte en langue allemande :
Elsass désigne l'Alsace, et Lothringen
désigne la Moselle (Lotharingie, ou Lorraine)

 

eastern_france_1870
carte britannique, l'Est de la France pendant la guerre franco-prussienne, 1870-1871,
Cambridge University Press, 1912 (cliquer sur la carte pour l'agrandir et l'imprimer) source

 

eastern_france_1870_1871 extrait
extrait de la carte précédente

 

quelle42
le territoire de la France durant les années 1870-1872

 

Alsace_1871_1914
l'Alsace et la Moselle, 1871-1914

 

600px-Alsace_Lorraine_departments_evolution_map-fr
évolution territoriale des départements d'Alsace et de Lorraine

CarteAlsace-LorraineNB
anciens départements et territoires français (en hachures serrées) annexés par l'Allemagne en 1871 ;
et départements et territoires restés français, avec le redécoupage des limites départementales

 

Alsace-lorraine
carte de l'Alsace-Lorraine, extrait du livre scolaire La deuxième année de géographie
de Pierre Foncin, publié en 1888
(source seconde)

 

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liens

- "À la recherche dune identité nationale en Alsace (1870-1918)", Paul Smith, 1996.

 

 

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2 janvier 2008

l'anarchisme : repères et images

Diapositive1
Félix Valloton (1865-1925), gravure sur bois, 1892



l'anarchisme :

repères et images

une définition

anarchisme : négation du principe d'autorité dans l'organisation sociale et haine de toutes les contraintes qui procèdent des institutions (État, Capital, Religion) – selon Sébastien Faure (1858-1942), Encyclopédie anarchiste

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principaux anarchistes

Pierre-Joseph Proudhon
1809-1865

proudhon_enfants

1840 : Qu'est-ce que la propriété ? ou Recherches sur le principe du droit et du gouvernement (premier mémoire sur la propriété).

Proudhon_propri_t__couv



Michel Bakounine
1814-1876

1869_bakunin_basle   bakounine     9782915731118FS

 

Louise Michel
1830-1905

image

016
Louise Michel en costume de fédéré, cliché Fontange, 1871, Montreuil - musée de l'Histoire vivante

002
Louise Michel lors de sa déportation à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, 1873-1880, gravure

 

Michel    louise_michel

 

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Louise Michel à la fin de sa vie

 

 

Pierre Kropotkine
1842-1921

communisme_     Kropotkine

 

Ravachol
1859-1892

un militant anarchiste

20040158



Auguste Vaillant
1861-1894

vaillant_execution    vaillant

- guillotiné le 4 février 1894 pour avoir jeté une bombe - qui ne tua personne - à la Chambre des députés le 9 décembre 1893.

 

Geronimo Sante Caserio
1873-1894

Sante_Caserio   caserio_execution

judicicaserio    caser7xm9

- anarchiste italien guillotiné le 16 août 1894 pour avoir assassiné le président de la République Sadi Carnot, le 24 juin 1894 à Lyon, acte destiné à venger Auguste Vaillant. Son exécution eut lieu à 4 h 55 devant la prison Saint-Paul à Lyon.

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anarchistes de la Loire

(Saint-Étienne, Saint-Chamond...)

 

Ravachol, 1859-1892

un militant anarchiste

20039499_p

 

Le 6 janvier 1858, naissance de Sébastien Faure à Saint-Étienne.
Figure importante de l'anarchisme français.
Il fut séminariste avant d'être libre-penseur, et socialiste du parti ouvrier avant de devenir anarchiste en 1888. Après l'exécution d'Auguste Vaillant en 1894, il devient le tuteur de sa fille Sidonie. Il est jugé six mois plus tard lors du Procès des trente : ils seront acquîtes. En 1895, il fonde avec Louise Michel : Le Libertaire. Lors de l'affaire Dreyfus, il soutient activement celui-ci. En 1900, il publie le journal Les Plébeiennes. En 1904 il crée, près de Rambouillet, une école libertaire "La Ruche". Elle ne cessa de se développer (jusqu'à la guerre qui la contraindra à fermer en 1917). En 1916, Sébastien Faure lance le périodique Ce Qu'il Faut Dire, qui sera de nombreuses fois censuré. En 1918, il est emprisonné pour avoir organisé un meeting interdit.
En 1928, en désaccord avec "L'Union Anarchiste Communiste Révolutionnaire", il crée "L'Association des Fédérations Anarchistes", mais reviendra à l'Union Anarchiste en 1934.
Outre ses qualités de pédagogue et d'orateur, il est aussi l'auteur de nombreux libres : La douleur universelle (1895), Mon communisme (1921), L'imposture religieuse (1923), Propos subversifs, etc.
Il est également l'initiateur de l'Encyclopédie Anarchiste.
Il meurt à Royan, le 14 juillet 1942.

 

liabeuf_Le 2 juillet 1910, à Paris, à 4 h 47, Jean Jacques Liabeuf, est guillotiné.
Né le 11 janvier 1886 à Saint-Étienne, ce jeune ouvrier cordonnier au chômage commet quelques larcins qui lui valent une interdiction de séjour dans sa ville natale. Il s'installe à Paris. En juillet 1909, il est arrêté par deux agents de police qui le font condamner le 14 août, à trois mois de prison et à une nouvelle interdiction de séjour, pour "proxénétisme". Condamné injustement, à sa sortie de prison, il décide de se venger de cet affront sur des agents de police. Le 8 janvier 1910, armé d'un pistolet et de deux tranchets de cordonnier, protégé par des brassards hérissés de pointes acérées (de sa fabrication), il tue un des policiers, blesse le second à la gorge et en envoie six autres à l'hôpital avant d'être arrêté.
Le socialiste révolutionnaire et antimilitariste Gustave Hervé, prend sa défense dans le journal La Guerre Sociale, son article "Doit-on le tuer ?" fait scandale et lui vaut d'être condamné le 22 février, dans un procès tumultueux, à 4 ans de prison. Initiée par les anarchistes, l'agitation gagne alors toute la gauche et la condamnation à mort de Liabeuf le 7 mai, est l'objet d'une énorme manifestation.
Son exécution dans la nuit du 1er au 2 juillet se fait dans un climat d'insurrection, un agent est tué et des centaines de manifestants blessés dans les affrontements avec la police. Jusque sous le couperet de la guillotine, Liabeuf n'aura de cesse de crier : "Je ne suis pas un souteneur".

source

 

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26 décembre 2007

souvenirs d'élèves - Term ES1

20427569



Je me souviens


Je me souviens, c’était le 11 décembre 2007, nous avions RDV à la gare de Saint Chamond.

Je me souviens d’avoir pris l’avion, une fois à Cracovie, des Polonais, des porte-paroles des Juifs m’attendaient.

Je me souviens, dans le bus avant d’arriver à Birkenau, Ginette, une ancienne déportée expliquait son histoire, réelle mais inimaginable.

Je me souviens de l’immensité du camp et de sa tranquillité malgré toute l’horreur du passé.

Je me souviens de mon mal-être.

Je me souviens de ces blocs atroces.

Je me souviens de ce voyage et les souvenirs restent.

Je me souviens de l’arrivée au camp d’Auschwitz.

Je me souviens de l’immensité du site.

Je me souviens du vide laissé par ces bâtiments détruits.

Je me souviens des histoires des rescapés.

Je me souviens de la souffrance au fond de leur voix.

Je me souviens de cette minute de silence.

Je me souviens de cette sortie silencieuse du site.

Je me souviens de cette dernière vue sur Auschwitz.

Je me souviens du long rail.
Je me souviens de l’immensité du paysage.

Je me souviens de cette barrière infranchissable.

Je me souviens de cette image sur un livre d’histoire.

Je me souviens de la solitude.

Je me souviens du silence pesant.

Je me souviens du froid vivant.

Je me souviens de maisons vides.

Je me souviens d’un camp vide mais ravageur de tant de vie.

Je me souviens de ces pensées qu’aucun mot ne saurait exprimer.

Je me souviens d’une journée tellement triste.

Je me souviens d’une violence tellement forte.

Je me souviens de leurs sourires qui devront malheureusement un jour mourir.

Je me souviens du mardi 11 décembre 2007 dans l’avion en destination de la Pologne.

Je me souviens de cette appréhension au fond de moi-même lors de mon arrivée face à cette vue immense et vide, trop importante dans notre Histoire.

Je me souviens de Ginette et de ses histoires qui nous ont fait trembler de peur et de compassion.

Je me souviens de tous ces monuments qui ont servi à la destruction de tant d’humains.

Je me souviens pour toujours.

Je me souviens de l’immensité du camp lors de notre arrivée.

Je me souviens d’avoir ressenti l’atrocité du massacre quand on nous a tout expliqué.

Je me souviens de toutes ces chaussures entassées pour donner un aperçu de toutes ces personnes torturées.

Je me souviens des toilettes insalubres dont se servaient toutes ces filles fatiguées.

Je me souviens de mon effroi à l’entrée de la chambre à gaz.

Je me souviens de ce grand vide, je me souviens de ces rails interminables, je me souviens de ces conditions de vie déplorables, de cette atrocité des lieux.

Je me souviens de ce dégoût éprouvé à la vue des fours crématoires, synonymes de mort.

Je me souviens de ces vêtements d’enfant ayant été auparavant portés.

Je me souviens de ces cheveux entassés par milliers devant lesquels il paraît impossible de s’imaginer l’horreur des choses.

Je me souviens de la mort, présente à chaque endroit du camp.
Je me souviens de toutes ces choses, de tous ces moments qui resteront gravés dans ma mémoire à jamais.

Je me souviens de notre arrivée au camp et de l’expression sur le visage de mes camarades.

Je me souviens du moment que l’on a passé devant l’entrée des camps.

Je me souviens du silence pesant qui régnait lors de la visite.

Je me souviens des gouttes de pluie qui rendaient cet endroit encore plus effrayant.

Je me souviens du visage de madame Kolinka et de la tristesse dans sa voix lorsqu’elle nous a raconté son arrivée.

Je me souviens de notre incompréhension et de l’ampleur du désastre face aux explications.

Je me souviens des frissons qui m’ont traversé lors de notre entrée dans les chambres à gaz.

Je me souviens de toutes ces chaussures enfermées derrière cette vitre qui nous rappellent les milliers de victimes.

Je me souviens de mon soulagement d’avoir évité une telle souffrance.

Je me souviens d’un grand mur avec un porche : l’entrée du camp.

Je me souviens d’un grand vide et d’un grand silence.

Je me souviens d’une femme, une ancienne déportée, nous racontant cette vérité que certains ont essayé de nous cacher.

Je me souviens de cette montagne de chaussures enlevées à des hommes, des femmes, des enfants.

Je me souviens de ces baraques, avec, à l’intérieur, des choses semblables à des étagères dans lesquelles ils devaient dormir.

Je me souviens de ces 40 km2 toujours présents bien que détruits.

Je me souviens de la douleur certaine.

Je me souviens de cette tonne de cheveux.

Je me souviens de cette image effroyable de l’entrée du camp de Birkenau. Cette entrée tant de fois vu dans les livres d’histoire et qui, une fois devant nous réellement, nous plonge tous dans un silence glacial, plein d’émotions.

Je me souviens des émouvants témoignages de Ginette qui nous permettaient de sentir encore mieux l’atmosphère qui devait régner à l’époque.

Je me souviens du brouillard qui descendait et qui donnait aux lieux une atmosphère glaciale et effroyable, pleine d’émotions et de tristesse.

Je me souviens de ce grand silence, un silence qui paradoxalement accentuait l’émotion du lieu et transmettait un calme tragique où les idées, les questions, les représentations fusaient dans les esprits.

Je me souviens de la tombée de la nuit, une tombée de nuit assez tôt : tout un symbole. Une nuit à l’image de cette histoire ; sombre, brumeuse et glaciale. Une tombée rapide, comme celle des millions d’êtres humains en si peu de temps.

Je me souviens de l’entrée dans la chambre à gaz. Moment le plus émouvant de la journée. A l’intérieur, l’émotion et le silence étaient si lourds que les sentiments ne pouvaient que nous submerger.

Je me souviens de l’entrée du camp, cette entrée aujourd’hui vide mais qui a vu passer tant d’innocentes victimes.

Je me souviens de l’immensité, cette immensité désormais vide mais pleine d’horreur.

Je me souviens d’un récit, celui de Ginette, ancienne déportée, en me demandant encore aujourd’hui comment elle a pu témoigner avec tant de courage et de précision.

Je me souviens des cheveux, des tonnes de cheveux entassés, destinés à la fabrication de tapis.

Je me souviens des chaussures, surtout celles d’enfants morts loin, mais en même temps si près de leurs parents.

Je me souviens d’une triste apparition.

Je me souviens d’un semblant de gare.

Je me souviens de barrières infranchissables.

Je me souviens de rails à sens unique.

Je me souviens d’une sombre ambiance.

Je me souviens de sinistres lieux.

Je me souviens de bâtiments écroulés.

Je me souviens de ces reliques de mort.

Je me souviens d’un lieu ne laissant pas indifférent.

Je me souviens d’une confusion de sentiments.

Je me souviens d’un sombre portrait.

Je me souviens de lieux inoubliables.

Je me souviens du témoignage de la déportée dans le car.

Je me souviens de la minute de silence.

Je me souviens des portraits des déportés.

Je me souviens des conditions de vie des habitants du camps .

Je me souviens du froid.

Je me souviens de ces tonnes de chaussures, de cheveux...

Je me souviens de l’atmosphère du camp à notre entrée.

Je me souviens du passage dans la chambre à gaz.

Je me souviens du contact froid des barbelés.
Je me souviens des regards baissés, plein d’humanité.

Je me souviens des sanglots de la jeune fille à quelques pas de moi, devant ces fantômes d’enfants.

Je me souviens d’avoir guetté la figure sombre du camp.

Je me souviens de ses yeux.

Je me souviens de la pluie froide, de la boue et des briques rouges.

Je me souviens de la mer de cheveux qui m’entourait, comblait le vide, qui m’étouffait.

Je me souviens d’avoir vacillé, je me souviens d’avoir été enseveli sous l’angoisse et la peur dans la chambre à gaz. Je me souviens avoir senti les morts. Je me souviens que le monde brûlait dans un four crématoire.


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25 décembre 2007

visite du 11 décembre 2007 - photos

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Auschwitz

11 décembre 2007


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- classe de Terminale ES1, lycée Claude Lebois à Saint-Chamond

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12 décembre 2007

sites à consulter

10 décembre 2007

Visite Mémorial de la Shoah le 7/12/07 à Paris, une élève

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Visite Mémorial de la Shoah

le 7 décembre 2007 à Paris : une élève

 

Le coeur plein de la ville lumière, de rires, de soleil


Une chute dans l'abysse des cruautés humaines


Se fait.


Brutale, profonde et sourde.


L'arrivée en ce lieu anesthésie l'espoir.


Une excuse à la souffrance : la mémoire.


En ressortir pour tenter de découvrir dans un sourire, dans un regard complice


la plus grande démonstration d'humanité


Et s'y raccrocher


Puisque rien d'autre n'est stable


Puisque le sol semble s'affaisser


A la vue d'un visage peint de l'innocence enfantine torturée


Et de toile de juste mal tissée où s'aperçoivent, entrelacés,


quelques cheveux emmêlés.


Envie de dire je t'aime à la personne détestée


Uniquement pour détruire une miette de haine en ce monde.


Se demander ce qu'il se passera


Quand les pieds fouleront cette terre anéantie,


Une fois l'âme débarquée en enfer,


Là-bas, tout au bout des rails,


Où termine le chemin de fer.

                               S.B.


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9 décembre 2007

Robert Desnos : «Demain… »

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Robert Desnos : «Demain… »


Robert Desnos naît le 4 juillet 1900, à Paris. Entre 1918 et 1920, il découvre le mouvement Dada et est présenté à André Breton. Il commence à publier et se lance dans toutes sortes d'expérimentation sur le langage. En 1922-1923, il devient un membre actif du groupe surréaliste. Il travaille comme journaliste d'abord à Paris-Soir (1925-1926), puis à Le Soir (1926-1929), à Paris-Matinal (1927-1928) et au « Merle ». Passionné de cinéma, il publie des chroniques cinématographiques dans divers journaux.

En 1927, lorsque le groupe surréaliste se rapproche du Parti Communiste, Desnos s'éloigne et rompt en 1929. Ses amours se partagent entre Yvonne George, chanteuse de music-hall des années 20 et Youki Foujita avec laquelle il vit à partir de la fin des années 20. En 1934, il adhère au Comité de vigilance des Intellectuels antifascistes et à l'Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires (A.E.A.R.). Il abandonne son pacifisme pour l'action antinazie. Il part se battre dans l'armée française en 1939-40 : «J'ai décidé de retirer de la guerre tout le bonheur qu'elle peut me donner : la preuve de la santé, de la jeunesse et l'inestimable satisfaction d'emmerder Hitler» (Lettre du 20 janvier 1940 à Youki.

Il continue d'être journaliste (à Aujoud'hui) sous l'occupation et ce travail lui permet de couvrir ses fonctions dans le réseau de résistance AGIR auquel il appartient à partir de juillet 1942 : son rôle consiste d'un part à fournir des informations à la presse clandestine et d'autre part à rédiger et fabriquer des pièces pouvant aider des membres du réseau et des Juifs. En même temps, il participe à diverses publications clandestines.

Robert Desnos est arrêté un matin, le 22 février 1944 par la Gestapo. Il est d'abord emprisonné à Fresnes, puis interné dans le camp de Compiègne du 20 mars au 27 avril 1944. Il fait partie d'un convoi de 1 700 hommes qui arrive à Auschwitz le 30 avril 1944. Il est ensuite déporté vers le camp de Buchenwald (12 au 14 mai 1944), puis sera déplacé vers Flossenbürg le 25 mai, puis vers le kommando de Flöha, en Saxe (usine Messerschmitt). Le 14 avril 1945 sous la pression des armées alliées, le kommando de Flöha est évacué. Le 15 avril, 57 d'entre eux sont fusillés. Vers la fin du mois d'avril la colonne est scindée en deux groupes : les plus épuisées - dont Desnos - sont acheminés jusqu'à Térézin (Theresienstadt), en Tchécoslovaquie. Il y meurt du typhus le 8 juin 1945.


Âgé de cent-mille ans, j'aurais encore la force

De t'attendre, o demain pressenti par l'espoir.

Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,

Peut gémir : neuf est le matin, neuf est le soir.

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,

Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,

Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille

À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore

De la splendeur du jour et de tous ses présents.

Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore

Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.

                                                                                   État de veille, 1942


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