Les 51 anciens élèves de l'École pratique de Saint-Chamond, morts pour la France
Pierre REYNAUD
mort pour la France
Passementier de profession, Pierre Antoine Reynaud a pour père, Claude Marie Félix Reynaud et pour mère, Antoinette née Peyrard.
De taille plutôt grande pour l'époque, 1m73, il a les cheveux et les yeux de couleur châtain. Il habite 13, rue (?) du Châtelard et est célibataire lors de son recensement en 1911. On note qu'il est vélocipédiste.
que faisait-il à la guerre ?
Pierre Reynaud (parfois écrit Raynaud), ancien élève du Collège Pratique d'industrie de Saint-Chamond, servait, comme maître pointeur brigadier, affecté à la 46e batterie du 263e Régiment d'artillerie de campagne.
Vraisemblablement donc, il s'occupait d'un canon de 75 mm pour en régler les coordonnées de tir sur le disque de niveau de la pièce d'artillerie. Références techniques 1 et 2.
En principe, un régiment d'artillerie de campagne (36 canons) comprend trois groupes comptant chacun trois batteries de quatre canons chacune. Donc Pierre Reynaud s'occupait d'un des quatre canons de sa batterie.
carte postale d'avant 1914 montrant une pièce de 75 et ses servants ;
Pierre Reynaud était pointeur, plaçant la direction et l'angle de tir sur l'appareil de pointage
comment est-il mort à la guerre ?
Les derniers de son existence correspondent à cet extrait de l'Historique du 263e Régiment d'Artillerie de campagne (1992) :
"Pendant la fin d'août et en septembre, le régiment prend part à diverses opérations locales. Après un repos de quinze jours dans la région sud de Dunkerque, il rentre en ligne pour appuyer, les 12 et 13 octobre [1917], les attaques de la 133e Division [en Flandre belge]. Les groupes sont, à cet effet, mis en position près de Boesinghe, d'Hetsas et de la maison du Passeur. Puis le 3e groupe relève un groupe du 215e.
Les avances récentes permettent d'envoyer le 2e groupe près du hameau de Weidendreft [aujourd'hui commune de Langemark-Poelkapelle, en Belgique, au nord-est de Ypres], au bord du ruisseau du Steenbeck. De là, il sera en mesure de fournir de flanc des feux particulièrement efficaces. Malheureusement, la position est à peine masquée. À deux reprises, la 44e [batterie] est bouleversée de fond en comble, ses canons enterrés et détruits, ses munitions incendiées. La 45e, d'un seul obus ennemi, perd tous ses officiers, un sous-officier et six hommes. La 46e, en moins de deux jours, a la moitié de son personnel hors de combat ; le peloton de sa deuxième pièce en entier tombe au champ d'honneur." (source)
Cette "deuxième pièce" dont parle l'auteur de cet Historique est, presque certainement, celle dont faisait partie Pierre Reynaud.
En effet, la liste des victimes de ce régiment mentionne plusieurs décès à la date du 25 octobre 1917 : Louis Vergnaud, maréchal-des-Logis ; Jean Chaput, cannonier servant ; Claude Damos, canonnier servant 2e classe ; Augustin-Jean Fouchet, cannonier servant 2e classe ; Henri Rebeix, canonnier servant 2e classe.
au nord-nord-est d'Ypres, la localité de Langemark dans les environs de laquelle est
mortellement blessé Pierre Reynaud le 25 octobre 1917
mouvement et position de l'unité de Pierre Reynaud à la mi-octobre 1917 ;
sa batterie, à découvert, est rapidement hors de combat avec plusieurs morts le même jour
destructions à Langemark pendant la guerre de 1914-1918
d'où est parti Pierre Reynaud, quelques jours avant sa mort (photo de 1918)
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