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Profs d'Histoire lycée Claude Lebois
25 août 2008

Révolution industrielle - présentation

Diapositive1



la révolution industrielle

une mise en perspective par Jean-Pierre RIOUX


Diapositive2
cliquer sur l'image pour l'agrandir

Exercice - Dans ce texte, relevez :

1) une mise en perspective historique de très longue durée ;

2) une définition descriptive ;

3) une description des mutations économiques et sociales de cette révolution.

9782020108713FS

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les causes du démarrage britannique

une courte synthèse par Claude BÉAUD

C'est en Angleterre, sur le charbon, que se développe la première révolution industrielle (…) Claude Fohlen dans Qu'est-ce que la révolution industrielle ? (1971) distingue quatre causes principales de ce phénomène :
1) La première tient à la multiplication des inventions dès le XVIIIe siècle, en Angleterre, dans le textile, la métallurgie et l'énergie, avec la machine à vapeur de James Watt (1769). Le plus souvent, ces inventions sont dues à l'ingéniosité d'artisans, au désir de répondre aux besoins du marché, d'où l'enchaînement des inventions pour les "mécaniques" textiles.
2) La deuxième est le passage rapide de l'invention à l'innovation technique : la fabrication des machines ou l'application des procédés nouveaux nécessite des capitaux fournis, suivant quelques exemples anglais, par de grands propriétaires fonciers ou de grands commerçants ou plus souvent par autofinancement et croissance interne des entreprises industrielles naissantes.
3) La troisième est le passage de l'innovation technique à l'innovation industrielle, qui fait de l'entrepreneur, selon Schumpeter, le personnage central de la révolution industrielle. À cet égard, l'Angleterre semble également plus favorisée que la France.
4) Quant à la quatrième, la plus importante, c'est la pression de la demande interne et externe plus forte en Angleterre qu'en France. Malgré une population trois fois plus faible, la Grande-Bretagne représentait un marché unifié et plus consommateur, et surtout vendait déjà des produits manufacturés réputés dans le monde entier. La France ne retrouve un commerce extérieur significatif que vers 1840. Telles sont les causes essentielles du démarrage britannique plus précoce.

Claude Béaud, article "Industrie",
Dictionnaire du XIXe siècle européen, Puf, 1997

Questions

1) quels sont les domaines de production touchés par la révolution industrielle ?

2) relevez les cinq termes qui résument les causes principales du démarrage industriel de la Grande-Bretagne.


9782130559108FS

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creusot1847
site des usines du Creusot en 1847


Pourquoi la révolution industrielle ?

Pourquoi en Angleterre ? Et en Europe ?

Alain PLESSIS

 

Il faut globaliser. Très tôt, on a chercher les causes. Les origines sont-elles dans les transformations de l’offre ou de la demande ? Les auteurs ont fourni différentes hypothèses.

Pour Marx, l’origine est dans l’expropriation des paysans des enclosures et l’exploitation violente des pays coloniaux sous domination britannique. Les études sur le terrain ne collent pas du tout avec cette thèse. Pour François Crouzet, le développement industriel ne coïncide pas avec les comtés où il y a beaucoup d’enclosures. Selon Paul Bairoch, (Révolution industrielle et sous-développement, 1963), la révolution agricole précède, libère de la main-d’œuvre, ouvre des débouchés. Selon Rostow, il s’est produit des changements d’investissements. Il propose une réfutation de Marx. Pour lui, l’origine est à trouver dans les changements de comportement, dans "l’influence d’une élite d’entrepreneurs aux idées nouvelles".

Aujourd’hui Rostow est apparu dépassé. Le débat est devenu plus global. La majorité des auteurs disent que les changements sont venus de l’offre, de la technologie. La technologie est cruciale mais il faut l’esprit d’entrepreneur. Il faut qu’il y ait des hommes qui aient une culture. L’histoire économique est capitale mais ne s’explique pas seulement par des raisons économiques. Qu’est-ce qui a favorisé l’offre ? C’est l’absence de réglementations entre autres. Les technologies industrielles expliquent la révolution industrielle anglaise et ensuite il y a eu des transferts. Il faut imiter les produits anglais.

Une école privilégiant la technologie s’est formée autour de François Caron. Selon lui, il faut que des acteurs apparaissent, des producteurs, des techniciens. De nouvelles mentalités apparaissent avec des "bricoleurs de génie". Les problèmes à résoudre s’enchaînent jusqu’à la révolution des télécommunications. Le dynamisme du système technique est fondamental. François Caron reconnaît que la technologie construit le social et elle est le produit du social.

Le consensus est large sur ce qui se passe du côté de l’offre et de l’organisation du travail avec les ouvriers, les machines. Patrick Verley, La première révolution industrielle, pose la question de savoir si la demande n’est pas à l’origine de la révolution industrielle. Pour David Landes, L’Europe technicienne, c’est la demande qui suscite des innovations en Angleterre. Verley a pris au sérieux l’optique demande. C’est la demande de certains biens qui dépassent la masse critique ce qui oblige à changer de système et à innover. Il a étudié les budgets et mis en évidence l’apparition de nouveaux besoins qui a un effet déstabilisant.

Le marché, quand il change d’échelle, entraîne la révolution de la consommation. Le début du confort, de la copie du luxe, entraîne l’évolution des modèles de consommation. C’est l’évolution des modèles de consommation dans la société anglaise qui débouche sur une consommation massive. À cela s’ajoute le marché extérieur. L’Angleterre exporte. Les exportations ont joué un rôle important. C’est à partir de 1840 que la dynamique technologique a joué un rôle pas avant. L’accroissement de la consommation ne satisfait pas Caron ni Crouzet. Consommation ou technologie, le débat reste ouvert aujourd’hui.

compte-rendu d'une conférence d'Alain Plessis,
professeur d'histoire à l'université,
colloque de Blois, 4 avril 2001 (source)

Questions

1) selon l'auteur, deux thèses explicatives des origines de la révolution industrielle sont aujourd'hui dépassées ; lesquelles ?

2) autour de quels facteurs explicatifs, le débat sur les origines de la révolution industrielle tourne-t-il aujourd'hui ?

3) dans l'explication par la technologie, quels sont les composants humains indispensables ?

4) dans l'explication par la demande, quel mécanisme permet d'expliquer le recours à l'innovation technique ?




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62BN
Roue hydraulique de la forge d'Aube (Orne)



France : une hypothétique

révolution industrielle


Nathalie PETITEAU


Révolution industrielle. Phénomène né en Angleterre au XVIIIe siècle, qui aurait touché la France à partir de 1760-1780, se prolongeant jusque dans les années 1880 et marquant le passage rapide d'une économie d'ancien type, dans laquelle l'agriculture est prépondérante, à une économie dont l'industrie est le moteur essentiel.

L'expression "révolution industrielle" fait référence au démarrage d'une croissance d'un type nouveau, auquel correspondent des innovations techniques, et renvoie à l'épanouissement du capitalisme triomphant. Les historiens ont même distingué plusieurs révolutions industrielles successives : la première serait fondée sur l'énergie de la vapeur, la seconde sur celle de l'électricité, la troisième sur le nucléaire. Pourtant, le concept de révolution industrielle pour le XIXe siècle n'appartient plus aujourd'hui qu'à une tradition historiographique infirmée par les résultats des recherches sur les modalités de l'industrialisation des régions françaises.

Des évolutions majeures dans le domaine des techniques. Les conditions de la production industrielle ont été modifiées par des innovations technologiques dans des secteurs industriels porteurs. L'Angleterre demeure la matrice de ces progrès : dans le textile, invention par John Kay de la navette volante en 1733 qui permet de tisser des pièces d'étoffe de grande largeur ; mise au point entre 1765 et 1779, de la mule jenny, nouvelle technique de filage répondant à l'augmentation de la demande ; fabrication, en 1785, par Cartwright, du premier tissage mécanique.
Mais ces techniques ne pénètrent que lentement dans quelques centres textiles français, comme les usines Pouyet-Quertier, en Normandie, sous la monarchie de Juillet. La métallurgie progresse, elle aussi grâce  au puddlage, dont le brevet est déposé en Angleterre, en 1784 : permettant, par brassage, d'éliminer les impuretés de la fonte au coke, ce procédé est expérimenté au Creusot dès 1785. De continuelles améliorations, tel le convertisseur Bessemer (1855), marquent ensuite l'histoire de la sidérurgie. La machine à vapeur, perfectionnée par James Watt entre 1769 et 1781, fournit, quant à elle, l'énergie nécessaire à l'exploitation des mines de charbon et de fer, à la mécanisation de certaines usines textiles ou forges, puis au fonctionnement des chemins de fer à partir de 1831.
Adaptées progressivement et ponctuellement en France, ces techniques impliquent une mutation qualitative fondamentale entre 1760 et 1870, avec la rationalisation des processus de production et l'apprentissage de la discipline du travail collectif ; mais elles n'induisent nullement une "révolution" : elles comptent seulement parmi les préalables d'une évolution industrielle tandis que les progrès techniques du XIXe siècle font souvent appel au savoir-faire artisanal.

Les autres préalables d'une hypothétique révolution industrielle. Les travaux menés sur le cas anglais ont conduit les historiens à définir les préalables de la révolution industrielle : à la révolution technologique s'ajouteraient l'accumulation antérieure de capital, la révolution démographique, la révolution agricole. En réalité, les débuts de l'industrialisation ont nécessité peu de capitaux tandis que l'industrialisation de la seconde moitié du XIXe siècle en demande bien davantage ; les relations entre démographie et industrialisation sont indirectes, le surpeuplement des campagnes ayant induit une pluriactivité sans fournir aux entrepreneurs tous les ouvriers qualifiés dont ils avaient besoin ; les grands progrès agricoles n'ont pas précédé mais suivi ceux de la première industrialisation. En définitive, il n'est pas pertinent de lire l'histoire de l'industrialisation de la France à l'aune du modèle anglais car il existe une voie d'industrialisation à la française.

"Un développement sans révolution" (Denis Woronoff). Les indicateurs macro-économiques indiquent 9782020338240FSque l'évolution a été progressive, en accélération constante, du début du XVIIIe siècle à nos jours : les changements se sont produits sans take off (décollage), ce qui rend peu opératoire le concept de "révolution industrielle". Le taux de croissance de 1815 à 1914 est modéré, entre 1,8% et 2,6% par an, avec toutefois une décélération après 1860. Néanmoins, l'approche quantitative globale convient mal à la perception des transformations (Patrick Verley). Certains secteurs comme le coton connaissent une incontestable modernisation et une croissance soutenue jusqu'à la fin des années 1850, à l'abri cependant d'une législation protectionniste qui souligne le rôle de l'État dans le développement industriel.
Quelques régions comme le nord de la France offrent des paysages caractéristiques de la "révolution industrielle" à l'anglaise, même si, en 1850, "le charbon n'a pas encore gagné la partie" (Claude Fohlen) : il est vrai que l'amélioration des turbines hydrauliques permet à de nombreuses unités de production d'échapper au coûteux achat d'une machine à vapeur et de profiter de l'énergie des cours d'eau, animant ainsi de nombreuses vallées industrielles. Du reste, l'accroissement de la productivité, de 1,2% à 1,6% par an entre 1835 et 1874, s'explique autant par une augmentation des effectifs ouvriers que par des investissements de capitaux dans de nouvelles formes de production.

De grandes entreprises minoritaires. Rares sont en définitive les entreprises correspondant, dans la France du XIXe siècle, à la définition que Pierre Léon donne de la grande industrie ("entreprises concentrant plusieurs catégories de travailleurs spécialisés, utilisant des machines et des techniques nouvelles et des capitaux importants"). Elles sont minoritaires face aux petites unités, notamment aux ateliers de la proto-industrie qui sont insérés dans une économie de marché mais font appel à une main d'œuvre rurale et pluriactive. Ces petites entreprises ont souvent constitué un premier pas vers l'industrialisation, et leur modeste vitalité suffit à rappeler que la notion de "révolution industrielle" est à utiliser avec précaution.

Nathalie Petiteau, article "révolution industrielle"
Dictionnaire de l'histoire de France, Larousse, 2006

703924

Questions

1) quelle est l'idée principale de ce texte ?

2) quel critère permet de distinguer trois révolutions industrielles différentes ?

3) quelles nouveautés ont-elles permis de modifier les conditions de la production industrielle en Angleterre ?

4) Quel site industriel métallurgique français est-il mentionné dans ce texte?

5) Quelle est l'alternative à l'achat d'une coûteuse machine à vapeur ?

6) Définissez le terme de "proto-industrie".

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liens

- l'électricité : histoire des découvertes successives




- retour à l'accueil

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23 août 2008

l'industrialisation à Saint-Chamond

AM_site_vue_d_ensemble


l'industrialisation dans la vallée du Gier :

Saint-Chamond



galerie_membre_montagne_vallee_gier
la vallée du Gier, vue depuis le massif du Pilat, en face les monts du Lyonnais

 

le Gier, une rivière

cartegier

Le Gier prend sa source près du Crêt de la Perdrix, dans les monts du Pilat. Il traverse plusieurs villes industrielles avant son confluent avec le Rhône près de Givors. Le Janon, qui passe près de la Chabure, est un affluent du Gier. Les villes principales de la vallée se trouvent sur le cours du Gier (de l’amont vers l’aval) : St-Chamond, L'Horme, La Grand-Croix, Lorette, Rive-de-Gier, Givors.



les Forges et Aciéries de la Marine

Compagnie des forges et aciéries de la Marine et des chemins de fer, issue en 1854 de la fusion de plusieurs entreprises métallurgiques, dont principalement les établissements Jackson frères et Hippolyte Petin, Gaudet et Cie, devenue en 1903 la Cie des forges et aciéries de la Marine et d'Homécourt, absorbée en 1953 dans la Cie des Ateliers et forges de la Loire (C.A.F.L.), puis en 1970 dans le groupe Creusot-Loire.

iconographie

AM_presse_600_tonnes
Aciéries de la Marine : chaudronnerie, presse de 600 tonnes


AM_grosse_forge_pilon_100_tonnes
grosse forge, pilon de 100 tonnes


AM_presse_6000_tonnes____
presse de 6000 tonnes


AM_pilon_100_tonnes
pilon de 100 tonnes


AM_atelier_de_trempe_des_blindages
Aciéries de la Marine : atelier de trempe des blindages
(trempe à l'huile d'une plaque de blindage à la sortie du four)

AM_atelier_forerie
atelier de forerie ; en haut et au centre, un pont roulant pouvant manoeuvrer les pièces ;
à gauche et à droite, les courroies transmettant l'énergie aux machines



AM_atelier_d_usinage_rayage_des_canons
atelier d'usinage, rayage des canons de petit calibre


AM_atelier_d_usinage_tournage_des_canons
atelier d'usinage, tournage des canons de gros calibre

AM_atelier_montage__tours_
atelier de montage, tours


AM_atelier_usinage
atelier d'usinage, machines-outils


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atelier de précision (au premier plan, le marbre)


AM_atelier_pyrotechnie
atelier de pyrotechnie


AM_Chaudronnerie
chaudronnerie, fabrication des canons d'artillerie


AM_fabrication_avant_trains
fabrication des avant-trains et des arrière-trains


AM_tour___plateau
tour à plateau


dossier : Michel Renard
professeur d'histoire

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Les Forges et Aciéries de la Marine à Saint-Chamond, histoire de l'entreprise

La Compagnie des Hauts-Fourneaux, Forges et Aciéries de la Marine et des Chemins de Fer fut créée le 14 novembre 1854 : elle résultait de la fusion des établissements Jackson à Assailly Loire), des établissements Petin et Gaudet à Saint-Chamond (Loire) et Rive-de-Giers (Loire), de la société Neyrand-Thiollère, Bergeron et Compagnie de Lorette (Loire) et de la Société Parent, Schaken, Goldsmidt et Compagnie (Paris). Le siège de la compagnie fut installé à Rive-de-Giers puis à Saint-Chamond (9 novembre 1871).


Les centres d’implantation des usines de la compagnie s’étendirent progressivement : usines du Boucau (Pyrénées-Atlantiques) en 1881, d’Homécourt (Meurthe-et-Moselle) et du Haumont (Nord) en 1903, d’Onzion (Loire) en 1932. En 1903, la Compagnie prit le nom de Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine et d’Homécourt.
Après la guerre de 1914-1918, fut créée la Compagnie de Dépôts et d’Agences de Ventes d’Usines Métallurgiques (DAVUM), chargée des ventes de la compagnie en France (les ventes à l’étranger étant gérées par DAVUM Exportation).

Après la guerre de 1939-1945, de profondes transformations intervinrent dans les structures de la société : en 1950, elle apporta ses établissements de l’Est et du Nord à SIDELOR, concentrant de nouveau son activité dans la Loire.
En 1952, elle fusionna avec la Compagnie des Aciéries de Saint-Étienne pour donner naissance à la Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine et Saint-Étienne ; en 1954, elle s’associa avec les Etablissements Jacob Holtzer et avec l’Usine de la Loire et des Aciéries et Forges de Firminy, pour donner la Compagnie des Forges et Aciéries de la Loire.
En 1961, elle fusionna avec Firminy et prit le nom de Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine, Firminy et Saint-Etienne, qui devint finalement «Marine-Firminy» en 1968.  En mars 1970, Marine-Firminy, propriétaire de la Compagnie des Forges et Aciéries de la Loire  (CAFL) s’associa à part égale avec Schneider, propriétaire de la Société des Forges et Ateliers du Creusot (SFAC), pour créer Creusot-Loire.

source : archives nationales

 

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Les fabrications de guerre (1914-1918)

"M. Albert Thomas autorisait la semaine dernière la visite de plusieurs de nos grandes usines de guerre.
L'impression la plus vive fut peut-être celle que nous donna l'usine de Lyon, usine improvisée dans les bâtiments de l'exposition... Grâce à un outillage ultramoderne acheté en Amérique, le rendement atteint un chiffre considérable...
Au Creusot... la variété de fabrication est en quelque sorte illimitée : obus pour la Russie... obus à explosif de 75, projectiles d'artillerie lourde... De puissantes installations en cours d'achèvement permettront bientôt de fournir un nombre triple de certains gros obus...

À Saint-Chamond, "Les Forges et Aciéries de la Marine"... ont su adapter leur outillage à de nouvelles fabrications..."

in L'Illustration du 21 août 1916

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Albert Thomas, ministre de l'Armement en 1916



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18 mai 2008

le fascisme italien

Gioventu_fascista



iconographie du fascisme italien




Ame
image de Enrico Sacchetti 


fascismo3f001pu4


Mostra_della_Rivoluzione
affiche de l'exposition à l'occasion des dix premières années
accomplies de la "révolution fasciste" (1933)

"Mostra della rivoluzione fascista" - éloge de la force et de la virilité guerrière (casque) de la "révolution fasciste" : les visages sont des blocs aux contours sévères et anguleux, au menton carré, évoquant, bien sûr, la ressemblance avec le visage de Mussolini ; le haut du corps est démesurément musclé ; la dynamique des lignes indique une ascension (progrès du fascisme), et la froide détermination des traits semble indiquer une acceptation du combat jusqu'au sacrifice ; le choix des couleurs primaires (jaune, rouge, bleu) renforce la netteté du message : le fascisme est une force que rien ne pourra arrêter, appelée à occuper tout l'espace de l'histoire.


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affiche de Canevari (1920)
pour la couverture du journal Jeunesse Fasciste



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10 mai 2008

la Bâtie d'Urfé (XVIe siècle)

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la Bâtie d'Urfé et la Renaissance



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Claude d'Urfé (1501-1558), portrait par Jean Clouet vers 1540. D'Urfé (à gauche), proche de François 1er se fait représenter comme quasi sosie du souverain (à droite). C'est lui qui aménage un manoir du XVe siècle en château renaissance, situé sur le territoire de Saint-Étienne du Molard (Loire) qu'on appelle Bâstie, ou Bâtie d'Urfé. Claude d'Urfé est le grand-père d'Honoré d'Urfé, l'auteur de l'Astrée (1607).

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une visite à la Bâtie d'Urfé, samedi 11 mai 2008


arriv_e
arrivée devant l'entrée du domaine


panneau_pr_sentation
panneau de présentation

Le château de la Bâtie d'Urfé est passé de la maison forte médiévale au modèle du château renaissance au XVIe siècle. C'est vers 1550 que Claude d'Urfé, bailli du Forez et proche du roi François 1er, le met au goût du jour et le dote d'aménagements influencés par ses séjours en Italie : loggia, galerie, niches... Les jardins, créés entre 1546 et 1558, clos de murs crénelés, s'organisaient autour d'un édicule circulaire encore visible actuellement au centre duquel la fontaine a retrouvé sa place originelle.
Le château a été sauvé par la Société archéologique du Forez, la DIANA qui a obtenu un classement parmi les monuments historiques en 1912.
En 1990, la DIANA a remis le château pour plusieurs décennies au Conseil général de la Loire qui assure la mise en valeur du site grâce à de nombreux travaux de restauration et d'embellissement.


panneau_restauration_grotte
panneau informatif sur la restauration de la grotte de fraîcheur

Château de la Bâtie d'Urfé à Saint-Étienne le Molard : restauration de la grotte de fraicheur

Le château et son parc sont l'oeuvre de Claude d'Urfé. Des artistes français et italiens l'élaborent entre 1548 et 1558.
La grotte de fraîcheur, ou nymphée, entièrement décorée à partir de matériaux naturels, constitue le vestibule de la chapelle. Le programme iconographique symbolise, selon les idées de la Contre Réforme catholique, le passage de l'espace profane à l'espace sacré.
La chantier en cours permettra de résorber l'humidité des murs, de restaurer la structure du plafond de bois et de restituer les lacunes des décors : rocaille du sol et des murs, sables collés du plafond, menuiseries et ferronneries. Durée des travaux : six mois.


entr_e_du_parc
entrée du domaine avec la Bâtie au fond


la_b_tie_vue_de_l_entr_e_du_parc
derrière les arbres, façade de la Bâtie


vu_de_la_cour
la Bâtie, vue de la cour


Diapositive1
la Bâtie, différentes parties du château


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la Bâtie, vue de derrière le pont sur le canal


vu_de_derri_re_le_pont__3_
la Bâtie, vue de derrière le pont sur le canal


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le pont et le plan d'eau


d_pendances
bâtiment de dépendances


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le jardin, vu à l'angle de la Bâtie


galerie_et_loggia
au sol la galerie et ses pilastres, à l'étage la loggia et ses colonnes ;
la différence entre une galerie et une loggia est que la première assure
une fonction de passage mais pas la seconde


rampe_cavali_re
le sphinx et la rampe cavalière


shpinx
le sphinx, symbole de sagesse


Simon_de_Cyr_ne_socle_du_sphinx
façade du socle du sphinx :
Simon de Cyrène portant la croix de Jésus


__2_
face latérale du socle du sphinx : évocation du dieu romain de la guerre, Mars,
entouré d'armes et de boucliers et surmontant le corps de ses adversaires vaincus
(scène probablement copié sur une sculpture antique)


rampe_cavali_re__2_
la galerie et la rampe cavalière ; celle-ci servait aux cavaliers pour accéder
directement en salle de réception et impressionner les convives ;
il n'est pas certain qu'elle fut utilisée car sa pente, surtout dans le sens de la descente,
était trop abrupte et effrayait les chevaux (voir ci-desssous)


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vue du haut de la rampe cavalière


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entre une arcade et ses deux pilastres, une fenêtre de la galerie


galerie
la galerie et son muret


Diapositive1
les différents éléments de la galerie


entre_deux_pilastres
entre eux pilastres


aile_galerie_et_loggia
rampe cavalière, galerie et loggia

du_haut_de_la_rampe_cavali_re
la loggia en enfilade


plafond___caisson
en haut de la rampe, un plafond à caisson


galerie_d__tage_ou_loggia__2_
la loggia et la cour


galerie_d__tage_ou_loggia
la loggia et ses élégantes colonnes


le_b_timent_du_corps_de_garde
le bâtiment du corps de garde


vue_de_la_cour
la cour et, à droite, le bâtiment du corps de garde


vu_de_la_cour
la cour


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la grotte de fraicheur (en travaux)


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le jardin vu de derrière les fenêtres à barreaux


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le jardin vu de derrière les fenêtres à barreaux


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le jardin vu de derrière les fenêtres à barreaux


jardin_derri_re_les_fen_tres___barreaux__2_
le jardin vu de derrière les fenêtres à barreaux


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les jardins de la Bâtie d'Urfé


jardin__2_
les jardins de la Bâtie d'Urfé


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les jardins de la Bâtie d'Urfé


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les jardins de la Bâtie d'Urfé


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le château vu des jardins


ch_teau_vu_du_jardin__2_
le château vu des jardins


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la rotonde de la Bâtie d'Urfé


rotonde__2_
la rotonde de la Bâtie d'Urfé


rotonde__3_
la rotonde de la Bâtie d'Urfé


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maquette et dessins de la Bâtie d'Urfé


maquette__1_
la maquette de la Bâtie d'Urfé exposée au château dans l'ancienne cuisine


dessin__1_
dessin du manoir au XIVe siècle



Urf__XVe
dessin du manoir au XIVe siècle
plaque émaillée de Joëlle Verjat (source)


dessin__2_
dessin du château médiéval au XVe siècle


dessin__3_
dessin des transformations du château médiéval en demeure Renaissance


dessin__4_
dessin des constructions du XVIe siècle



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plaque émaillée de Joëlle Verjat (source)




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les travaux des années précédentes à la Bâtie d'Urfé


fa_ade_apr_s_d_croutage
Saint-Étienne-le-Molard, la Bastie d’Urfé, Château de la Bastie d’Urfé.
Vue générale de la façade sur jardin du corps de galerie, après décroutage.
Phot. Inv. J.-M. Refflé © Inventaire général, ADAGP, 2004.


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quelques jalons dans l'histoire de la Bâtie d'Urfé
(document affiché au château)


XIIe/XIIIe s. - Le domaine de la Bâtie est une "grange monastique" appartenant au prieuré de Chandieu. Le site du château est alors certainement occupé par des moulins installés le long d'une dérivation du Lignon.

1265 - Jean de Marcilly acquiert le domaine par échange.

vers 1270 - Le domaine entre dans la famille d'Urfé par le mariage d'Arnoul d'Urfé avec Marguerite de Marcilly.

1313 - Première mention du toponyme La Batia dans le testament d'un paroissien de Saint-Étienne-le-Molard.

1338 - Les seigneurs d'Urfé font hommage de la seigneurie de la Bâtie (Basticia) au comte de Forez.

1405-1440 - Un registre de justice mentionne le fortalitium de la Bâtie, ses fossés et son pont-levis.

1485 - Pierre d'Urfé fonde un couvent de Cordeliers au pied des murs du château.

1500-1558 - Antoinette de Beauvau et son fils Claude d'Urfé se livrent à de nombreuses acquisitions foncières autour de la Bâtie.

1545-1558 - Claude d'Urfé réaménage complètement le château et crée les jardins.

1764 - La seigneurie de la Bâtie, mise en aux enchères, est achetée par le marquis de Simiane.

1778 - La seigneurie est rachetée par un Montbrisonnais, Louis-François Puy de Mussieu. Un état des lieux effectué cette année-là montre que le château est très délabré.

1794 - Louis-François Puy est exécuté après avoir partiicipé au siège de Lyon ; saisie d'une partie de ses biens et destruction des monuments funéraires des Urfé dans la chapelle des Cordeliers de la Bâtie et à l'abbaye de Bonlieu. La famille Puy de la Bâtie parvient néanmoins à conserver le domaine.

1836 - Pierre Puy de la Bâtie, ruiné, vend le domaine à Madame Nompère de Champagny, veuve du duc de Cadore.

1861 - Les propriétaires démarchent - sans succès - Mérimée pour faire classer la Bâtie sur une la liste des Monuments Historiques.

1872 - Les héritiers du duc de Cadore revendent le domaine à un homme d'affaires de Montbrison, M. Verdolin.

1874 - Verdolin vend toute la décoration du château en utilisant les services d'un antiquaire lyonnais, M. Derriaz. Les plus beaux morceaux échouent dans de grandes collections parisiennes.

vers 1875 - Verdolin installe une féculerie et fait reconstruire les bâtiments des communs.

1884 - Faillite de Verdolin. Rachat du château par M. Meyer, qui le revend immédiatement à Jean-Baptiste de Neufbourg.

1904 - Départ des boiseries de la chapelle (alors collection Peyre à Paris) pour les États-Unis.

1907 - Louis de Neufbourg remet en vente le château pratiquement voué à la démolition.

1909 - La Société archéologique de la Diana rachète la Bâtie sous l'impulsion de son président, Alphonse de Saint-Pulgent.

1912 - La Bâtie est classée sur la liste des Monuments Historiques.

1920 - La Diana débute les travaux de restauration, avec le concours de l'administration des Monuments Historiques et du Conseil général de la Loire.

1949 - Les peintures de la chapelle sont réinstallées (dépôt du Musée des Arts Décoratifs de Paris).

1962 - Achèvement du programme de restauration, dont le bilan fut dressé lors du centenaire de la Diana.

1990 - Début d'un nouveau programme de travaux avec, en premier lieu, la réfection de la toiture du corps de bâtiment central.


 

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5 mai 2008

révolution agricole début XXe siècle


les progrès du machinisme agricole

début XXe siècle





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carte postale ancienne, premier tiers du XXe siècle



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4 mai 2008

"La plaie saigne toujours, Monsieur Jaurès", 1903

Diapositive1

 

"la plaie saigne toujours, Monsieur Jaurès"

Le Petit Journal, 3 décembre 1903



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«La France ne doit pas s’hypnotiser dans l’attente d’une revanche ... »

Francis de Pressensé, 23 novembre 1903

 

nature du document
Il s'agit d'une gravure en couleurs publiée dans le Supplément illustré du Petit Journal, quotidien parisien né en 1863 ; son prix, 5 centimes (= 1 sou) contre 15 cts pour la plupart des autres titres, en fait une presse très populaire. Il n'a pas d'appartenance politique, c'est-à-dire qu'il n'exprime ni les thèses de la droite nationaliste ni celles des socialistes.

auteur du document
Le nom du dessinateur n'est pas mentionné. Le Supplément Illustré du Petit Journal comportait huit pages dont la première (la "une") et la dernière étaient en couleurs.

date et contexte
Le journal n° 681 paraît à la date du 3 décembre 1903. Le discours de Jaurès à la Chambre des Députés avait été prononcé le 23 novembre 1903.

analyse
Le texte porté au bas du dessin dit : «La France ne doit pas s’hypnotiser dans l’attente d’une revanche dont personne ne veut, dont personne n’a jamais voulu», formule prononcée par Francis de Pressensé à la Chambre des députés le 23 novembre 1903 (source). (1)

L'image représente une interpellation de Jaurès par une allégorie combattante de la France soucieuse du sort des "provinces perdues" .

 

description

En 1902, Jaurès a été réélu député de Carmaux (Tarn) et il est vice-président de la Chambre des députés. Avec Édouard Vaillant, il constitue autour de lui le Parti socialiste français, rival du Parti socialiste de France de Jules Guesde. Son combat pour le désarmement universel est connu. Le 30 juillet 1903, Jaurès s’est adressé aux élèves du lycée d’Albi, où il a lui-même été élève, puis professeur quelques décennies plus tôt

interprétation

force dramatique du dessin

En 1899, la première Conférence internationale de la paix s'est tenue à La Haye. A la différence de presque toutes les conférences précédentes, celle-ci fut convoquée non pas pour conclure ou pour résoudre une guerre, mais pour discuter de la création de mécanismes permanents de droit international, qui favoriseraient le désarmement, la prévention de la guerre et la résolution pacifique des conflits.

Au niveau international, Jaurès préconise une politique «de désarmement simultané entre les nations» et une «politique d'arbitrage international applicable à tous les litiges», proposition novatrice pour l'époque et qui préfigure les objectifs de la SDN. Il recommande de résoudre certains problèmes internationaux par la négociation bilatérale et les concessions réciproques. Ainsi pourrait-il en être, selon lui, de la question de l'Alsace-Lorraine pour laquelle il propose une large autonomie au sein du Reich. Proposition qui détonne dans une France où la «Revanche» est massivement prônée.

 

Les internationalistes, ceux qui prêchent au nom d'une vague sentimentalité l'oubli des griefs les plus sacrés, et qui, par contre, ne craignent pas d'attiser entre les citoyens d' une même nation les haines et les discordes politiques, les émeutes sanglantes, ont reçu de la Chambre des députés une leçon complète et sévère. C' était à propos du budget des affaires étrangères. Au sujet de la question du désarmement, le rapporteur, M. de Pressensé, osa déclarer "qu'aucun Français ne voulait, qu'aucun n' avait jamais voulu de la revanche !"

Ces honteuses paroles soulevèrent une indignation presque générale. Un tollé formidable s'éleva et l'on vit alors la presque unanimité de la Chambre unie dans un même mouvement spontané d' indignation patriotique. Le colonel Rousset, dont la voix puissante dominait le tumulte, s'écria : "Au nom de l'Alsace-Lorraine mutilée et du département frontière que je représente, je vous inflige, monsieur de Pressensé, un démenti catégorique pour les paroles impardonnables que vous avez prononcées !"

M. Paul Doumer s'empressa, hâtons-nous de dire, de répudier, avec la plus patriotique énergie, au nom de la commission du budget, qu'il préside, le rapporteur qui trahissait avec une telle indignité   le mandat qu'il en avait reçu. M. de Pressensé, non content  de s'attirer, comme rapporteur, un désaveu retentissant de la part de l'honorable président de la commission du budget, a réussi  à préparer à M. Jaurès un double échec et à provoquer, en obligeant la majorité à prendre position sur le terrain du patriotisme, une manifestation qui indique tout au moins que l'immense majorité du pays - contre laquelle n'a pas osé se dresser la majorité parlementaire - longtemps encore restera réfractaire aux doctrines avilissantes de l'internationalisme  révolutionnaire.

Mais combien il est triste, un tiers de siècle après l'invasion de l'année terrible, les incendies volontaires, les fusillades d'instituteurs, de femmes, de vieillards et d'enfants, les massacres barbares et le démembrement, de constater qu'une fraction même infime du peuple vaincu, mutilé, a tout oublié, n'a rien compris, ou est tombée dans un tel état de déliquescence morale, que ses représentants en viennent à se coucher aux pieds du Prussien vainqueur, pourvu qu'il les fasse vivre et dormir en paix.

Les paroles de M. Jaurès ou de M. de Pressensé ne sont pas seulement honteuses et sacrilèges ; elles sonnent comme l'écho de celles que l'on entendait déjà au parlement de la fin du second Empire, alors qu'une poignée de mystiques  de l'antimilitarisme nous préparait les désastres de 1870.

Ne vous y trompez pas un instant, ajoute fort tristement un de mes confrères, une telle manifestation aura du retentissement en Allemagne, et l'écho qu'elle y éveillera ne peut être que fâcheux. D'abord, les gazeliers d'outre-Vosges s'en empareront pour dénoncer une fois de plus à l'Europe le péril de guerre où la met notre incorrigible chauvinisme.

Cette levée de plumes teutonnes est de peu de conséquence ; mais il se pourrait que l'astucieux de Bülow saisit aux cheveux l'occasion qui s'offre de demander au Reichstag de nouveaux crédits militaires et que, par ainsi, le débat, purement acccidentel, auquel vient de donner lieu notre  budget des affaires étrangères, eût cette conséquence  tout à fait imprévue d'accroître les moyens offensifs de l'ennemi sur notre frontière.

Cependant, cette manifestation, il était devenu, du fait de MM. de Pressensé et Jaurès, impossible de ne pas la faire. À la question posée par ces deux pontifes de l'internationalisme, aucune Chambre française n'eût pu faire une autre réponse que celle qui a été faite. C'est assez d'avoir signé le traité de démembrement une fois ; il n'y a vraiment pas de raison pour reboire, tous les jours, les larmes qu'il nous a fait verser. Rien n'obligeait donc à parler de ces choses ; mais, du moment que les "bêleurs de paix", comme les appelle M. Clémenceau, en parlaient, on ne pouvait dire que ce qui a été dit.

Le Petit Journal du 6 Décembre 1903      

 

(1) - Merci à Patrick Goulet qui m'a fait remarquer que cette phrase étaient bien de Francis de Pressensé et non de Jaurès comme on le trouve écrit dans presque tous les manuels.

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30 avril 2008

l'Étranger d'Albert Camus - documentation

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L'Étranger, d'Albert Camus, 1942

éléments d'information et d'iconographie




différentes couvertures du livre



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Lo straniero, film de Luchino Visconti, 1967



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déclarations de Camus à propos de l'Étranger


«...J'ai résumé L'Étranger, il y a longtemps, par une phrase dont je reconnais qu'elle est très paradoxale : 'Dans notre sociéte tout homme qui ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort'. Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu'il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société ou il vit, il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c'est pourquoi des lecteurs ont été tenté de le considérer comme une épave. Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est  simple : il refuse de mentir.
[...]

...On ne se tromperait donc pas beaucoup en lisant dans L'Étranger l'histoire d'un homme qui, sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir pour la vérité. Meursault pour moi n'est donc pas une épave, mais un homme pauvre et nu, amoureux du soleil qui ne laisse pas d'ombres. Loin qu'il soit privé de toute sensibilité, une passion profonde, parce que tenace l'anime, la passion de l'absolu et de la vérité. Il m'est arrivé de dire aussi, et toujours paradoxalement, que j'avais essayé de figurer dans mon personnage le seul christ que nous méritions. On comprendra, après mes explications, que je l'aie dit sans aucune intention de blasphème et seulement avec l'affection un peu ironique qu'un artiste a le droit d'éprouver a l'égard des personnages de sa création.»

Albert Camus, 1955, éd. La Pléiade





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28 avril 2008

Origines guerre 1914-1918

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l'étincelle dans les Balkans : 28 juin 1914 à Sarajevo

 

l'engrenage de l'été 1914

une représentation ondulatoire

 

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cliquer sur l'image pour l'agrandir et l'imprimer

 

L'engrenage des événements et des décisions qui conduit à l'entrée en guerre des principales puissances européennes à l'été 1914 est comparable au jet d'un caillou dans un bassin. L'impact du projectile dans l'eau propage une onde de choc sous forme de ronds plus ou moins concentriques chaque fois plus grands et plus éloignés du centre.

Ce qui se propagea, l'été 1914, ce furent les perceptions réciproques de dangerosité des mouvements de l'adversaire, la nécessité d'y répliquer. La mécanique qui présida à cet engrenage fut le système des alliances en Europe, opposant deux blocs (Triple Alliance et Triple Entente).

 

______________________________________________________

 

 

28 juin 1914
L’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche, et sa femme sont assassinés à Sarajevo par des nationalistes serbes. Au cours des semaines suivantes («crise de juillet»), le conflit s’envenime, il dépasse les frontières régionales et devient une crise européenne.

28 juillet 1914
Déclaration de guerre de l’Autriche-Hongrie à la Serbie. Suivent les déclarations de guerre de l’Allemagne à la Russie (1er août) et à la France (3 août). Après l’invasion allemande de la Belgique, la Grande-Bretagne entre en guerre aux côtés de l’Entente franco-russe (4 août). Seuls 17 États resteront neutres pendant toute la durée du conflit, parmi lesquels les Pays-Bas, l’Espagne, le Mexique et la Suisse. Entre 1914 et 1918, près de 70 millions d’hommes sont mobilisés.

Markus Pöhlmann
source

 



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26 avril 2008

images de la Première Guerre mondiale

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fosse commune dans la Marne (début de la guerre)




images de la Grande Guerre

(liens vers collections)

- album n° 1

- album n° 2

- album n° 3

- album n° 4

- page accueil de ce site, Dominique Bac



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23 avril 2008

images de la France d'avant 1980

VidalLablacheDet




images de la France d'avant 1980




projet de base iconographique



département de l'Aude - carte postale


cpa_Aude_avec_carte


cpa_Aude_carte_seule


- sites touristiques


- produits de l'agriculture et de l'industrie


- villes mentionnées




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